Si l'on sait que près d’un humain sur trois meurent d’un cancer d’après le graphique des causes de décès en 2016 réalisé par l’INSEE, les animaux de compagnie ne sont pas épargnés par cette terrible maladie. Il s’agirait même d’une des deux principales causes de mortalité chez le chat âgé.
Quelle est la différence entre cancer et tumeur ? Qu'est-ce qu'une métastase ? Quels types de cancers peuvent toucher le chat ?
Une tumeur, aussi appelée néoplasme ou néoplasie, est une formation nouvelle de tissus d’utilité faible voire nulle, causée par un dérèglement du cycle de division cellulaire : certaines cellules du corps, au lieu de se répliquer à un rythme bien déterminé, se mettent soudainement à se multiplier de manière effrénée et incontrôlée.
Ces cellules dites malades constituent la tumeur. En théorie, n’importe quel type de tissus peut être touché ; dans la pratique, certains y sont bien plus sujets que d’autres (le tube digestif ou les organes reproducteurs, par exemple).
Il existe deux types de tumeurs :
Faire la différence entre ces deux types de tumeur n’est pas toujours chose aisée : tout dépend de son emplacement et de la vitesse à laquelle cela évolue. De plus, une tumeur bénigne peut évoluer vers un cancer : l’exemple le plus connu est celui du grain de beauté, qui dans certains cas peut évoluer vers un mélanome, c’est-à-dire un cancer de la peau. Les deux types de néoplasmes nécessitent donc une vigilance de tous les instants ou presque.
Si l'on sait que 45% des chiens âgés de plus de dix ans meurent d'un cancer, il est établi que les chats non plus ne sont pas épargnés par cette maladie mortelle. Par exemple, selon les chiffres du National Cancer Institute américain, ce sont chaque année dans le pays pas moins de 6 millions de chats qui sont diagnostiqués comme étant atteints d'un cancer.
La Veterinary Cancer Society estime que cette maladie serait responsable du décès de 32% des chats. Ce nombre tend d’ailleurs à augmenter avec le temps. Différentes études montrent par ailleurs qu’aucune race n’est épargnée par le phénomène.
L'augmentation du nombre de cancers s'explique notamment par les progrès de la médecine vétérinaire et les politiques de prévention (notamment la généralisation des vaccins et des antiparasitaires), qui font que les chats vivent globalement plus longtemps et meurent moins d'autres types de maladies. D'autres facteurs, comme l'utilisation de produits chimiques et la pollution contribuent aussi à cette croissance. Enfin, l'accès plus simple et systématique aux soins vétérinaires permet de détecter davantage de cancers qui autrement seraient passés inaperçus : il y a donc aussi un indéniable biais statistique lié au fait que ce type de maladies est de mieux en mieux diagnostiqué.
Si le cancer est plus courant chez le chien, il tend en revanche à être plus agressif chez le chat.
Comme chez l’Homme, il existe différents types de cancers félins - environ une dizaine.
Certains sont nettement plus courants que d'autres : par ordre décroissant, les cancers les plus fréquents chez le chat sont les lymphomes, les tumeurs mammaires, les cancers de la peau et les fibrosarcomes. Chacun d'entre eux touche une partie différente du corps.
Des scientifiques suisses ont réalisé une vaste étude portant sur des données accumulées entre 1965 et 2008, et concernant pas moins de 50.000 chats du pays. Leur but était d'identifier l’influence de la race, du sexe et de l'âge pour les différents types de tumeurs et cancers. Ils ont compilé leurs résultats dans un article intitulé « Swiss Feline Cancer Registry 1965–2008: the Influence of Sex, Breed and Age on Tumour Types and Tumour Locations », paru en 2016 dans le Journal of Comparative Pathology. 35% des individus étudiés présentaient une ou plusieurs tumeurs primaires, et 80% d’entre elles étaient des tumeurs malignes.
Comme chez l’Homme, beaucoup de facteurs peuvent entrer en jeu dans le développement d'un cancer chez le chat.
En premier lieu, tout comme les humains, les chats sont exposés à la pollution et à des produits chimiques, qui peuvent favoriser l'apparition d'un cancer ou d'une tumeur. C’est le cas par exemple de la fumée des cigarettes : le tabagisme passif du chat peut s’avérer mortel pour lui, comme chez l’Homme d’ailleurs.
On sait également que si elle n’est pas stérilisée, ou bien si sa stérilisation intervient tardivement (au-delà de ses deux ans), une chatte court un risque accru de tumeurs mammaires.
Des infections par des agents pathogènes (des virus le plus souvent) peuvent aussi provoquer un cancer. Par exemple, le virus de la leucose du chat (ou FeLV) est dans la majorité des cas la cause du lymphome, un cancer de la lymphe très meurtrier chez les félins. Il peut également favoriser l'apparition de fibrosarcomes, un type de cancer qui se développe dans les tissus sous-cutanés et dans les muscles, et prend la forme d'excroissances dures et nodulaires.
Ces derniers peuvent également être causés par certains vaccins, notamment ceux contre la rage et la leucose. Il s'agit certes d'un effet indésirable peu courant, mais qui conduit les vétérinaires à être de plus en plus prudents vis-à-vis de la vaccination des chats.
En ce qui concerne les cancers de la peau, une exposition au soleil trop prolongée est un facteur de risque majeur, comme c’est le cas par exemple chez l’Homme. Les races de chats sans poil (comme le Sphynx), les chats blancs ainsi que ceux dont le pelage est peu fourni (comme le Lykoi) courent évidemment un risque accru de développer ce type de cancer.
Là aussi comme chez l’Homme, une mauvaise hygiène de vie, une alimentation pauvre et/ou déséquilibrée ainsi qu'une masse corporelle anormale (c'est-à-dire lorsque l'animal est en surpoids ou trop maigre) sont également des facteurs aggravants. En effet, l'animal n'est alors pas en bonne santé : cela impacte sa qualité de vie et son espérance de vie, notamment parce que sa probabilité de développer un cancer devient beaucoup plus importante.
Enfin, des prédispositions génétiques peuvent aussi entrer en ligne de compte : un chat est davantage susceptible de développer un cancer si ses ancêtres en ont développé eux aussi. Au moment d’adopter, il est donc judicieux de chercher à s’enquérir d’éventuels antécédents familiaux en la matière.
Les chats sont connus pour être très peu démonstratifs en termes de souffrance. Il est donc difficile d’identifier les symptômes d'un cancer chez un chat, d’autant qu’ils diffèrent en fonction du type de tumeur et de la partie du corps qui est affectée.
Néanmoins, certains symptômes sont alarmants et doivent conduire à emmener l’animal chez le vétérinaire si son état ne s'améliore pas au bout de deux ou trois jours : vomissements, diarrhées, difficulté à respirer, saignements inexpliqués, lésions externes qui ont du mal à guérir, état léthargique, mauvaise odeur ou encore perte d'appétit et amaigrissement, etc.
Des changements de comportement doivent également mettre la puce à l’oreille. En effet, les premiers symptômes d'une maladie impliquent souvent un certain inconfort, ce qui fait que le chat ne se comporte pas comme d'habitude. Cela vaut d’ailleurs pour de nombreuses maladies, pas uniquement les cancers.
Enfin, des excroissances semblables à des boules se trouvant sur ou sous la peau sont susceptibles d’apparaître. Elles peuvent être facilement ressenties en palpant l’animal avec les mains, mais sont souvent difficiles à voir à cause du pelage. Néanmoins, seul un vétérinaire est en mesure de déterminer si cette excroissance de peau est effectivement une tumeur, ou bien s’il s’agit par exemple simplement d’un kyste ou d’un abcès, qui n'ont rien à voir avec un cancer.
Même si le cancer est une maladie mortelle, différents traitements existent, qui donnent parfois d’excellents résultats et peuvent donc permettre de sauver le chat. Quel que soit le cancer traité et le traitement choisi, un suivi médical strict et régulier sur plusieurs années est impératif, afin d'observer les risques de récidive, c'est-à-dire de réapparition de la tumeur.
Lorsque cela est possible, les vétérinaires ont recours à la chirurgie afin d'éliminer les masses de cellules cancéreuses. Même s’il s'agit d'un traitement local, une anesthésie générale est alors nécessaire. Le coût dépend évidemment du praticien, mais se situe généralement autour de 500 euros. La prise en charge par l’assurance santé du chat dépend de la formule choisie, mais les plus haut de gamme remboursent entre 50 et 90% des frais.
Le seul recours à la chirurgie peut suffire dans le cadre de cancers peu étendus ou diagnostiqués très tôt. En effet, dans ces conditions, l’opération permet souvent d’éliminer totalement la tumeur.
En revanche, si ce n’est pas le cas, elle est complétée par de la radiothérapie ou de la chimiothérapie. Ces traitements ont pour but de détruire les cellules cancéreuses restantes, notamment si elles se sont propagées dans le corps sous la forme de métastases. Le choix entre chimiothérapie ou radiothérapie dépend de la tumeur en elle-même, de son origine ainsi que de son développement.
Ainsi, des examens complémentaires sont nécessaires avant toute chirurgie, dans le but de savoir si la tumeur présente des métastases – notamment dans les poumons. Cela est tout particulièrement vrai dans le cas d'une tumeur mammaire.
Il faut également faire attention dans le cas des fibrosarcomes, dont l'ablation entraîne souvent des récidives. Un fibrosarcome peut récidiver au même endroit mais également apparaître à un autre.
La chimiothérapie est très utilisée pour lutter contre le cancer chez les animaux, car ils la supportent mieux que les humains.
Elle consiste en l’administration par voie orale ou intraveineuse de produits médicamenteux destinés à éliminer les cellules cancéreuses. Cela permet a minima de réduire la tumeur, et même de l’éliminer complètement dans le meilleur des cas. Contrairement à la chirurgie, il s'agit d'un traitement général capable d'éliminer les métastases, indépendamment de leur localisation.
Les injections se font à raison d'une fois par semaine, précédées à chaque fois par une prise de sang. Elles sont toujours suivies d'une hospitalisation pour une durée d’au moins 24 heures, afin de surveiller la réaction de l’organisme.
Le nombre de séances nécessaires dépend de chaque individu, en fonction principalement de l'étendue de la tumeur et de la réponse de son organisme à la chimiothérapie, c'est-à-dire de l'efficacité du traitement. Il est courant que plusieurs mois soient nécessaires.
Il existe plusieurs sortes de chimiothérapie :
Comme chez l’Homme, la chimiothérapie présente des inconvénients. Tout d'abord, elle s’accompagne d’effets secondaires importants, comme de la fièvre, des vomissements ou une forte fatigue. En outre, elle détruit à la fois les mauvaises et les bonnes cellules, entraînant ainsi une diminution du nombre de globules blancs et donc un risque accru d’infections ... Elle s’avère également assez contraignante pour le maître, qui doit notamment être en mesure d’emmener son chat suivre ses traitements chaque semaine – sans même parler de l’aspect financier. C’est donc un traitement lourd qui demande du temps, de l'argent et une certaine organisation.
Le coût d’une séance se situe entre 300 et 400 euros, mais le budget mensuel dépend du traitement choisi par le vétérinaire et de sa fréquence. Dans les cas les plus graves, la facture peut s'élever à plusieurs milliers d'euros pour la totalité des soins. Si certaines assurances maladie pour animaux prennent en charge la chimiothérapie pour soigner un cancer du chat, il faut savoir ce n'est pas le cas de toutes : tout dépend de la formule souscrite et de l'assureur, sachant aussi que certains contrats prévoient un plafond annuel de dépenses remboursées, qui peut vite être atteint avec des traitements aussi coûteux. Quoi qu'il en soit, le vétérinaire pourra toujours fournir un devis en fonction des traitements envisageables.
L'électrochimiothérapie est une forme nouvelle de chimiothérapie qui associe impulsions électriques brèves et injections médicamenteuses par voie intraveineuse. Elle est efficace sur toutes les tumeurs, mais est surtout utilisée pour celles qui sont peu étendues.
Une séance nécessite une vingtaine de minutes. Elle commence par l’anesthésie générale du chat, puis par l'injection du médicament. On utilise ensuite des impulsions électriques provoquant l'ouverture des membranes des cellules, afin de les rendre temporairement perméables au produit injecté. Quand les impulsions cessent, elles se referment : les substances médicamenteuses se retrouvent alors piégées à l'intérieur des cellules malades, ce qui rend la thérapie plus efficace.
Contrairement à une chimiothérapie classique, le chat n’a pas besoin de rester en observation à la suite de l’intervention : son maître peut le ramener directement à la maison une fois la séance achevée.
La guérison s'effectue par une inflammation puis une nécrose de la tumeur, qui finit par disparaître. Les cellules malades sont évacuées par le corps via le système lymphatique (c'est-à-dire la lymphe et les ganglions) dans les semaines qui suivent.
Comme pour la chimiothérapie « classique », le nombre de séances (qui sont espacées d'une à deux semaines en général) dépend de la tumeur, et plus particulièrement de son étendue et sa réponse au traitement : pour une tumeur de 5 cm par exemple, trois séances peuvent être suffisantes.
L'électrochimiothérapie présente moins d'inconvénients que la chimiothérapie classique, en particulier du fait que les séances ne durent que 20 minutes et qu’elle ne nécessite pas d'hospitalisation. En outre, les effets secondaires sont nettement moins conséquents voire inexistants, car la dose de médicament administrée est sensiblement plus réduite.
Enfin et surtout, elle s’avère particulièrement efficace : presque 90% des chats traités par électrochimiothérapie ont une réponse positive complète au traitement, c'est-à-dire que la tumeur est détruite et qu'ils sont totalement guéris. Cette technique est d’ailleurs utilisée également sur les humains, avec là aussi des résultats satisfaisants.
Le prix de l'électrochimiothérapie pour chat varie entre 300 et 800 euros à chaque fois, c’est-à-dire souvent davantage que pour une chimiothérapie classique. Malgré tout, c’est une solution plus économique, car le nombre de séances nécessaires est sensiblement inférieur, puisque le traitement est plus efficace. Comme pour les autres solutions, le remboursement par la mutuelle ou l’assurance santé du chat dépend de différents facteurs, à commencer par le type de contrat souscrit et l'âge de l'animal.
Tout comme la chirurgie, et contrairement donc à la chimiothérapie, la radiothérapie est un traitement local. Elle consiste en l'application de rayons X (rayonnements électromagnétiques) sur la tumeur afin d'en éliminer les cellules cancéreuses. Elle est notamment utilisée dans le cas de fibrosarcomes ou de tumeurs difficilement opérables, comme les cancers du pharynx ou des amygdales.
Le procédé n’est pas douloureux pour l'animal, mais nécessite tout de même une anesthésie générale, car il est crucial qu'il reste immobile.
Les séances de radiothérapie se suivent à raison d’une à cinq par semaine pendant un nombre de semaines qui dépend de la taille de la tumeur et de sa réaction au traitement. Le coût cumulé se situe le plus souvent entre 1000 et 2000 euros, en fonction du nombre de séances nécessaires.
Certains contrats d’assurance santé animalière prennent en charge la radiothérapie : tout dépend de la formule souscrite et de l’assureur choisi, sachant aussi que nombre de contrats prévoient un plafond annuel de dépenses remboursées.
Le traitement des tumeurs et cancers du chat par radiothérapie n’est pas sans effets secondaires, comme une fatigue plus ou moins importante. Ils sont toutefois moins graves que ceux liés à la chimiothérapie. Par contre, les lésions provoquées par le traitement se retrouvent autant chez les cellules malades que chez les cellules saines, même s’il semble que ces dernières y soient moins sensibles. Même si l’objectif du traitement par radiothérapie est d’éliminer le plus de cellules malades tout en préservant un maximum de cellules saines, il peut donc, tout comme la chimiothérapie, provoquer des effets secondaires, comme une inflammation de la peau ou la perte de poils.
Examiner son chat fréquemment permet d'augmenter les chances de diagnostic précoce et donc de survie, quelle que soit la nature de la tumeur. En effet, comme pour la plupart des maladies, une prise en charge rapide augmente les chances de guérison et accroît l'espérance de vie.
Dans le cas d'une tumeur mammaire, le moyen préventif le plus efficace est la stérilisation de la chatte. C’est d’autant plus vrai que cette opération permet de ne plus avoir besoin d’utiliser des moyens de contraception de la chatte, qui présentent divers autres risques.
Quant à la leucose du chat, elle peut tout simplement être évitée grâce au vaccin approprié. De plus, les contacts avec d'autres chats, s'ils sont limités, réduisent les chances de développer cette maladie, mais également les lymphomes, dans le cas où ils seraient causés par le FeLV.
bonsoir a tous pour avis merci mon veto conseille l euthanasie mon chat femelle 14 ans a une tumeur mammaire...