Le puma est un félin sauvage bien plus gros qu'un chat domestique. Redoutable chasseur, il est l'une des rares espèces félines à pouvoir s'en prendre à l'Homme.
Originaire d'Amérique, il a longtemps été admiré pour sa force et ses capacités hors du commun, avant d'être impitoyablement traqué et abattu en nombre au Canada et aux Etats-Unis. Aujourd'hui, il est protégé sur une grande partie de son territoire, et sa population ne semble plus en déclin.
Le puma (Puma Concolor) est un félin imposant que l'on trouve principalement sur le continent américain. On l'appelle aussi cougar, lion des montagnes ou encore panthère de Floride, bien qu'il soit assez éloigné à la fois du lion et de la panthère.
De fait, en dépit de sa taille, il est bien plus proche des petits chats que des grands félins. Il a d'ailleurs longtemps été considéré comme appartenant au genre Felis, à l'instar du chat domestique, du Chat de Biet ou du Chat Forestier. Aujourd'hui, il est désormais classé dans le genre Puma, un genre à part qu'il partage avec le Jaguarondi, un autre félin sauvage.
On estime qu'il est apparu il y a environ 500.000 ans, probablement d'abord en Amérique du Nord, avant qu'il colonise tout le continent. Il doit son nom actuel à un mot quechua, langue utilisée encore aujourd'hui par les peuples descendant de la civilisation inca, notamment au Pérou, en Équateur et en Bolivie. Il était bien plus craint par les populations autochtones que le jaguar, un félin pourtant bien plus gros que lui. Les civilisations précolombiennes le vénéraient comme un être surnaturel, et plusieurs dieux et monstres de la mythologie andine étaient représentés sous les traits d'un puma géant.
Le puma est l'une des plus grosses espèces de chats sauvages. Les adultes mesurent 70 cm au garrot et de 1 à 2,5 mètres de longueur, queue comprise. Le dimorphisme sexuel est bien marqué : les mâles pèsent entre 50 et 70 kg en moyenne, mais les femelles seulement 35 à 50 kg.
Il existe de grands écarts de taille et de poids selon les régions : les individus qui vivent près de l'équateur sont en moyenne deux fois moins lourds que ceux qui vivent près des pôles géographiques. Les plus grands individus connus atteignent quasiment les trois mètres de long et dépassent les 100 kg.
Le pelage du puma est traditionnellement court, mais il peut être long dans les régions froides. Sa robe est unie et de couleur fauve à brun roux, à l'exception du ventre et du dessous de la queue, qui sont plus clairs. Le bout des oreilles et de la queue est noir. Les bébés pumas ont des points noirs ou marron et des anneaux autour des oreilles. Les cas de mélanisme (c'est-à-dire de pumas entièrement noirs) sont fréquents, et un cas de puma sauvage totalement blanc a même été recensé au Brésil aux alentours de 2010.
Le lion des montagnes a des griffes rétractiles et quatre doigts. La gaine protectrice de ses griffes est plus longue que celle des autres félins connus. Comme les autres chats, il ramène ses pattes sous son corps quand il est au repos, contrairement aux grands félins qui les allongent devant eux.
Enfin, il est doté d'une force exceptionnelle pour un "petit félidé" : grâce à ses membres postérieurs nettement plus longs que les antérieurs, il est capable d'effectuer des bonds prodigieux de plusieurs mètres de haut ou de long, et ce sans le moindre élan. Il peut aussi courir à plus de 70 km/h sur une courte distance, grimper aux arbres et même nager. Enfin, ses mâchoires sont plus puissantes que celles des plus grandes races de chiens.
Avant l'arrivée des colons européens à la fin du 15ème siècle, le puma était présent sur l'ensemble du continent américain, de l'ouest du Canada jusqu'au sud de l'Argentine.
Au 19ème et au 20ème siècle, il a été beaucoup chassé et tué aux Etats-Unis et au Canada, non seulement pour son pelage, mais aussi parce que la raréfaction de ses proies favorites comme les élans et les cerfs l'a poussé à s'en prendre au bétail et aux animaux d'élevage. Ainsi, rien qu'en Colombie-Britannique, la province canadienne où se trouve notamment la ville de Vancouver, on recensait entre 1910 et 1957 pas moins de 350 pumas tués par an en moyenne. Désormais, le puma n'est plus présent dans les forêts du Grand Nord, et s'est considérablement raréfié dans la partie est de l'Amérique du Nord.
En revanche, il reste bien présent sur le reste du continent : on le trouve dans tous les pays d'Amérique centrale et latine, à l'exception de l'Uruguay. Il faut dire que c'est un animal très polyvalent, capable de vivre dans des milieux très divers : forêts tropicales ou sèches, marécages, prairies et brousses sont quelques-uns de ses habitats de prédilection. Excellent grimpeur et bon nageur, il sait se contenter de peu : un point d'eau ainsi qu'un endroit pour s'abriter lui suffisent. En outre, son poil très épais lui permet de supporter des températures très froides ; de fait, il peut vivre dans des montagnes atteignant jusqu'à 5.900 mètres d'altitude - un record pour un félin.
Le puma est un animal solitaire et territorial. Dans son environnement naturel, il vit en moyenne 8 à 10 ans ; en captivité, il peut dépasser les 25 ans.
Le territoire des mâles adultes est d'environ 250 km², mais il peut atteindre les 1000 km² dans les régions où les proies se font plus rares. Les femelles ont des territoires bien plus restreints, qui dépassent rarement les 100 km². Le territoire d'un mâle recouvre au moins partiellement celui de plusieurs femelles.
Quel que soit son sexe, le puma marque son terrain avec son urine, ses déjections et ses traces de griffes sur les arbres.
Le puma est, comme beaucoup de félins, un animal opportuniste qui adapte son régime alimentaire aux proies qui sont présentes sur son territoire.
Sa taille lui permet de chasser de grands mammifères comme des élans, des cerfs, des mouflons et des oursons. Mais lorsqu'il est en concurrence avec d'autres prédateurs plus imposants, comme le jaguar, il se rabat sur des animaux de petite taille : rongeurs, oiseaux, poissons, reptiles et même insectes. Lorsqu'il vit à proximité de villes ou de villages, il s'attaque parfois au bétail et aux animaux de compagnie, entrant de fait en conflit avec les humains.
Le puma est un chasseur solitaire qui passe à l'action plutôt en journée lorsqu'il vit en région montagneuse, et à l'aube ou au crépuscule dans le cas contraire. Il s'approche silencieusement de sa proie par derrière et la tue d'un coup de dent à la base du crâne pour lui briser la nuque. Ses attaques surprises sont couronnées de succès dans 90% des cas, ce qui est un pourcentage considérable : chez les autres félins, le taux de réussite dépasse rarement les 30%.
Une fois repu, il enterre ou recouvre partiellement ce qu'il reste de la carcasse pour la protéger d'éventuels prédateurs : il peut ainsi revenir y puiser de la nourriture pendant plusieurs jours d'affilée.
Comme la plupart des félins, le puma est un animal solitaire : les mâles et les femelles ne se rencontrent que pour s'accoupler, le plus souvent pendant l'hiver et au printemps, même si le puma peut en théorie se reproduire toute l'année. Mâle et femelle restent ensemble pendant environ deux semaines, puis le premier retourne sur son territoire et laisse à la seconde le soin d'élever les petits.
La gestation dure environ trois mois et les portées comptent en moyenne deux ou trois petits, qui pèsent à la naissance moins d'un kilo chacun. Ils ouvrent les yeux vers dix jours, commencent à se nourrir de viande vers six semaines et obtiennent leur pelage définitif vers 16 mois.
Ils atteignent leur maturité sexuelle vers l'âge de deux ans et quittent leur mère à peu près à la même période pour établir leur propre territoire. Après leur départ, cette dernière peut de nouveau se reproduire.
Comme la plupart des grands félins, le puma est un superprédateur : cela signifie qu'à l'âge adulte, il se retrouve à l'extrémité de la chaîne alimentaire et n'est lui-même la proie d'aucun autre prédateur... à l'exception bien sûr de l'Homme.
En effet, il a longtemps été chassé en Amérique du Nord, au point qu'il avait quasiment disparu des Etats-Unis et d'une grande partie du Canada. Depuis le début du 21ème siècle, il est de retour en nombre dans l'ouest des Etats-Unis : on y compte désormais entre 10.000 et 30.000 individus, principalement dans les Rocheuses, mais aussi en Californie et dans le Colorado.
Dans la partie est des Etats-Unis, la situation est plus critique. La panthère de Floride, une sous-espèce qui vivait dans tout le sud-est du pays, tente désormais de survivre dans le sud de l'Etat dont elle porte le nom. En dépit des efforts locaux pour tenter de la sauver (préservation de son gibier, reproduction artificielle, etc.), sa population ne cesse de décliner, au point qu'il ne resterait plus qu'une cinquantaine d'individus. Cette sous-espèce est considérée comme menacée d'extinction.
En Amérique centrale et latine, la survie de l'espèce est moins compromise, mais le puma est souvent considéré comme une menace par les éleveurs, qui du coup n'hésitent pas à l'empoisonner ou l'abattre à vue. Sa chasse est pourtant interdite et il est protégé par des réglementations nationales sur toute son aire de répartition, exception faite de la Guyane, de l'Equateur et du Salvador, où aucune législation à son sujet n'a été instaurée.