
Comme tous les animaux dotés d’un pelage, les chats peuvent être infestés par des parasites. Le plus souvent, ce sont des puces, car elles apprécient de pulluler au milieu de leurs poils, mais il peut aussi s'agir notamment de tiques, d'aoûtats ou encore de poux.
En effet, ces derniers ne s'intéressent pas qu'aux humains : ils peuvent aussi coloniser les animaux de compagnie, même si c’est moins courant. Les problèmes de santé qu'ils sont alors susceptibles de provoquer sont similaires à ceux que l’on constate chez l'Homme.
Quel genre de poux exactement sont susceptibles d'infester un chat, et quel est leur cycle de vie ? Comment se produit l'infestation, et peuvent-ils se transmettre ensuite à un humain ? Comment savoir si un chat est infesté, et quel traitement mettre en place le cas échéant ? Enfin, peut-on prémunir son animal contre les poux ?
À l’origine, le pou désigne l’espèce Pediculus humanus, un petit insecte parasite hématophage (c'est-à-dire se nourrissant de sang) qui colonise l’être humain, en particulier son cuir chevelu. C’est d’ailleurs aujourd’hui encore dans ce sens que le terme est massivement employé.
Toutefois, par extension, ce mot sert également à désigner des petits parasites qui colonisent d’autres mammifères, mais aussi d'autres types d'espèces : des poissons, des oiseaux, des plantes... Dans tous les cas, l’infestation est appelée pédiculose, et les œufs sont appelés lentes.
Ainsi, le « pou du chat » désigne l’espèce Felicola subrostratus. Il ressemble beaucoup au pou de l’humain, mais en plus petit : il s’agit ainsi d’un minuscule insecte jaune à brun clair mesurant 1 à 1,5 mm de long. On l’appelle aussi pou broyeur, car contrairement à celui de l’Homme, il ne se nourrit pas de sang mais de peaux mortes, de débris de poils et de sécrétions corporelles.
Il s'invite principalement sur les petits félins qui ont une santé fragile et/ou une hygiène négligée : les chatons, les séniors, les chats errants ou malades...
Le pou du chat n’est pas aussi dangereux que d’autres parasites, mais sa présence provoque entre autres une irritation de la peau plus ou moins importante. Il ne saurait donc être question de laisser son animal être infesté sans réagir.
Contrairement par exemple aux tiques, les poux du chat passent toute leur vie ou presque sur un petit félin. Il faut dire qu’ils ne peuvent survivre que peu de temps dans le milieu extérieur, loin d’un hôte : quelques heures voire quelques jours, mais pas davantage.
Leur cycle de vie est relativement court, puisqu'au total il dure à peine quelques mois. Les oeufs (lentes) éclosent en environ une à deux semaines : après l'éclosion, les poux (qui ont alors déjà la même apparence qu'une fois adultes, mais en plus petits) achèvent leur croissance en deux à trois semaines, au terme de plusieurs mues - comme le font d'ailleurs tous les insectes.
Ils sont alors adultes, et donc en capacité de se reproduire. Une femelle fécondée peut pondre plusieurs œufs par jour au cours de sa courte vie, qui dure en moyenne 30 à 45 jours : une infestation massive est donc susceptible de survenir très rapidement. C'est d'autant plus vrai qu'elle colle les lentes à la base des poils à l'aide d'une substance qui les empêche de tomber. Cette dernière fait aussi qu'il est difficile de les retirer avec les doigts, ou même un peigne.
La transmission des poux du chat se produit le plus souvent par contact étroit et rapproché entre un sujet sain et un autre infesté, en particulier s’ils dorment ensemble ou s’ils se lèchent mutuellement.
Elle est toutefois possible également de manière indirecte, par exemple lorsque deux petits félins partagent leur panier, leur coussin, leur griffoir, leur arbre à chat, ou bien s’ils sont toilettés avec les mêmes accessoires : peigne, brosse, serviette... Une telle transmission est toutefois rare, car les poux survivent peu de temps dans l’environnement : en général quelques heures, et au maximum quelques jours si les conditions leur sont favorables.
En revanche, les poux d’un chat ne peuvent pas se transmettre à un humain ou à un animal d'une autres espèce - par exemple un chien. Inversement, les poux de l'Homme ne représentent aucun danger pour les petits félins. C'est dû au fait que chaque type de pou est un parasite spécifique : il ne peut coloniser qu’une seule espèce, contrairement par exemple aux puces ou aux tiques. Ainsi, seul Felicola subrostrata peut s’en prendre aux chats.
Une infestation par des poux provoque globalement les mêmes signes cliniques qu’une infestation du chat par des puces.
Les principaux symptômes sont des démangeaisons qui font qu'il se gratte, se lèche et/ou se mordille excessivement la peau pour se soulager. Les zones les plus touchées sont généralement la tête, le cou et/ou la base de la queue, car ce sont les endroits que les poux préfèrent. Néanmoins, ils peuvent piquer n'importe où.
À force de se gratter et se lécher, le chat finit par :
Comme les puces ou les tiques, les poux du chat sont peu dangereux en soi. C’est d’autant plus vrai qu’ils ne sucent pas le sang : il n’existe donc pas de risque d’anémie en cas d’infestation massive.
Pour autant, ils ne sont pas non plus inoffensifs.
En effet, un petit félin qui est infesté par des poux pendant longtemps finit par abîmer sa peau à force de se gratter, se mordiller et se lécher. Les plaies cutanées qui en résultent sont susceptibles de s’infecter. Il existe même un risque de septicémie (c'est-à-dire d'infection généralisée) si les microbes sont trop nombreux et finissent par passer dans la circulation sanguine : à défaut de prise en charge très rapide, l'animal risque alors fort de décéder. Ce cas de figure est certes rare, mais pas impossible.
Par ailleurs, les démangeaisons fréquentes peuvent finir par lui causer de l’anxiété, une perte d’appétit et/ou de l’insomnie.
Tout ceci explique qu’il est vivement recommandé de ne pas tarder pour réagir si on soupçonne son chat d’avoir des poux. De toute façon, plus on attend, plus l'infestation prend de l'ampleur et donc plus il devient difficile de la traiter.
Il n'est pas forcément aisé de se rendre compte qu’un chat a des poux - du moins en début d’infestation, car les symptômes sont alors peu spécifiques.
Si on suspecte leur présence, on peut tenter de les apercevoir en écartant les touffes de poils les unes après les autres, notamment aux endroits où le petit félin se gratte le plus - généralement la tête, le cou ou la base de la queue. Le mieux est de s'aider alors d’une loupe, car ils sont vraiment minuscules et peuvent facilement être confondus avec des saletés. Comme si cela ne suffisait pas, ils se déplacent vite et se réfugient entre les poils à la moindre menace, ce qui les rend difficiles à débusquer. Autant dire que ne pas en trouver ne permet pas de conclure que le chat n’est pas infesté.
Les lentes sont plus faciles à détecter : ce sont des sortes de petits grains d’environ 1 mm de long et de couleur blanchâtre, situés à la base des poils. Leur apparence les fait ressembler à des pellicules, mais à la différence de ces dernières, elles restent collées aux poils. En cas de doute, le mieux est de tenter d’en attraper une avec les doigts ou une pince à épiler : il y a de grandes chances que ce soit une pellicule si elle se décolle facilement, et une lente dans le cas contraire.
En revanche, on ne trouve pas des sortes de petites crottes noires en forme de virgule sur la peau : celles-ci sont exclusivement le fait des puces.
Quoi qu'il en soit, dès lors qu’on a plusieurs chats, mieux vaut mettre des gants avant de manipuler celui qui semble infesté, pour éviter de contaminer indirectement les autres. Si on ne dispose pas de gants, il faut au moins veiller à se laver soigneusement les mains avec du savon après l'examen, pour éliminer les éventuels poux et lentes.
Si l’on pense que son chat a des poux, il convient de se rendre chez un vétérinaire ou un dermatologue pour animaux de compagnie, afin de confirmer le diagnostic. En effet, d’autres parasites sont susceptibles de causer des symptômes similaires : mieux vaut donc être sûr de la cause du problème pour déterminer quel traitement mettre en place.
Pour établir son diagnostic, le vétérinaire se base non seulement sur les symptômes présents, mais aussi et surtout sur la mise en évidence de poux ou de lentes dans le pelage. Pour cela, il examine attentivement ce dernier, en particulier au niveau des zones où le chat se gratte beaucoup - le plus souvent la tête, le cou ou la base du dos.
Comme pour les autres parasites externes, il n'est pas bien difficile de traiter un chat qui a des poux. Il faut toutefois agir avec méthode et patience pour bien s'assurer de tous les éliminer (y compris les lentes), afin d'éviter une rechute.
Il n'existe à ce jour aucun traitement spécifiquement conçu contre les poux du chat, du fait notamment que les infestations par ces derniers restent rares. En revanche, une grande variété de produits destinés à s'attaquer aux puces et aux tiques s’avèrent efficaces aussi contre eux. Le mieux est de solliciter l'expertise d'un vétérinaire pour choisir la substance et le mode d'application les plus appropriés.
Dans la plupart des cas, le traitement prend la forme de pipettes à appliquer à l'arrière du cou (comme pour les puces et les tiques). Selon l'ampleur de l'infestation, plusieurs applications peuvent être requises à quelques semaines d'intervalle.
Cela dit, pour un chat fortement infesté, le vétérinaire recommande généralement un shampoing anti-poux, car cela permet de bien traiter le corps dans son ensemble. L'efficacité d'un tel produit risque toutefois d'être réduite si le pelage est très ébouriffé et/ou emmêlé : mieux vaut alors le raser par endroits, le temps de le soigner. Il est également conseillé d'utiliser un peigne à dents fines pour retirer un maximum de lentes, car un shampoing ne suffit pas forcément à les éliminer : c'est long et fastidieux, mais potentiellement décisif pour éviter une rechute dès la fin du traitement.
Par ailleurs, si on a plusieurs chats, il est recommandé de tous les traiter même si un seul d'entre eux semble infesté. En effet, il est possible que les autres le soient également, même s'ils n'ont pas forcément encore de symptômes.
En parallèle du traitement antiparasitaire, un grand nettoyage du logement s'impose afin d'éliminer les poux qui pourraient encore s'y trouver.
Cela passe notamment par le fait de laver à la machine les couchages, coussins, draps, couvertures... sur lesquels le chat a l'habitude de s'allonger - de préférence à haute température, s'ils le supportent. Cela vaut de même pour ses petits accessoires, comme les gamelles, les jouets, la laisse, le harnais, le collier, etc.
Pour les objets qui ne peuvent être mis en machine (caisse de transport, niche...), une option consiste à les placer pendant quelques semaines dans une pièce inaccessible au chat (par exemple un grenier, un sellier ou même un placard fermé) : les poux et lentes ne survivent pas aussi longtemps sans hôte, donc c'est un bon moyen de s'en débarrasser. Ils existent toutefois un risque qu'ils s'enfuient, mais on peut le contrer en plaçant ces objets dans des sacs hermétiques.
Quant aux accessoires que le petit félin utilise au quotidien (bac à litière, arbre à chat, griffoir...), ils ne peuvent évidemment pas être mis ainsi en quarantaine plusieurs semaines, à moins bien sûr d'en avoir d'autres en rechange - ce qui dans les faits est peu courant. En revanche, on peut retirer un maximum de poils morts en utilisant un aspirateur portatif et/ou les désinfecter avec des produits classiques comme du bicarbonate de sodium.
Une fois que le logement est entièrement nettoyé, le risque de réinfestation devrait être minime.
Les infestations par des poux sont rares chez le chat domestique, et se produisent essentiellement chez des individus fragiles - à savoir très jeunes, âgés et/ou malades. Mieux vaut tout de même prendre quelques précautions pour réduire les risques.
Le mieux pour éviter qu'il ne soit infesté par des poux consiste à régulièrement traiter son chat contre les parasites. Certes, les antiparasitaires sont destinés avant tout à lutter contre les puces et les tiques, mais la plupart ont également une action contre les poux, même s'ils ne sont pas conçus spécialement contre eux. Il en existe de différents types, mais les plus pratiques et les moins onéreux à utiliser sont les pipettes (qu'il convient d'appliquer à l'arrière du cou en général tous les un à deux mois) ainsi que les colliers (à remplacer en moyenne tous les six mois). En cas de doute sur le produit à choisir ou la manière de l'utiliser, le mieux est de demander conseil au vétérinaire.
En parallèle, il est important d'entretenir le pelage de son chat pour qu'il reste en bon état, notamment en le brossant au moins une fois par semaine. S'il a les poils longs, il peut être nécessaire de les démêler tous les quelques jours avec un peigne, voire de les raccourcir un peu par endroits - notamment à l'arrière des pattes et/ou autour de la zone anale.
Enfin, il convient de nettoyer régulièrement les endroits où il aime se reposer : son panier, ses coussins, les draps et couvertures où il s'allonge, son arbre à chat...
Tout ceci ne garantit pas un risque zéro, mais réduit fortement les chances qu'un jour il contracte des poux.
Les poux sont de petits insectes parasites qui colonisent les humains ainsi que toutes sortes d'animaux. Néanmoins, une seule espèce s'en prend aux chat : Felicola subrostratus, qui en revanche ne s'attaque pas aux humains ni même aux chiens. il n'y a donc pas de risque de transmission inter-espèce.
En général, une infestation d'un chat par des poux n'est pas bien grave, mais elle s'avère en revanche désagréable pour lui - a fortiori si elle se prolonge. De plus, il existe un risque d'infection s'il abîme sa peau en se grattant ou en se mordillant pour soulager les démangeaisons. Mieux vaut donc le traiter sans attendre, en recourant à des antiparasitaires - quand bien même à la base ces derniers sont conçus surtout contre les puces et les tiques.
La prévention a toutefois un rôle important pour éviter une infestation, et cela ne vaut d'ailleurs pas que pour les poux et les autres parasites externes. En effet, vermifuger son chat à intervalle régulier (généralement tous les 3 à 6 mois, en fonction de son mode de vie) est le meilleur moyen de le tenir à l'abri des parasites internes. C'est d'autant plus utile que ces derniers sont nettement plus dangereux que les poux.
Bonjour à tous, Notre petit chaton n'arrête pas d'avoir des poux alors qu'on lui met des shampooings anti-poux...