Développée par des chercheurs de l’Université de Montréal, la Feline Grimace Scale (FGS), ou « échelle des grimaces félines » en français, est une méthode d’évaluation de la douleur d’un chat basée sur l’analyse de plusieurs critères faciaux permettant de déterminer s’il est souffrant.
Elle a été mise au point à partir de vidéos de chats blessés prises lors de leur admission au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire (CHUV) de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et a fait l’objet d’un article de recherche intitulé « Facial expressions of pain in cats: the development and validation of a Feline Grimace Scale » et publié en 2019 dans le journal scientifique Scientific Reports. Ses auteurs y affirment qu’on peut déterminer si un chat souffre en regardant la position de ses oreilles, celle des yeux, la tension du museau ainsi que la position des moustaches et celle de la tête.
Dirigés par le docteur Paulo Steagall, plusieurs vétérinaires travaillant dans la même université se sont donc basés sur ces recherches pour développer une application baptisée Feline Grimace Scale, disponible gratuitement sur Google Play et l’App Store depuis 2021, qui permet de déterminer si un chat est en train de souffrir simplement en répondant à un petit questionnaire.
Pour chacun des cinq critères pris en compte dans la FGS, l’application demande d’analyser le visage de l’animal puis de sélectionner la réponse appropriée parmi les trois disponibles. Par exemple, la première question porte sur le positionnement des oreilles. Il faut alors indiquer si elles pointent vers le haut, sont légèrement penchées ou complètement abaissées. La première réponse correspondant à un signe d’absence de douleur, tandis que la seconde signifie que la douleur est incertaine et que la troisième est un signe de douleur probable.
À chaque fois, les réponses 2 et 3 valent respectivement 1 et 2 points. Après avoir répondu aux cinq questions, une note sur 10 s’affiche à l’écran. Si le total est supérieur à 3 sur 10, le chat est peut-être souffrant : il est alors conseillé de consulter un vétérinaire. Plus la note est élevée, plus la douleur est probable, et donc moins il faut attendre pour se tourner vers un professionnel.
Il n’est cependant pas simple d’évaluer correctement certains de ces critères, en particulier celui de la tension du museau. Pour aider les maîtres à utiliser au mieux l’application, ses développeurs ont donc inclus également un test de connaissance sous la forme d’un quiz à choix multiple dans lequel il faut analyser des photos de chats et évaluer les cinq critères faciaux pris en compte par la méthode. On peut ensuite comparer la note qu’on a attribuée pour chacun d’entre eux avec celle des chercheurs, afin de savoir si on s’est trompé ou non.
Il convient toutefois de souligner qu’à l’instar de ce qu’on constate chez les humains, les chats ne réagissent pas tous de la même façon à la douleur : cette méthode d’évaluation n’est donc pas infaillible.