Une tumeur mammaire se caractérise par une excroissance de cellules cancéreuses qui provoque des nodules, c'est-à-dire des petites boules plus ou moins grosses situées sous la peau, au niveau des glandes mammaires.
Ces nodules sont facilement identifiables au toucher, du fait de leur dureté. La plupart ne sont généralement pas douloureuses pour l’animal, mais certaines peuvent l'être, ou du moins devenir inconfortables.
Une biopsie est le seul moyen de savoir si une tumeur mammaire est bénigne ou maligne : sa grosseur seule ne permet pas de poser un diagnostic.
Les tumeurs mammaires sont la première cause de mortalité chez les chattes de plus de dix ans. En effet, elles représentent près de 10% des tumeurs diagnostiquées, et sont malignes dans 80 à 90% des cas. C'est en tout cas ce que montre l’étude « Swiss Feline Cancer Registry 1965–2008: the Influence of Sex, Breed and Age on Tumour Types and Tumour Locations », parue en 2016 dans le Journal of Comparative Pathology et portant sur pas moins de 50.000 chats.
L'espérance de vie d'un chat atteint de tumeur mammaire dépend principalement de la taille de la tumeur :
D'autres facteurs jouent un rôle sur le pronostic vital du chat. Parmi eux, la rapidité à laquelle le chat a été pris en charge évidemment, mais aussi et surtout le degré d’agressivité de la tumeur (c'est-à-dire la vitesse à laquelle elle se développe), qui influe grandement sur le risque de récidive. Ainsi, malgré la chirurgie, une récidive survient 24% des cas lorsque la tumeur elle est peu agressive, dans 70% des cas lorsqu'elle l'est moyennement, et dans 90% des cas lorsqu'elle est très agressive.
En revanche, le pronostic vital du chat ne dépend pas du nombre de tumeurs mammaires, ni de l'emplacement des mamelles concernées.
Toutes les races sont concernées par les tumeurs mammaires : aucune n'est donc épargnée par ce fléau. Il existe toutefois des races prédisposées aux tumeurs mammaires : l'Oriental Shorthair, l'Abyssin, le Somali et le Siamois en sont quelques exemples.
Par ailleurs, ces tumeurs sont moins fréquentes chez les chattes stérilisées, et le sont davantage chez celles traitées avec des hormones, c'est-à-dire la pilule contraceptive pour chat.
Il convient toutefois de préciser que les tumeurs mammaires peuvent aussi concerner les chats mâles, mais le pourcentage reste extrêmement faible : seuls 1% des cas diagnostiqués sont des mâles. Dans leur cas, la stérilisation ne change rien au risque de développer un jour la maladie.
Le traitement le plus souvent préconisé pour lutter contre une tumeur mammaire est le recours à la chirurgie, c'est-à-dire l'extraction de la tumeur. Elle peut être complétée par de la radiothérapie, afin d'éliminer les éventuelles cellules cancéreuses restantes : on parle alors de radiothérapie adjuvante.
Si la tumeur s'est propagée sous la forme de métastases, une chimiothérapie est également envisageable. Elle permet de détruire les cellules, ou tout du moins de stopper leur multiplication. Cependant, comme elle s'attaque à toutes les cellules, cancéreuses comme non-cancéreuses, elle a un impact conséquent sur l'organisme, puisque les cellules saines sont aussi endommagées.
Par ailleurs, il existe des cas où la chirurgie n'est pas recommandée, notamment en cas de métastases ou si la tumeur n'est pas opérable, par exemple lorsqu’elle adhère aux tissus sous-cutanés.