
La pancréatite est, comme son nom l’indique, une pathologie qui affecte le pancréas et altère son fonctionnement. La bonne marche de cet organe étant vital pour l’organisme, il convient de savoir identifier les signes de cette maladie et d’agir sans tarder le cas échéant, d’autant qu’elle évolue très vite.
À quoi est due la pancréatite chez le chat ? Quels sont les principaux symptômes de cette maladie ? Est-elle grave ? Quels sont les traitements préconisés par les vétérinaires ? Quel est le pronostic selon les cas ?
La pancréatite est une inflammation du pancréas, un organe vital situé sur le côté droit de l'abdomen (coincé entre l’estomac, le foie, le gros intestin et la vésicule biliaire) et participant entre autres à la digestion et à la production de l'insuline.
Dans un organisme en bonne santé, le pancréas produit des enzymes digestives dans un état inactif : elles voyagent par le canal pancréatique jusqu'au duodénum, une partie de l'intestin grêle, et ne s'activent qu'une fois à l'intérieur pour que la digestion des aliments se poursuive. Mais il arrive parfois qu'elles s'activent alors qu'elles se trouvent encore dans le pancréas, ce qui cause une inflammation appelée pancréatite. Pour le dire de manière imagée, c’est un peu comme si le pancréas s’auto-digérait...
Selon le Cornell Feline Health Center de l’Université de Cornell (Etat de New York, Etats-Unis), la pancréatite toucherait moins de 2% des chats, a priori sans distinction de sexe, de race et d’âge. Toutefois, d'autres travaux semblent indiquer qu'elle serait largement sous-estimée au sein de la gent féline, car peu visible dans un premier temps.
Chez l'humain comme chez le chat, deux types de pancréatites peuvent survenir :
C’est cette dernière qui est la plus fréquente. Elle survient surtout chez les chats âgés, comme l'indique entre autres l'étude intitulée « Prevalence and Histopathologic Characteristics of Pancreatitis in Cats » parue en 2007 dans la revue Veterinary Pathology.
Dans un cas comme dans l’autre, il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse : la pancréatite ne se transmet pas aux autres chats, ni aux humains ou aux autres animaux.
Les causes précises de la pancréatite chez le chat restent encore mal connues, au point que dans environ 90% des cas, on dit qu’elle est idiopathique, c’est-à-dire de cause indéterminée.
Certaines causes sont toutefois plus probables que d’autres, qu’il s’agisse de la forme aiguë ou de la forme chronique. Les scientifiques soupçonnent ainsi par exemple des infections comme la calicivirose, la toxoplasmose, la péritonite infectieuse ou l’herpèsvirose d’être des facteurs déclencheurs. Certains cancers ainsi que quelques médicaments comme des antibiotiques ou des traitements contre le cancer, justement, pourraient également être impliqués dans le processus d’apparition de la maladie. Néanmoins, cela reste pour l’instant au stade de l’hypothèse.
Il semble aussi que dans certains cas, des traumatismes physiques (comme un choc avec une voiture) peuvent déboucher sur un dysfonctionnement du pancréas.
En outre, les chats souffrant de troubles métaboliques comme le diabète ou l’obésité, ainsi que ceux qui ont des problèmes de foie et/ou d’intestin, semblent également prédisposés à la pancréatite.
Comme le rappelle la synthèse établie par P. Jane Armstrong et David A. Williams, chercheurs respectivement à l’Université du Minnesota de Saint-Paul (Etats-Unis) et à l’Université de l’Illinois à Urbana (Etats-Unis), intitulée « Pancreatitis in Cats » et parue en 2012 dans la revue scientifique Topics in Companion Animal Medicine, plusieurs études ont aussi mis en évidence une prédisposition chez les sujets âgés de plus de 7 ans ainsi que chez les chats d’appartement et/ou pratiquant peu d’activité physique, peut-être justement en raison de leur tendance à prendre plus facilement du poids.
Enfin, à l’instar par exemple du Siamois, certaines races pourraient également y être plus enclines que d’autres. C’est notamment ce qu’a établi l’étude intitulée « Clinical differentiation of acute necrotizing from chronic nonsuppurative pancreatitis in cats: 63 cases (1996-2001) » et publiée en 2003. Mais encore une fois, il est difficile de tirer des conclusions définitives, dans la mesure où les mécanismes qui conduisent à l’apparition de la pancréatite sont encore très mal compris.
Chez le chat, les symptômes de la pancréatite varient peu entre la forme aiguë et la forme chronique. La principale différence réside plutôt dans leur intensité et dans la rapidité de leur apparition.
De nombreuses études ont été faites pour identifier les symptômes les plus courants de la pancréatite chez le chat. Celle intitulée « Acute necrotizing pancreatitis and acute suppurative pancreatitis in the cat. A retrospective study of 40 cases (1976-1989) » et publiée en 1993 dans le Journal of Veterinary Internal Medicine met en évidence trois principaux symptômes, rencontrés dans plus des trois quarts des cas : léthargie, perte d’appétit voire anorexie, déshydratation. Par la suite, d’autres études scientifiques ont confirmé ce trio de tête.
D’autres symptômes sont également possibles, même s’ils sont moins fréquents : des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales ou encore de la fièvre.
Dans tous les cas, ils apparaissent en seulement quelques jours, et le chat perd très rapidement du poids.
Dans les formes les plus graves (dites nécrosantes), qui surviennent par exemple après un choc au niveau de l’abdomen, le pancréas peut être lésé. Dans ce cas, les enzymes digestives sécrétées par ce dernier se déversent sur les organes environnants (foie, rate, etc.) et les détruisent, ce qui aboutit la plupart du temps à la mort de l'animal.
Les symptômes de la maladie sous sa forme aiguë étant graves et soudains, le pronostic est sombre. Si la situation se présente, il est donc urgent de conduire son chat chez un vétérinaire sans tarder, afin que celui-ci puisse poser un diagnostic et mettre en route un traitement. À terme, des crises de pancréatite aiguë peuvent aboutir à une forme chronique de la maladie, tout aussi pernicieuse même si elle passe plus facilement inaperçue.
La pancréatite chronique est une inflammation chronique du pancréas, qui aboutit à la fibrose irréversible d’une partie de l’organe, les tissus détruits par l’inflammation ne se régénérant pas. Elle peut faire suite à une pancréatite aiguë : elle est alors la conséquence des lésions sévères survenues pendant cette dernière.
La pancréatite chronique présente généralement des symptômes similaires à ceux de la forme aiguë, si ce n’est qu’ils sont moins violents, plus diffus et parfois seulement périodiques : par exemple, un chat peut simplement vomir de temps en temps, sans plus. Certains individus restent même asymptomatiques tout au long de leur vie, la maladie n’évoluant finalement jamais vers une forme grave.
Qu’elle soit aiguë ou chronique, la pancréatite est difficile à diagnostiquer, car elle cause des symptômes présents dans un grand nombre d'autres maladies, comme la péritonite infectieuse féline (PIF) ou le sida du chat (FIV). La forme chronique est encore plus difficile à détecter que la forme aigüe, car les chats atteints peuvent présenter les symptômes seulement de manière périodique.
Pour compliquer les choses, la pancréatite se développe souvent en même temps que d'autres maladies, comme l’a souligné l'étude intitulée « Clinical differentiation of acute necrotizing from chronic nonsuppurative pancreatitis in cats: 63 cases (1996-2001) » publiée en 2003 au sein du Journal of the American Veterinary Medical Association. Les affections qu’on retrouve fréquemment en parallèle de la pancréatite sont la lipidose hépatique (aussi appelée maladie du foie gras), la cholangite (inflammation du foie et des voies biliaires) ainsi que des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). L'apparition simultanée de troubles touchant ces trois organes (le foie, le pancréas et les intestins) est d’ailleurs appelée maladie de la triade féline, ou triadite.
Du fait que les symptômes de la pancréatite ne sont pas propres à cette maladie, le vétérinaire a souvent recours à des examens poussés pour la diagnostiquer, et si possible en trouver la cause (par exemple une tumeur). Il peut par exemple effectuer une fPLI (feline Pancreatic Lipase Immunoreactivity), qui correspond à la mesure de la lipase sérique, une enzyme secrétée uniquement par le pancréas et impliquée dans la digestion des graisses. Dans les cas les plus compliqués, il peut aussi procéder à une biopsie du pancréas. Une prise de sang du chat réalisée en parallèle peut permettre de vérifier le bon fonctionnement de l’organisme en général.
Dans les deux types de pancréatite, les causes étant souvent impossibles à déterminer, le traitement est principalement d’ordre symptomatique. Autrement dit, il vise en premier lieu à atténuer les symptômes, voire à les faire disparaître.
La guérison dépend grandement de la forme de la maladie, de la précocité du diagnostic et des soins mis en place.
Ces derniers, ainsi que le coût des visites chez le vétérinaire, sont normalement prises en charge par l’assurance santé du chat, sous réserve des éventuelles restrictions contractuelles : franchise, plafond de remboursements annuels, etc.
Le traitement de la pancréatite aiguë consiste à :
L’utilisation d’antibiotiques est également nécessaire lorsque qu’une infection par des bactéries ou germes est suspectée.
D’autres traitements peuvent aussi être prodigués, selon que la cause de la pancréatite a pu être déterminée ou non.
Le pronostic est fonction des autres atteintes et de la sévérité de la maladie. Il est particulièrement sombre pour les pancréatites aiguës sévères auxquelles viennent s’ajouter une lipidose hépatique : cette combinaison conduit à la mort de l'animal dans une large majorité des cas.
Dans le cas d’une pancréatite chronique, une supplémentation en enzyme pancréatique et une complémentation en vitamine B12 sont mises en place pour aider à réduire les problèmes gastro-intestinaux. Selon les cas, le vétérinaire peut aussi prescrire des anti-nausées et des antidouleurs.
Même s’il n’est pas sûr que les aliments riches en graisses jouent un rôle quelconque dans la pancréatite chez le chat (contrairement à la pancréatite du chien, par exemple), une alimentation allégée en graisses est de toute façon conseillée si la maladie va de pair avec un diabète, une insuffisance pancréatique exocrine ou d’autres maladies digestives.
Selon les cas, la pancréatite chronique requiert parfois l'utilisation de corticoïdes sur une longue durée, voire pour toute la vie. L'impact de l'utilisation de ces médicaments sur le reste de l'organisme et sur l'évolution de la maladie pancréatique doit toutefois être régulièrement contrôlé, en raison des potentiels effets secondaires problématiques.
Dans tous les cas, le vétérinaire met en place un rendez-vous régulier (hebdomadaire au début du traitement, puis plus espacé par la suite) afin d’évaluer les progrès concernant l'activité, l'appétit et le poids corporel du chat. Des examens sont pratiqués en parallèle en fonction de l'évolution de la pancréatite et des éventuelles autres maladies présentes.
La pancréatite chronique symptomatique nécessite souvent un traitement à vie, mais une activité physique adaptée, une alimentation adéquate et un suivi médical approprié contribuent à maintenir la santé du chat et à éviter que son état ne s’aggrave. Ainsi, le pronostic est nettement plus optimiste que dans le cas de la pancréatite aiguë.
La pancréatite du chat est une maladie grave et qu’il peut être difficile de reconnaître. Dans sa forme aiguë, une prise en charge rapide est indispensable afin d’éviter le pire. Dans sa forme chronique, plus difficile à diagnostiquer, un traitement à vie est généralement requis pour stabiliser l’état de l’animal.
Dans la mesure où les causes de cette maladie sont très majoritairement inconnues, elle est difficile à prévenir. A défaut de prévention, il est d’autant plus important d’apprendre à en repérer les premiers symptômes pour pouvoir intervenir rapidement avant qu’il ne soit trop tard. Heureusement, même les chats qui développent d’autres maladies en parallèle, comme par exemple une insuffisance pancréatique exocrine ou un diabète, sont capables de vivre longtemps et heureux dès lors que la pancréatite est prise en charge à temps et qu’ils bénéficient de soins appropriés.
Bonsoir, Je découvre ce forum qui j'espère m aidera. Je suis désespérée, nous avons un chat qui depuis au moin...