L’auteure et artiste d’origine chinoise Kwong Kuen Shan vit au Pays de Galles en compagnie de son mari depuis 1994. Après avoir travaillé à Londres pendant quelques années, elle a en effet choisi de s’installer à la campagne pour se focaliser sur son art : la peinture chinoise.
Bien qu’elle vise une certaine justesse du trait, le but de cette technique ancestrale ne consiste pas à atteindre la similitude photographique, mais plutôt à permettre aux sentiments, aux pensées et à l’humeur de l’artiste de s’exprimer. D’ailleurs, les sceaux souvent présents sur les toiles sont divisés en deux catégories et souvent, les deux sont présentes à la fois : d’une part, les tampons qui indiquent le nom du peintre ; d’autre part, ceux qui expriment son esprit, son inspiration ou sa philosophie. L’artiste peut même décider d’appliquer plusieurs estampilles d’humeur, selon ce qu’il désire faire passer comme message au travers de son œuvre.
Comme elle accorde une grande importance aux éléments traditionnels chinois dans sa discipline, Kuen Shan Kwong a intégré deux sceaux dans son logo commercial, qui représente un chat.
Son amour pour les félins est toutefois apparu graduellement ; à la base, elle éprouvait plutôt une phobie à leur encontre. Toutefois, alors qu’un jour elle cherchait l’inspiration pour la pièce centrale d’une nouvelle toile, elle aperçut Healey, le chat des voisins, qui se prélassait au soleil enroulé en boule autour de son Bouddha de jardin. Son calme et sa nonchalance représentaient exactement le sentiment que la peintre voulait exprimer dans son tableau. C’est ainsi que sa peur des chats laissa progressivement la place à une curiosité admirative et au désir de peindre régulièrement des toiles les mettant en scène.
En les observant attentivement pour les apprivoiser avec ses pinceaux, Kuen Shan Kwong finit par constater diverses similitudes entre le comportement félin et la philosophie chinoise. Elle en vint à avoir l’idée d’une collection d’œuvres entièrement dédiée aux chats ainsi que d’un livre qui marierait son art et les pensées de la sagesse orientale.
Publié en 2002, Le chat zen (The cat and the Tao, en anglais) est le premier d’une série de quatre ouvrages dans lesquels l’artiste présente aux lecteurs ses tableaux de postures et comportements félins accompagnés de proverbes chinois, à la manière d’un livre d’images. Il fut suivi par Le chat philosophe (2004), Le chat à l’orchidée (2015) et Les quatre saisons du chat (2018).
L’énorme succès rencontré par ses premiers recueils incita l’auteur à publier également deux romans autobiographiques intitulés Le chat qui m’aimait (2017) et Les 8 bonheurs du chat (2019), dans lesquels elle relate les débuts de son aventure avec les félins ainsi que les leçons de sagesse qu’ils lui ont apprises dans sa vie de femme et de créatrice.
Combinant l’art et la sagesse chinoise, l’œuvre littéraire de Kuen Shan Kwong transporte les penseurs amoureux des chats dans un merveilleux voyage dont on ne souhaite pas la fin. En tournant la dernière page, on n’a qu’une envie : retourner à la première…