27/03/2009, 22h58
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je voudrais partager avec les amoureux des chats,de jolie poèmes sur les chats,n'hésitez pas si vous en connaissez d'autres ou si vous avez une âme de poète à en publier ici
LA PRIÈRE DU CHAT A MON MAÎTRE... Ne me prends pas pour esclave, Car j'ai en moi le goût de la liberté. Ne cherche pas à deviner mes secrets, Car j'ai en moi le goût du mystère. Ne me contrains pas aux caresses, Car j'ai en moi le goût de la pudeur. Ne m'humilie pas Car j'ai en moi le goût de la fierté. Ne m'abandonne pas, Car j'ai en moi le goût de la fidélité. Sache m'aimer et je saurai t'aimer Car j'ai en moi le goût de l'amitié LE CHAT Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d'agate. Lorsque mes doigts caressent à loisir Ta tête et ton dos élastique, Et que ma main s'enivre du plaisir De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid, coupe et fend comme un dard, Et, des pieds jusques à la tête, Un air subtil, un dangereux parfum, Nagent autour de son corps brun. LA PRIÈRE DU CHAT Mon maître, mon ami Toi qui m'offre la douce quiétude de ton foyer. Respecte mon goût de la liberté Et ne m'enchaîne à toi Que par les sentiments qui nous lient. Ta présence fait mon bonheur, Mais je médite; Ne cherche pas à deviner mes pensées J'ai gardé le goût sauvage du secret. Ne trouble pas mon sommeil, Il est nécessaire à mon équilibre. Et lorsqu'à toi je viens Donne moi abondance de caresses. Pour mon péché de gourmandise pardonné Te sera acquise toute mon amitié. LES CHATS Les amoureux fervent et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison; Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Amis de la science et de la volupté, Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres; L'Erèbe les eut pris pour ses courriers funèbres; S'ils pouvaient au sevrage incliner leur fierté. Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin; Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques. C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal LE CHAT Dans ma cervelle se promène, Ainsi qu'en son appartement, Un beau chat, fort, doux et charmant. Quand il miaule, on l'entend à peine, Tant son timbre est tendre et discret; Mais que sa voix s'apaise ou gronde, Elle est toujours riche et profonde. C'est là son charme et son secret. Cette voix, qui perle et qui filtre, Dans mon fonds le plus ténébreux, Me remplit comme un vers nombreux Et me réjouit comme un philtre. Elle endort tous les cruels maux Et contient toutes les extases; Pour dire les plus longues phrases, Elle n'a pas besoin de mots. Non, il n'est pas d'archer qui morde Sur mon coeur, parfait instrument, Et fasse plus royalement Chanter sa plus vibrante corde Que ta voix, chat mystérieux, Chat séraphique, chat étrange, En qui tout es, comme un ange, Aussi subtil qu'harmonieux! De sa fourrure blonde et brune Sort un parfum si doux, qu'un soir J'en fus embaumé, pour l'avoir Caressée une fois, rien qu'une. C'est l'esprit familier du lieu; Il juge, il préside, il inspire Toutes choses dans son empire; Peut-être est-il fée, est-il dieu ? Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime Tirées comme un aimant, Se retournent docilement Et que je regarde en moi-même, Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement. C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal LE CHAT ET LE SOLEIL Le chat ouvrit les yeux, Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, Le soleil y resta, Voilà pourquoi, le soir, Quand le chat se réveille, J'aperçois dans le noir Deux morceaux de soleil. Maurice Carême A une Chatte Chatte blanche, chatte sans tache, Je te demande, dans ces vers, Quel secret dort dans tes yeux verts, Quel sarcasme sous ta moustache. Tu nous lorgnes, pensant tout bas Que nos fronts pâles, que nos lèvres Déteintes en de folles fièvres, Que nos yeux creux ne valent pas Ton museau que ton nez termine, Rose comme un bouton de sein, Tes oreilles dont le dessin Couronne fièrement ta mine. Pourquoi cette sérénité? Aurais-tu la clé des problèmes Qui nous font, frissonnant et blèmes, Passer le printemps et l'été? Devant la mort qui nous menace, Chats et gens, ton flair, plus subtil Que notre savoir, te dit-il Où va la beauté qui s'efface, Où va la pensée, où s'en vont Les défuntes splendeurs charnelles? ... Chatte, détourne tes prunelles; J'y trouve trop de noir au fond. Charles Cros
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28/03/2009, 12h12
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Merci Benji le premier poème décrit totalement, en peu de phrases le caractère d'un chat, c'est magnifique. J'ai passé un déloicieux moment à lire ces beaux poèmes.
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http://i38.servimg.com/u/f38/11/68/18/38/bannia13.jpg Le vrai bonheur ne dépend d'aucun être, d'aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous... |
28/03/2009, 13h07
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moi aussi mon préféré est le premier.
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25/11/2009, 04h08
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Les gens qui aiment les chats
Les gens qui aiment les chats évitent les rapports de force. Ils répugnent à donner des ordres et craignent ceux qui élèvent la voix, qui osent faire des scandales. Ils rêvent d'un monde tranquille et doux où tous vivraient harmonieusement ensemble. Ils voudraient être ce qu'ils sont sans que personne ne leur reproche rien. Les gens qui aiment les chats sont habiles à fuir les conflits et se défendent fort mal quand on les agresse. Ils préfèrent se taire, quitte à paraître lâches. Ils ont tendance au repli sur soi, à la dévotion. Ils sont fidèles à des rêves d'enfant qu'ils n'osent dire à personne. Ils n'ont pas du tout peur du silence. Ils ne s'arrangent pas trop mal avec le temps qui passe, leur songe intérieur estompe les repères, arrondit les angles des années. Les gens qui aiment les chats adorent cette indépendance qu'ils ont, car cela garantit leur propre liberté. Ils ne supportent pas les entraves ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Ils ont cet orgueil de vouloir être choisis chaque jour par ceux qui les aiment et qui pourraient partir librement, sans porte fermée, sans laisse, sans marchandage. Et rêvent bien sûr que l'amour aille de soi, sans effort, et qu'on ne les quitte jamais. Ils ne veulent pas obtenir les choses par force et voudraient que tout soit donné. Les gens qui aiment les chats, avec infiniment de respect et de tendresse, auraient envie d'être aimés de la même manière - qu'on les trouve beaux et doux, toujours, qu'on les caresse souvent, qu'on les prenne tels qu'il sont, avec leur paresse, leur égoïsme, et que leur présence soit un cadeau. Dans le doute de pouvoir obtenir pour eux-mêmes un tel amour, ils le donnent aux chats. Ainsi cela existe. Ça console. Les gens qui aiment les chats font une confiance parfois excessive à l'intuition. L'instinct prime la réflexion. Ils sont portés vers l'irrationnel, les sciences occultes. Ils mettent au-dessus de tout l'individu et ses dons personnels et sont assez peu enclins à la politique. Les tendances générales, les grands courants, les mouvements d'opinion, les embrasements de foule les laissent aussi circonspects que leur animal devant un plat douteux. Et si leur conviction les pousse à s'engager, une part d'eux-mêmes reste toujours observatrice, prête au repli dans son territoire intime et idéaliste, toujours à la frange, comme leurs compagnons, d'un pacte avec la société et d'un retour vers une vie sauvage dans l'imaginaire. Les gens qui aiment les chats sont souvent frileux. Ils ont grand besoin d'être consolés. De tout. Ils font semblant d'être adultes et gardent secrètement une envie de ne pas grandir. Ils préservent jalousement leur enfance et s'y réfugient en secret derrière leurs paupières mi-closes, un chat sur les genoux. « À quoi penses-tu ? - A rien... - Tu ne dis rien. Tu es triste ? - Oh, non ! - Tu es fatigué ? - Non, je rêve, c'est tout. » Enfin, j'ai cru remarquer que les gens qui aiment les chats étaient souvent ainsi... J'aime les chats. Anny Duperey, Les Chats de hasard
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http://i38.servimg.com/u/f38/11/68/18/38/bannia13.jpg Le vrai bonheur ne dépend d'aucun être, d'aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous... |
25/11/2009, 18h32
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Merci Noisette c'est très beau et vrai, c'est drôle je me reconnais un peu dans ce texte
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26/11/2009, 12h19
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Merci Benjie c'est vraiment magnifique !!! ça fait du bien dans cette grisaille.
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Bientôt ma chatterie ... |
26/11/2009, 18h01
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Pour le dernier "Les gens qui aiment les chats"c'est noisette qui l'as écris donc merci à noisette pour ce joli texte
Si vous connaissez des poèmes , des beaux textes de livres ou vos propres créations consacrées au chats et à l'amour des chats, n'hésitez pas à nous le faire partager sur ce poste, c'est toujours agréable d'en lire ou de découvrir des artistes
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10/02/2012, 19h41
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Je remonte ce topique
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