Comme son nom l'indique, l'antigel est une substance (généralement un alcool) qui possède la propriété de limiter la formation de givre, de gel ou de glace pendant un temps donné. Il est couramment utilisé pour les véhicules - notamment pour éviter que le liquide de refroidissement du moteur ou le liquide du lave-vitre ne gèle. On le trouve donc couramment dans les foyers équipés de véhicule(s).
L'antigel fait toutefois partie des produits toxiques pour les chats. Il est d'autant plus dangereux qu'il a un goût sucré, qui peut plaire aux animaux.
L'antigel doit sa toxicité à différentes substances qu'il contient, en particulier des alcools tels que l'éthylène glycol.
En cas d'ingestion, ces alcools causent de graves troubles cardiaques et neurologiques, non seulement chez l'humain, mais aussi chez le chat. Par ailleurs, une fois dans l'organisme, ils sont décomposés en d'autres substances problématiques, notamment l'oxalate de calcium : celui-ci a tendance à se déposer dans les reins et peut causer une sévère insuffisance rénale en seulement quelques jours.
Naturellement, ce type d'intoxication est plus courant en hiver, puisque c'est le moment où l'antigel est le plus utilisé.
En règle générale, le chat est un animal plutôt prudent, qui n'est pas du genre à goûter n'importe quel produit chimique - a fortiori si celui-ci a une saveur amère. Cela étant, comme l'antigel est naturellement sucré, cela peut suffire à tromper sa vigilance et à conduire à une intoxication. Pour cette raison, des additifs sont parfois ajoutés pour donner un goût amer à l'antigel et ainsi dissuader les animaux de compagnie - ainsi que les enfants - d'en boire.
L'antigel est d'autant plus dangereux que l'ingestion d'une toute petite quantité est susceptible de rendre un animal très malade. Ainsi, la dose toxique d'antigel pour un chat est de l'ordre de quelques millilitres : c'est la quantité à partir de laquelle les premiers symptômes apparaissent.
Quant à la dose mortelle, elle se situerait autour de 5 millilitres pour un chat de poids moyen (environ 5kg). Concrètement, cela correspond globalement à l'équivalent d'une cuillère à café. Autant dire qu'une intoxication a toutes les chances d'être grave, même avec une ingestion d'une infime quantité d'antigel.
Si un chat a bu de l'antigel et s'est intoxiqué avec, les symptômes sont susceptibles d'apparaître dès 30 minutes à une heure après l'ingestion.
Les premiers symptômes sont généralement d'ordre digestif, avec notamment une diarrhée et/ou des vomissements - comme pour la plupart des autres intoxications.
Puis, des troubles neurologiques font rapidement leur apparition, et ressemblent à ceux d'une intoxication du chat à l'alcool. On peut citer notamment un état d'ébriété, une démarche titubante, des tremblements, de la confusion... Ils sont généralement suivis par une accélération du rythme cardiaque et/ou des difficultés à respirer. Dans les cas graves, un coma peut survenir en quelques heures.
Si le chat survit à cette phase, il est susceptible de développer une insuffisance rénale dans les jours qui suivent. Dans ce cas, d'autres symptômes se manifestent : une plus grande quantité d'urine, une soif intense, une déshydratation... Là encore, un coma et même un décès peuvent survenir en l'absence de prise en charge.
Si l'on soupçonne son chat d'avoir bu de l'antigel, ou si on le surprend en train d'en boire, il faut agir sans perdre de temps, car les symptômes apparaissent rapidement.
La seule chose à faire est d'appeler immédiatement un vétérinaire (le sien si c'est possible) ou à défaut un centre antipoison pour animaux, et de leur décrire la situation. Si l'on connaît la quantité d'antigel ayant été avalée ainsi que l'heure approximative de l'ingestion, il faut communiquer ces informations, car elles aident à évaluer la gravité de l'intoxication et influent sur la prise en charge. Selon les cas, faire vomir le chat peut être conseillé ou à l'inverse fortement déconseillé : tout dépend du délai qui s'est écoulé depuis l'intoxication et de la présence éventuelle de symptômes. C'est donc le vétérinaire qui décide.
Puis, il convient d'emmener son animal dans une clinique le plus vite possible, avec si possible l'étiquette de l'antigel ayant été avalé. Le vétérinaire se charge alors de le mettre sous perfusion, à la fois pour le réhydrater, faciliter l'élimination des toxines et soulager les éventuels symptômes au fur et à mesure qu'ils apparaissent. En parallèle, une surveillance de la fonction rénale est généralement mise en place pour protéger les reins au maximum.
Tous ces soins sont coûteux, et ne suffisent pas forcément pour éviter un décès, car l'antigel agit très vite sur l'organisme. Si la fonction rénale est sévèrement atteinte, il peut être nécessaire d'euthanasier l'animal pour lui éviter de souffrir.
