10 conseils pour un enfant qui vit avec un chat

Une enfant allongée par terre regardant un chaton

La présence d’un chat au sein du foyer peut s’avérer extrêmement bénéfique pour un enfant (ainsi que pour l’animal), et ce quel que soit son âge. Toutefois, une telle cohabitation implique également différents risques pour chacun d’entre eux.


C’est d’autant plus vrai si le petit félin est du genre craintif, très indépendant ou apprécie beaucoup le calme, mais même un chat très affectueux, doux et patient peut réagir vivement s’il se sent agressé d’une manière ou d’une autre. 


Son éducation entre certes en ligne de compte, mais il y a aussi un travail à faire en la matière du côté de l’enfant, afin qu’il apprenne à se comporter de manière adéquate avec son petit compagnon à quatre pattes.


Voici donc 10 règles et conseils simples à lire ou faire lire aux plus jeunes pour leur apprendre à interagir respectueusement et en toute sécurité avec leur chat.

Avant toute chose, laisse-moi m’habituer à ma nouvelle maison

Un chat reniflant du linge

« J’ai quitté l’endroit où je vivais auparavant pour venir vivre chez toi, avec ta famille. Au début, je ne connais pas ta maison, je me sens perdu. Peut-être même que j’ai un peu peur, mais comme je suis très courageux, je vais essayer de ne pas te le montrer. Quoi qu’il en soit, il va me falloir un peu de temps pour m’habituer à ce nouvel endroit.


Le jour de mon arrivée, laisse-moi le temps d’explorer ta maison à mon rythme. J’ai besoin de faire le tour de chaque pièce pour repérer les entrées et les sorties, m’habituer aux odeurs de ton domicile, voir les meubles sur lesquels je vais pouvoir grimper, les endroits confortables où je vais pouvoir dormir…


Une fois que j’aurai fini ma petite visite, je serai plus en confiance et disponible pour faire connaissance avec toi. »

Maintenant que je me sens chez moi, laisse-moi venir vers toi

Une petite fille allongée sur le bord d'une fenêtre avec un livre et souriant à un chat en face d'elle

« Maintenant que j’ai fini de découvrir ma nouvelle maison, c’est toi que je vais avoir envie de découvrir. Mais attention, si tu t’agites trop ou si tu parles trop fort, je risque encore une fois de prendre peur.


Le mieux, c’est que tu attendes que ce soit moi qui vienne vers toi.


Sois patient, je le ferai dès que je me sentirai suffisamment en confiance.


Assieds-toi par terre et ne bouge pas. Je ne vais pas tarder à venir te renifler : c’est ma façon à moi de faire connaissance.


Maintenant que je suis près de toi, tu peux commencer tout doucement à me caresser. Je t’expliquerai tout à l’heure comment faire.


Mais si j’ai peur et que je m’enfuis, tu ne dois surtout pas essayer de me forcer ou me rattraper : je serais encore plus effrayé. Attends que je paraisse de nouveau calme, et tente de nouveau ta chance de la même façon.


Il faudra peut-être plusieurs essais, mais ne t’inquiète pas : on finira bien par y arriver. Et on deviendra amis toi et moi. »

Montre-toi toujours doux et calme avec moi

Un enfant faisant un câlin à un chaton

« Voici quelque chose que tu dois toujours avoir à l’esprit quand nous sommes ensemble.


Comme tu l’as remarqué, je suis plus petit que toi. Si tu fais des gestes trop brusques, je risque donc d’avoir peur.


C’est la même chose si tu parles trop fort, d’autant que je ne comprends pas les mots que tu prononces. Si tu cries devant moi, même si c’est parce que tu es content, je risque de penser que tu veux m’agresser.


Si j’ai peur ou si je crois que tu veux me faire du mal, je peux réagir de deux façons différentes : soit me sauver, soit te mordre ou te griffer.


Dans les deux cas, il nous faudra du temps pour retrouver confiance l’un dans l’autre et redevenir amis. Ce serait dommage.


Et puis, il y a autre chose : comme tu l’as aussi sûrement remarqué, je ne suis pas très costaud. Si tu fais des gestes trop brusques quand on joue ou quand tu me portes, tu risques donc de me faire mal.


Pour éviter tous ces problèmes, n’oublie jamais cette règle : même quand on s’amuse ensemble tous les deux et qu’on fait les fous, sois toujours doux et calme avec moi.


D’ailleurs, si tu es un peu énervé ou que tu te sens agité, je te conseille d’attendre de t’être calmé avant de venir me voir.

Apprends quand et comment me caresser

Un enfant allongé sur un lit et caressant la tête d'un chat

« Comme je viens de te l’expliquer, j’aime le calme et la douceur. Alors les caresses, évidemment, j’adore ça.


Mais comme toi, il y a des moments où j’ai besoin qu’on me laisse tranquille. C’est le cas en particulier quand je mange, quand je dors et quand je fais mes besoins : je n’aime pas qu’on vienne alors me toucher.


C’est pareil quand je me suis réfugié quelque part parce que j’avais peur ou quand je suis occupé à regarder quelque chose fixement. Je suis alors super tendu, donc si tu viens me voir à ce moment-là, je risque de te griffer.


En revanche, quand c’est moi qui viens vers toi ou quand je suis tranquillement allongé, tu peux venir doucement me caresser.


Sache toutefois que comme tous les animaux, je déteste être décoiffé : j’aime qu’on me caresse dans le sens où poussent mes poils.


Par ailleurs, évite le contact avec mon visage, ma queue, mon ventre et mes pattes : ce sont des zones très sensibles, donc en règle générale je n’aime pas trop qu’on y touche.


En revanche, j’adore être caressé sur le dos, entre les oreilles et sous le menton.


Si tu t’y prends bien et si je suis content, je ronronne. Tu verras, c’est un son très apaisant. »

Tu peux me porter, mais pas n’importe comment

Une petite fille portant un chaton dans ses bras

« Une fois que je suis habitué à toi et à tes caresses, tu peux essayer de me porter.


Là encore, le mieux est que tu attendes que je vienne vers toi. Commence alors en me caressant, et si tu vois que je suis en confiance, prends-moi dans tes bras en faisant très attention.


Place ta main dominante (droite si tu es droitier, gauche si tu es gaucher) sous mes pattes avant, et ton autre main sous mes pattes arrière afin de soutenir mon poids. Une fois tes deux mains bien positionnées, soulève-moi doucement.


Si tu sens que je résiste, n’insiste pas, laisse-moi. Ce n’était pas le bon moment, on réessaiera plus tard.


Si au contraire je reste tranquille dans tes bras et ai l’air content, garde ton calme même si tu es content toi aussi. N’oublie pas que c’est la règle numéro un.


Aussitôt que je commence à m’agiter, repose-moi doucement par terre ou sur un meuble. Si je gigote, c’est le signe que j’en ai assez et que j’ai envie d’être un peu tranquille. »

Ne me dérange pas quand je suis occupé ou quand je dors

Un chat dormant à côté d'un enfant qui joue avec ses jouets

« Comme toi, il y des moments où je n’aime pas être dérangé.


C’est le cas en particulier quand je mange, quand je fais ma toilette et quand je fais mes besoins : j’aime alors qu’on me laisse tranquille.


Évite aussi de venir m’embêter quand je dors : tu le sais toi aussi, ce n’est pas très agréable d’être réveillé en plein sommeil.


Ne viens pas non plus me déranger si je suis très occupé, par exemple à regarder des oiseaux devant la fenêtre ou à observer un objet qui bouge dans la maison. En effet, je suis alors en mode chasseur. Si tu viens me perturber, je pourrais te confondre avec ma proie et te mordre ou te griffer. »

Ne me touche pas si je me suis réfugié quelque part

Un enfant regardant un chat perché sur un arbre à chat

« J’ai eu peur et je me suis caché quelque part par exemple car il y a eu un bruit soudain, car des gens que je ne connais pas viennent d’entrer dans la maison, ou encore car quelqu’un a parlé trop fort ou s’est agité devant moi ?


Regarde-moi : mon corps est tendu, et mes yeux sont devenus tout noirs.


Dans ce cas, il faut que tu me laisses le temps de me calmer. Tu peux me parler doucement pour me dire des paroles rassurantes, mais tant que je suis comme ça, c’est que j’ai très peur et que je n’ai vraiment pas envie qu’on me touche. Si tu le fais, je risque de ne pas apprécier. Et comme je ne peux pas parler pour te dire de me laisser, ma réaction sera de te mordre ou de te griffer.


Attends que je sorte par moi-même de l’endroit où je me suis réfugié, et là tu pourras venir doucement me caresser. »

Fais-moi jouer avec mes jouets, pas avec tes mains

Un chaton jouant avec un jouet pour chat

« Je suis comme toi, j’aime beaucoup jouer. Tu vas voir, on va bien s’amuser tous les deux.


Toutefois, évite de jouer à la bagarre avec moi. D’une part, comme je te l’ai déjà expliqué, je ne suis pas très costaud et tu risques de me faire mal. D’autre part, si je commence à m’attaquer à tes mains, je vais finir par penser que ce sont des jouets que j’ai le droit de mordre et de griffer – comme d’ailleurs peut-être le reste de ton corps.


C’est pour ces deux raisons qu’il vaut mieux qu’on joue avec des jouets. Sache d’ailleurs que je ne suis pas bien difficile, donc il n’y a pas forcément besoin d’en acheter. Par exemple, je suis ravi de me défouler tout simplement sur une vieille paire de chaussettes roulée en boule. Tu peux aussi me fabriquer une balle avec une feuille de papier usagé. Un fil accroché au bout d’un bâton, c’est très bien aussi.


Agite les chaussettes, fais rouler la balle ou fais bouger le fil devant moi toujours calmement, sans gestes brusques. Si je ne réagis pas, n’insiste pas, recommence plus tard : comme toi, il y a des moments où je n’ai pas envie de jouer.


Mais si au contraire je suis partant, tu le verras tout de suite, et on passera un super bon moment tous les deux. »

Ne me cours jamais après

Un enfant marchant après un chat dans la neige

« Si je m’en vais en marchant voire en courant quand tu me caresses ou pendant qu’on est en train de jouer, ne cherche jamais à me suivre, voire à me pourchasser ou me forcer.


C’est simplement ma façon à moi de te dire que je n’ai plus envie d’être câliné ou de jouer, et que je préfère qu’on me laisse un peu tranquille pour le moment.


N’oublie pas que je ne suis pas un doudou, mais un petit être vivant. Tu ne peux pas m’obliger à faire des choses qui ne me plaisent pas.


Pour une séance de câlins ou de jeux, il faut être deux à en avoir envie. Quand un des deux en a assez, il faut respecter sa décision et le laisser partir.


Ne t’inquiète pas : ce n’est que partie remise, on recommencera bientôt ! »

Apprends mon langage

Un chaton faisant le dos rond

« Comme on ne parle pas le même langage, je vais t’apprendre un peu le mien pour qu’on se comprenne mieux tous les deux.


Quand je suis calme et détendu, je suis en général allongé sur le côté, les yeux à moitié fermés. Dans ces moments-là, tu peux venir vers moi pour voir si j’ai envie d’être câliné ou de jouer avec toi.


Quand j’ai envie que tu t’occupes de moi, je peux me frotter à tes jambes, la queue bien droite. Je peux aussi frotter ma joue contre la tienne, si ton visage est près du mien.


Quand je suis content, je ronronne. Mais attention, il peut aussi m’arriver de ronronner quand je suis stressé, même si c’est assez rare. Il faut donc que tu fasses attention aux autres signes pour éviter toute erreur d’interprétation.


Quand je suis très concentré, mon corps est tendu et mes yeux sont tout noirs, car mes pupilles sont dilatées. Il faut alors me laisser tranquille.


Quand je ne suis pas content ou quand je suis stressé, j’ai les oreilles aplaties, tournées sur les côtés ou en arrière. Je peux aussi agiter ma queue. Dans ces cas-là, tu peux me parler doucement pour m’apaiser, mais n’essaie surtout pas de me toucher.


Quand j’ai peur, je cherche souvent à me réfugier dans un endroit caché ou en hauteur. Je me recroqueville sur moi-même et ai l’air plus petit. Là aussi, mes pupilles se dilatent et donc mes yeux deviennent presque tout noirs. Tu peux me rassurer en me parlant doucement, mais ne cherche pas à me toucher.


Quand je suis très fâché, c’est le contraire : mes poils se hérissent et ma queue ainsi que mon corps paraissent plus gros. Je peux aussi grogner, cracher ou même pousser des cris. Reste à l’écart, et si je me bagarre avec un autre chat, ne cherche surtout pas à intervenir. »

Article détaillé : Le langage corporel du chat

Conclusion

Il y a de nombreux bénéfices pour un enfant de vivre avec un chat : apaisement, développement du sens des responsabilités, des capacités motrices, intellectuelles et sociales…


Inversement, le petit félin peut trouver dans l’enfant un compagnon de jeux dynamique, qui contribue à le maintenir actif et se montre souvent disponible et enthousiaste pour toutes sortes d’activités : câlins, jeux...


Une telle cohabitation ne va néanmoins pas sans risques, tant d’ailleurs pour l’un que pour l’autre. Dès lors que l’âge du petit le permet, il est donc indispensable de lui apprendre comment interagir correctement avec son compagnon : cela ne peut que réduire les chances que des problèmes surviennent, et augmenter au contraire celles que se construise entre eux un lien solide et durable. 

Par Muriel L. - Dernière modification : 09/12/2025.