Toxique
Bien connue pour sa jolie fleur dorée dont la forme particulière n'est pas sans rappeler celle d'une trompette, la jonquille est en fait l'une des espèces de narcisse, sur la trentaine qui existent à ce jour : Narcissus jonquilla. Elle est courante dans tout l'hémisphère nord, notamment en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.
Il existe toutefois d'autres narcisses qui sont eux aussi couramment appelés « jonquille », car ils ressemblent à Narcissus jonquilla : c'est le cas notamment du narcisse jaune (Narcissus pseudonarcissus) ainsi que de divers hybrides de narcisses.
Qu'il s'agisse de la vraie ou des autres narcisses, la jonquille voit ses feuilles et tiges mourir à l'approche de l'hiver : seul le bulbe subsiste dans la terre pendant cette période. Puis, lorsque les beaux jours reviennent au printemps, de nouvelles feuilles se mettent à pousser : la plante semble renaître de ses cendres.
Comme beaucoup de plantes à bulbe, la jonquille est toxique pour le chat, tout comme d'ailleurs tous les autres narcisses.
La jonquille doit sa toxicité à plusieurs substances que l'on retrouve d'ailleurs chez tous les narcisses : la lycorine, la galantamine, la saponine, la narciclasine, l'oxalate de calcium, etc.
La plus dangereuse d'entre elles est un alcaloïde appelé lycorine : lorsqu'il est ingéré, il occasionne des problèmes de santé plus ou moins graves chez certains animaux de compagnie, notamment le chat. Il est à noter que la jonquille est également toxique pour l'être humain : l'intoxication reste alors généralement modérée, alors qu'elle peut être grave pour un animal.
Ces substances sont présentes dans l'intégralité de la plante : les feuilles, les fleurs, le bulbe... C'est toutefois ce dernier qui en contient le plus, et qui est donc le plus toxique. Un chat a donc peu de chances de s'empoisonner gravement, car il faudrait pour cela qu'il déterre un bulbe et le prenne dans sa gueule, ce qui a somme toute peu de chances de se produire. Le risque est en revanche plus élevé avec un chien, qui pourrait jouer avec un bulbe comme s'il s'agissait d'une balle et finir par croquer dedans - voire carrément l'avaler.
Comme souvent, les premiers symptômes qui apparaissent si jamais un chat mange de la jonquille et s'intoxique avec sont d'ordre digestif. Ils se manifestent dans les heures qui suivent l'ingestion, et prennent généralement la forme d'une diarrhée, une salivation anormale, une perte d'appétit, des nausées et/ou des vomissements. L'oxalate de calcium peut également causer une irritation au niveau de la gueule, qui se traduit par un gonflement local plus ou moins important.
Si le chat a mangé une grande quantité de jonquille, son état se dégrade alors notablement dans les heures à jours qui suivent l'ingestion, en raison notamment du manque d'appétit et de la déshydratation liée aux diarrhées et vomissements. À ce moment-là, des symptômes graves sont susceptibles d'apparaître dans les heures à jours suivants, parmi lesquels :
Une intoxication avec un tel degré de gravité est rare chez le chat, mais elle peut tout de même se produire, comme en atteste une étude intitulée laquo; Daffodil toxicosis in an adult cat » et publiée en 2004 dans le Canadian Veterinary Journal : elle s'est intéressée à un individu ayant été très malade après avoir ingéré des feuilles de jonquille quelques jours plus tôt.
Même s'il y a peu de chances qu'un chat mange de la jonquille, une ingestion d'une petite quantité est susceptible de causer beaucoup de dégâts, en particulier chez les sujets sensibles. Il faut donc réagir sans perdre une minute, en contactant un vétérinaire (le sien de préférence, s'il est disponible) ou éventuellement un centre antipoison pour animaux à défaut de mieux. C'est le meilleur moyen de recevoir des conseils adaptés à la situation et à l'animal : ces spécialistes peuvent par exemple recommander de faire vomir ce dernier, si les conditions le permettent.
Dans un deuxième temps, il est généralement préférable de se rendre dans une clinique vétérinaire, pour mettre en place une surveillance de l'état de l'animal et s'assurer que l'intoxication ne prend pas des proportions démesurées. Divers traitements peuvent être mis en place dans cette optique : des antivomitifs pour faire cesser les vomissements s'ils ne cessent pas d'eux-mêmes, des anticonvulsifs en cas de convulsions, des stimulants pour limiter la bradycardie, une mise sous perfusion pour réhydrater l'animal s'il souffre de déshydratation, etc.
Si la prise en charge est rapide, le pronostic est généralement bon, et le chat retrouve la santé en quelques jours.
Article intéressant et il faut effectivement faire en sorte que nos petits félins n'approchent pas ces plantes
Perso j'ai trouvé une alternative, je mets du poivre dans la terre et ça marche :-)
Cette liste est très utile. Dommage que je ne l'ai pas lu avant que mon chaton ne mange du lis. Je regrette que les étiquettes des fleurs et plantes ne mentionnent pas que leurs plantes peuvent tuer l'un des principaux animaux de compagnie des français.
Merçi de votre diffusion de la liste des plantes toxiques pour les chats. J'en connaissais une bonne partie, mais loin d'immaginer que l'hortensia (si beau) en faisait partie. En somme, il faut "eduquer" nos petits félins, à ne pas toucher les plantes. Je possède une véritable forêt vierge chez moi, plantes exotiques pour laplupart, très toxiques, et chaque fois que minou s'en est approché, il a reçu plusieurs jet d'un pulvérisateur d'eau, si bien que maintenant il ne les regarde même plus, je l'ai surpris à s'en approcher, doucement, avec un mouvement de méfiance, car il a associé approche de plante/pulvérisation, et c'est très bien. diffuser votre article à grande échelle
Comme Martine, je trouve cela très utile... surtout, quand comme moi, on n'y connait rien en plantes. Pour les "incultes" dans mon genre, il existe sur Internet des listes avec photos. Malheureusement on ne sait jamais de quoi sont garnis les autres jardins visités par nos amours!