10 anecdotes historiques avec des chats

Un soldat de l'US Navy portant dans ses bras Tige, le chat de la femme du président Calvin Coolidge

La domestication du chat par l’Homme ne date pas d’hier, puisqu’elle était déjà une réalité environ 7000 ans avant notre ère.

Tout au long des siècles qui se sont écoulés depuis, le petit félin a laissé son empreinte dans notre histoire, même si son sort fut très variable. Par exemple, après avoir été vénéré dans l’Égypte antique, il fut traqué et torturé dans l’Europe du Moyen Âge.

Quoi qu’il en soit, certains chats ont eu l’occasion de se faire remarquer lors de toutes sortes d’évènements et de périodes marquantes. Qu’ils aient été simplement les compagnons de grands personnages historiques ou qu’ils se soient eux-mêmes illustrés par leurs faits et gestes, voici 10 petits félins dont on parlera probablement encore longtemps...

La « cat mania » de l’Égypte antique

Une statue représentant la déesse Bastet
La déesse Bastet

À notre époque où le numérique permet une large diffusion de toutes sortes de contenus plus ou moins intéressants, on assiste à une véritable « cat mania », à travers notamment la publication sur les réseaux sociaux d’innombrables vidéos et photos de chats. Toutefois, le phénomène n’est pas complètement nouveau : cela fait en réalité des millénaires que les humains se passionnent pour ce mystérieux petit animal.

 

Il connut d’ailleurs un âge d’or dans l’antiquité égyptienne. Très apprécié par la population pour son rôle de protecteur des champs et des foyers contre les rats et les serpents, il était si indispensable qu’on finit par prêter ses traits à la déesse Bastet, la divinité protectrice de la Basse-Égypte (qui correspond de nos jours au nord du pays). 

 

Les nombreuses dépouilles de chats momifiés découvertes lors de fouilles archéologiques confirment d’ailleurs que les Égyptiens avaient une relation particulièrement forte avec la gent féline. Plus de 300.000 de ces momies furent même retrouvées dans la seule ville de Bubastis (l’actuelle Zagazig, dans le nord du pays), où le culte de Bastet vit le jour. Les experts estiment qu’il s’agissait tantôt d’offrandes aux dieux, et tantôt d’animaux traités ainsi pour qu’ils suivent leur défunt maître dans l’au-delà.

Populaire d’est en ouest auprès des puissants

Un portrait du cardinal de Richelieu assis au entouré de ses chats
Le cardinal de Richelieu et ses chats

La passion pour la gent féline n’est pas propre aux Égyptiens de l’Antiquité. On sait en effet qu’elle fut notamment partagée par de nombreux personnages historiques à travers les âges - d’abord dans le monde oriental, puis également en Occident à partir des Temps modernes.

 

Par exemple, plusieurs empereurs chinois et japonais s’intéressaient de très près à cet animal - notamment Huizong (1082-1135) en Chine et Ichijō (980-1011) au Japon. 

 

Le premier n’avait que faire du pouvoir et préférait s’adonner à la peinture. Alors que son pays courait à la ruine, il passait son temps à peindre des animaux, notamment des chats, ainsi qu’à composer des poèmes sur eux.

 

Ichijō, pour sa part, allait jusqu’à traiter sa chatte comme si elle faisait partie de la noblesse. La bien nommée Myōbu no Otodo (ce qui signifie littéralement « Dame d’honneur en chef du Palais Intérieur »), sa femelle Bobtail Japonais femelle, avait ainsi plusieurs personnes à son service. Il alla même un jour jusqu’à congédier la vétérinaire de la cour au motif qu’à ses yeux elle ne traitait pas Myōbu avec le respect qui lui était dû.

 

À partir des Temps modernes, certaines grandes figures historiques occidentales succombèrent elles aussi aux charmes de représentants de la gent féline. Leur passion parfois démesurée donna ainsi lieu à toutes sortes d’anecdotes, dont certaines sont restées célèbres.

 

En France, le cardinal de Richelieu (1584-1642), qui fut le principal ministre d’État du roi Louis XIII (1601-1643), aimait par exemple tant les chats à poil long (en particulier les Persans et les Angoras Turcs) que ses protégés avaient un médecin attitré et des domestiques. 

 

Le pape Léon XII (1760-1829) n’allait pas aussi loin, mais traitait son chat Micetto avec beaucoup de respect. Celui-ci était semble-t-il souvent à ses côtés, y compris lorsqu’il recevait ses illustres visiteurs. C’est ainsi qu’il fit la connaissance de François-René de Chateaubriand (1768-1848), alors ambassadeur de France à Rome. Le souverain pontife et l’auteur français s'entendaient si bien qu’ils décidèrent qu’à la mort du premier, le second hériterait de son animal. C’est effectivement ce qui se produisit peu de temps après, et le célèbre écrivain français ramena par la suite Micetto avec lui à Paris. Il évoque d’ailleurs à plusieurs reprises son animal dans Les Mémoires d’outre-tombe, son autobiographie en 12 volumes publiés entre 1849 et 1850, qui est un des grands classiques de la littérature française.

Scientifique et aventurier malgré lui

Un portrait d'Isaac Newton
Isaac Newton

Des chats partagèrent aussi le quotidien de toutes sortes d’inventeurs, scientifiques et autres génies bien décidés à faire progresser les connaissances, voire changer le monde. Certains contribuèrent même de façon indirecte à d’importantes découvertes.

 

Un des exemples les plus célèbres est fourni par l’ingénieur américain d’origine serbe Nikola Tesla (1856-1943), à qui l’on doit la découverte du courant alternatif. En effet, celle-ci doit beaucoup au fait qu’étant enfant, il observa que les poils de son chat Macak se hérissaient sous l’effet de l’électricité. Ce souvenir ne le quitta jamais et l’inspira dans ses travaux.

 

C’est également un chat, Marion, qui inspira Isaac Newton (1642-1727) dans ses travaux sur la gravitation. Le célèbre mathématicien et physicien britannique chercha en effet à comprendre pourquoi le petit félin ne cessait de tomber de son arbre, alors que la lune s’obstinait à rester « perchée » dans le ciel. 

 

Certains représentants de la gent féline apportèrent même à la science une contribution plus directe, mais parfois tragique. Un des exemples les plus connus est celui de Félicette, une chatte noir et blanc qui fut envoyée dans l’espace en 1963 dans le cadre du programme spatial français. Ce premier astronaute félin de l’Histoire revint vivant de son voyage, mais dut donner sa vie à la science deux mois plus tard, lorsque les scientifiques décidèrent de l’euthanasier pour analyser son cerveau.

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Les chats au coeur de l'Histoire, grande ou petite
Dernière modification : 06/01/2025.