Très toxique
Comme le houx, le gui fait partie de ces quelques plantes que l'on rencontre couramment dans les maisons en fin d'année, en raison de son feuillage persistant et ses petits fruits qui arrivent à maturation pendant la saison froide. Son nom latin est Viscum album. Il est originaire d'Europe, et est connu et utilisé en médecine traditionnelle depuis des siècles.
Contrairement à la plupart des plantes, le gui ne pousse pas dans la terre, et ne possède d'ailleurs même pas de racines. Il s'agit en fait d'une plante parasite, qui grandit sur une branche d'arbre et se nourrit de sa sève. Il peut ainsi coloniser sur plus de 100 espèces, mais a une préférence pour les arbres feuillus - c'est pourquoi on le surnomme « gui des feuillus ». Lorsqu'il s'est fixé sur une branche, il se développe au détriment de cette dernière, qui peut même finir par dépérir.
En grandissant, il prend la forme d'une sorte de grosse boule verte composée de longues tiges, et de petites feuilles allongées. Une fois cueilli, il conserve son apparence pendant des semaines, pour peu qu'il soit placé dans un peu d'eau : c'est pourquoi il est apprécié comme décoration en hiver. Quant à ses fruits, ils sont petits, ronds et blancs.
Malheureusement, à l'instar du houx, le gui est très toxique pour le chat, mais aussi l'être humain, le chien et d'autres animaux. Il faut donc faire preuve d'une grande vigilance si jamais l'on en a chez soi.
La quantité de gui qu'un chat doit en manger pour tomber malade voire décéder n'est pas connue avec précision.
Par contre, ces données sont connues pour un humain : les spécialistes estiment que 2 ou 3 baies de gui sont susceptibles de causer une intoxication chez un enfant, et une quinzaine de baies peuvent suffire pour tuer ou au moins rendre gravement malade un adulte. Même s'il n'est pas possible de faire une analogie direct avec un chat, ces doses toxiques sont tout de même révélateurs de la dangerosité de cette plante.
Par ailleurs, la toxicité du gui peut varier en fonction de différents facteurs, notamment la saison ainsi que l'arbre sur lequel il pousse. C'est en tout cas ce que montre l'étude intitulée « Impact of Harvest Conditions and Host Tree Species on Chemical Composition and Antioxidant Activity of Extracts from Viscum album L. » et publiée en dans la revue Molecules : elle analyse la composition chimique, les propriétés du gui et même sa toxicité en fonction de l'arbre-hôte (peuplier, pommier, conifère...) ainsi que de la période de l'année où il est cueilli.
Si un chat a mangé du gui et s'est intoxiqué avec, il ne tombe pas malade immédiatement. En effet, il faut plusieurs heures pour que les toxines se répandent dans l'organisme et commencent à faire effet.
Comme bien souvent, les premiers symptômes sont d'ordre digestif, car les toxines ont une action délétère sur les muqueuses de l'appareil digestif. Ainsi, on constate le plus souvent des douleurs abdominales, des vomissements, une salivation excessive, un besoin irrépressible d'aller à la selle et/ou une diarrhée potentiellement sanglante.
Si l'intoxication est peu grave, les choses sont susceptibles d'en rester là. Dans le cas contraire, d'autres symptômes sont susceptibles de faire leur apparition dans un deuxième temps, quelques heures après les premiers. On peut citer notamment une polydipsie (c'est-à-dire une soif et des urines accrues), des troubles de la locomotion (perte d'équilibre, difficulté à se déplacer...), des tremblements voire des convulsions, des pupilles de diamètre anormalement grand.
Dans les cas extrêmes, des symptômes cardiorespiratoires apparaissent dans un troisième temps, en moyenne 24 à 48 heures après l'ingestion de gui : une irrégularité du rythme cardiaque, une hypotension, des difficultés à respirer... À ce stade, le pronostic est très mauvais, et le décès peut survenir à tout moment par arrêt cardiaque.
Si on surprend un chat en train de manger du gui, ou si on le soupçonne d'en avoir avalé, il faut réagir sans attendre : il peut s'agir d'une question de vie ou de mort, en fonction de la quantité ayant été avalée. Le mieux à faire est d'appeler un vétérinaire (le sien de préférence), ou à défaut un centre antipoison pour animaux si aucun vétérinaire n'est joignable. C'est le meilleur moyen d'obtenir rapidement des informations concernant la bonne attitude à avoir.
En général, le vétérinaire (ou le centre antipoison) recommande de faire vomir le chat si l'ingestion de gui date de moins de 2 heures, ou de lui donner du charbon actif dans le cas contraire. Il arrive parfois qu'un lavage gastrique soit conseillé, en plus ou à la place des soins précédents : dans ce cas, il faut se rendre dans une clinique, car ce n'est pas une intervention que l'on peut réaliser soi-même à domicile.
Dans un second temps, le vétérinaire met généralement en place un traitement visant à soulager les symptômes les plus problématiques. Selon les cas et les signes cliniques présents, il peut s'agir par exemple d'un pansement digestif, d'un anti-vomitif, d'anti-convulsifs et/ou d'analeptiques cardiaques et/ou respiratoires.
Cette prise en charge permet généralement de guérir le chat si elle se fait suffisamment tôt. Par contre, si des symptômes cardiorespiratoires sont déjà présents, le traitement est rarement suffisant pour éviter un décès. C'est pourquoi il est essentiel de réagir le plus vite possible si l'on soupçonne une intoxication avec du gui.
Article intéressant et il faut effectivement faire en sorte que nos petits félins n'approchent pas ces plantes
Perso j'ai trouvé une alternative, je mets du poivre dans la terre et ça marche :-)
Cette liste est très utile. Dommage que je ne l'ai pas lu avant que mon chaton ne mange du lis. Je regrette que les étiquettes des fleurs et plantes ne mentionnent pas que leurs plantes peuvent tuer l'un des principaux animaux de compagnie des français.
Merçi de votre diffusion de la liste des plantes toxiques pour les chats. J'en connaissais une bonne partie, mais loin d'immaginer que l'hortensia (si beau) en faisait partie. En somme, il faut "eduquer" nos petits félins, à ne pas toucher les plantes. Je possède une véritable forêt vierge chez moi, plantes exotiques pour laplupart, très toxiques, et chaque fois que minou s'en est approché, il a reçu plusieurs jet d'un pulvérisateur d'eau, si bien que maintenant il ne les regarde même plus, je l'ai surpris à s'en approcher, doucement, avec un mouvement de méfiance, car il a associé approche de plante/pulvérisation, et c'est très bien. diffuser votre article à grande échelle
Comme Martine, je trouve cela très utile... surtout, quand comme moi, on n'y connait rien en plantes. Pour les "incultes" dans mon genre, il existe sur Internet des listes avec photos. Malheureusement on ne sait jamais de quoi sont garnis les autres jardins visités par nos amours!