Comme pour l’Homme, le but de l’ostéopathie animale est de traiter les symptômes et les maux dont souffre l’animal par des moyens manuels permettant de rétablir un certain équilibre entre les différents membres et tissus, réduisant ainsi les tensions qui sont à l’origine desdits maux.
Cette médecine alternative est en plein essor chez les humains, mais qu’en est-il concernant les chats ?
L'ostéopathie est un concept thérapeutique et philosophique, à la fois préventif et curatif, qui fut créé en 1874 par un médecin américain nommé Andrew Taylor Still (1828-1917). Cette thérapie manuelle douce et générale se base sur des connaissances anatomiques et physiologiques très poussées.
L’ostéopathie prend en charge l’organisme dans sa globalité en s’appuyant sur le principe que le squelette ainsi que les organes et les muscles qui composent ce dernier dépendent les uns des autres. Un seul déséquilibre entre les composants de l’organisme aura des répercussions sur l’état de santé de l’animal, qu’elles soient visibles ou non.
C’est le docteur vétérinaire ostéopathe acupuncteur français Dominique Giniaux (1944-2004) qui a le premier transposé les techniques ostéopathiques sur les animaux, et en particulier sur les chevaux, au début des années 1980. Il a ensuite élargi sa pratique aux animaux de compagnie et aux animaux de ferme.
Le métier d’ostéopathe animalier a vu sa légitimité et sa notoriété s’accroître fortement au cours des dernières années. En France, toutes écoles confondues, on estime qu’il y a désormais environ 300 nouveaux diplômés chaque année. Il en va de même un peu partout à travers le monde, puisque de nouvelles écoles de formation au métier d’ostéopathe animalier voient le jour chaque année, que ce soit au en Belgique, en Suisse, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Australie ou encore au Canada. Bref, on constate un véritable engouement généralisé pour cette pratique alternative, qui est de ce fait en plein essor.
Si vous avez le moindre doute concernant la santé de votre matou, c’est bien évidemment en premier lieu vers un vétérinaire qu’il faut se tourner. Toutefois, dans certains cas, il est pertinent de se rapprocher également d’un ostéopathe animalier. C’est le cas surtout si vous remarquez une douleur persistante ou chronique, ou encore si vous constatez un changement dans le comportement de votre animal.
La consultation peut être ponctuelle, c’est-à-dire pour un motif précis, comme un problème d'ordre locomoteur (chat qui boite ou n’arrive pas à sauter…), digestif (diarrhée chronique, cystite féline, vomissements…), respiratoire (chat qui a une toux chronique…), dermatologique (léchages chroniques, dermatoses…) ou encore psychique et comportemental (état léthargique, malpropreté, peur extrême ou au contraire agressivité inhabituelle qui pourrait être due à une douleur non visible…). Un passage chez l’ostéopathe peut ainsi s’avérer particulièrement bénéfique suite à une opération de chirurgie ou un traumatisme découlant par exemple d'un accident de la route du chat.
En parallèle, il est également possible – voire souhaitable - de prévoir une consultation annuelle quel que soit l’âge, l’état de santé ou d’activité de l'animal, afin de prévenir et rétablir tout déséquilibre éventuel.
L’ostéopathie animale a grandement élargi son domaine de compétence au cours des dernières décennies, si bien qu’elle propose des techniques de soulagement du chat pour énormément de pathologies différentes. A chaque fois, l’ostéopathe félin pose un diagnostic, puis effectue les manipulations adaptées.
Après s’être enquéri bien sûr du motif de la visite, toute consultation ostéopathique commence par le recueil de l’historique médical de l'animal : antécédents, traitements éventuels, etc. Pensez à regrouper un maximum de souvenirs et d’informations, en particulier la première fois, car cela simplifiera grandement le travail du professionnel. Par exemple, si le chat a eu des fractures par le passé, pensez à apporter les radios.
L’ostéopathe procède ensuite à l'examen clinique, c’est-à-dire qu’il palpe l’animal afin d’identifier les restrictions de mobilité. Il effectue ensuite un examen locomoteur en le faisant marcher, sauter ou courir, pour détecter d'éventuelles asymétries ou boiteries.
Suite à ces premières étapes, il dispose d’une vision globale de l’anatomie du chat et est alors en mesure de mettre en place un diagnostic différentiel afin d'écarter tout ce qui n'est pas d'ordre ostéopathique.
Vient alors la phase manipulatoire, au cours de laquelle le praticien met en oeuvre les techniques les plus appropriées pour traiter les dysfonctionnements ostéopathiques. Chaque animal est un cas particulier : il doit donc s’adapter à chacun et choisir parmi toutes les manipulations possibles en fonction de ce que l’animal accepte, mais aussi de son âge, sa condition physique et ses antécédents.
À la suite des manipulations, l’ostéopathe recommande en général deux ou trois jours de repos pour l’animal car il risque d’être fatigué, et vous conseillera si besoin de continuer à la maison une rééducation adaptée.
Plusieurs séances peuvent être nécessaires pour lever toutes les tensions et rééquilibrer l’organisme. Leur nombre et leur fréquence sont définis lors de la première consultation, mais peuvent être réajustés selon la réponse de l’organisme du chat au traitement.
Quel que soit le pays, le prix d’une séance d’ostéopathie pour chat n’est pas réglementé. Les professionnels sont donc libres de fixer le prix qu’ils souhaitent, et celui-ci se situe généralement entre 30€ et 70€ par séance, pouvant notamment varier sensiblement d’une région à l’autre.
Par ailleurs, la plupart des professionnels proposent des consultations à domicile, mais cela implique alors l’ajout de frais de déplacement.
Les assurances qui couvrent ce type de soins ne sont pas encore très nombreuses, mais les médecines naturelles font doucement leur apparition parmi les garanties des contrats. Il se peut ainsi que l'ostéopathie soit comprise dans le forfait prévention, un forfait que comporte toute assurance chat : à vous de vous renseigner (en particulier lors de la souscription) et de bien étudier ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas.
Comme pour les humains, peu d’études scientifiques dignes de ce nom ont évalué l’efficacité propre de l’ostéopathie sur les animaux. En effet, le peu d’études disponibles ne portent que sur un nombre très limité d’individus.
Cependant, de plus en plus de vétérinaires sont convaincus de son intérêt, de par leur expérience personnelle sur des chats qu’ils ont pu suivre et voir évoluer de manière positive suite à des séances d’ostéopathie. Certains témoignent avoir eu le sentiment que ces séances ont aidé des animaux à guérir, là où la médecine classique avait vraisemblablement atteint ses limites.
Cela dit, il existe aussi des vétérinaires qui n’ont pas connaissance de l’ostéopathie, et d’autres qui y sont farouchement opposés.
En tout état de cause, l’ostéopathie n’est pas un remède miracle, et ne peut évidemment pas tout traiter. C'est pourquoi, si le maître ne constate pas d’amélioration de l’état de son chat suite à des séances d'ostéopathie, il est important d’en parler au praticien, qui pourra l’orienter au besoin vers un autre professionnel plus spécialisé dans la pathologie dont souffre l’animal.
Pendant de nombreuses années, il n’y avait pas de cadre légal définissant clairement les conditions de la pratique de l’ostéopathie chez les animaux.
En France depuis le décret du 19 avril 2017, la loi permet d’être ostéopathes pour animaux sans pour autant avoir au préalable une formation de vétérinaire. La Suisse offre également cette possibilité, mais ce n’est pas le cas en Belgique et au Québec.
Pour devenir ostéopathe animalier en France, il y a donc deux options. La première est de suivre une formation dans une école spécialisée pendant cinq ans. Il en existe une quinzaine en France, et une en Suisse. Il faut compter environ 40.000€ pour les cinq années d’études. La deuxième est de suivre un cursus de vétérinaire ou d’ostéopathie humaine, puis d’effectuer pendant deux années d’études supplémentaires une spécialisation en ostéopathie animale. La même logique est donc à l’œuvre en Suisse.
En revanche, en Belgique et au Québec, la seule option possible est de se spécialiser en ostéopathie animale après avoir été diplômé dans une école vétérinaire.
Pour trouver un bon ostéopathe animalier dans votre région, il est recommandé de demander à votre vétérinaire s’il en connaît un, ou bien de vous tourner vers les centres équestres. En effet, ces derniers font très souvent appel à des ostéopathes équins et pourront sûrement vous diriger vers un bon praticien, la plupart des ostéopathes équins ayant aussi l’habitude de soigner des chats et des chiens. À terme, on peut aussi imaginer que l’Ordre national des vétérinaires publie des listes officielles d’ostéopathes.
Même si elle fait encore parfois l’objet d’un certain scepticisme, l’ostéopathie peut être vue comme un complément alternatif à la médecine classique, permettant d’aider à la guérison de certains troubles du chat, qu’ils soient chroniques, fonctionnels ou simplement ponctuels. Il est intéressant de rester ouvert à ce type de médecine, car elle a manifestement aidé à soulager de nombreux animaux en souffrance – après tout, cela ne coûte pas forcément grand-chose d’essayer au moins une fois.
En tout état de cause, il ne faut pas oublier que les chats sont très résistants à la douleur, et qu’ils ne peuvent pas l’exprimer par la parole. Un bon ostéopathe pour chat est donc en mesure de discerner si tout se passe pour le mieux au niveau structurel, crânien et viscéral de votre matou, et déterminer si votre animal est en souffrance.