Qui n’a jamais été griffé par un chat, que ce soit lors de parties de jeux endiablées ou en le surprenant et le poussant à griffer par instinct de défense ? Le plus souvent, cela peut sembler anodin. Pourtant, une griffure de chat peut s’avérer plus dangereuse qu’elle n’y paraît...
En effet, les griffures sont des plaies, donc des portes ouvertes vers l’organisme (via le sang), que des bactéries sont susceptibles d’emprunter. Or, si l’animal est porteur de la maladie des griffes du chat, il peut la transmettre à l'humain en un simple coup de griffe. Il est donc très important de désinfecter au plus vite la plaie, afin d'éviter toute infection.
La maladie des griffes du chat, aussi appelée lymphoréticulose bénigne d’inoculation, ou plus simplement bartonellose, est une maladie infectieuse. C’est la bactérie Bartonella henselae, transmise par une piqûre de puce au chat, qui en est à l’origine.
Le chat a toutefois la chance d’être généralement, lui, un porteur sain de la maladie. Autrement dit, il ne souffre pas du moindre symptôme, mais il véhicule la maladie et peut donc la transmettre. La bactérie se développe à l’origine sur sa peau, au niveau des piqûres de puces. Mais en se grattant et en se léchant, il contamine ses griffes et sa voie buccale. Toutefois, au bout de quelques semaines, l’organisme finit par éliminer la bactérie, et le chat ne présente alors plus de risque pour les humains.
Cela dit, il est important de noter que même si un chat a déjà été porteur de la bartonellose, il peut de nouveau l'être par la suite s’il n’est pas traité régulièrement avec un anti-puces. Ce dernier permet de minimiser le risque de piqûre, et donc les chances d’héberger de nouveau la bactérie.
Toutefois, si le chat est le plus souvent un porteur sain, il peut arriver, dans de rares cas, qu’il développe une bartonellose féline. Cela arrive généralement si son système immunitaire est affaibli et/ou si la bactérie est particulièrement virulente. L’animal peut alors présenter une anémie et une fièvre prolongée pendant environ trois semaines. Dans les cas les plus graves, des atteintes cardiaques ou oculaires peuvent également survenir. Cela arrive généralement quand le chat a un système immunitaire plus faible ou si la bactérie est particulièrement virulente. Il est nécessaire de consulter rapidement un vétérinaire si l’animal présente l’un de ces symptômes.
Si le chat est dans la majorité des cas un porteur sain de la maladie, il n’en est malheureusement pas de même pour l’Homme, qui peut l’attraper au contact de l’animal. Il s’agit en effet d’une zoonose du chat, c’est à dire une maladie ou infection transmissible de manière directe ou indirecte à l’Homme par le chat.
Elle est présente dans le monde entier et très courante, puisque sa prévalence (nombre de cas d'une maladie dans une population à un moment donné) serait de 6,6 cas pour 100 000 habitants. On estime ainsi que 40% des chats sont ou seront porteurs de cette maladie à un moment donné de leur vie. Cela survient d’ailleurs le plus souvent relativement tôt, souvent chez des chatons de moins d’un an. En effet, ayant alors un système immunitaire encore fragile, ils sont davantage vulnérables face aux puces.
On pense généralement que les griffures d'un chat sont la seule cause de transmission de cette maladie, mais c’est une erreur. En effet, une morsure, le léchage d’une plaie ou encore le frottement oculaire après avoir touché un chat peuvent également être vecteurs de la maladie. Bartonella henselae est principalement logée sur la peau du chat, au niveau des piqûres de puces. Mais en se grattant et en faisant sa toilette, il contamine aussi ses griffes et sa gueule, et peut donc transmettre la bactérie à l’homme en le léchant ou le griffant !
Les personnes jeunes sont les plus exposées à la maladie des griffes du chat. Ainsi, environ 80% des cas se déclarent chez des enfants ou des adultes de moins de 20 ans. Il faut dire que les enfants passent généralement plus de temps avec les chats domestiques que le reste de la famille, et ne sont pas toujours tendres : les jeux peuvent vite se terminer par une petite griffure préventive de la part de l’animal.
Par ailleurs, les personnes immunodépressives (par exemple, atteintes d’un cancer ou du VIH) sont particulièrement menacées par cette maladie, car elles ont un système immunitaire affaibli.
Enfin, toutes les personnes travaillant au contact des chats - comme les éleveurs, les comportementalistes ou encore les vétérinaires et leurs assistants - courent évidemment un risque accru d’attraper cette maladie, subissant régulièrement les griffures des matous.
Il convient également de noter qu’un humain peut également attraper la bartonellose via une piqûre de puce.
Dans 90% des cas, la maladie passe inaperçue et se soigne spontanément. Cependant, chez les enfants et les personnes immunodépressives, elle est davantage ressentie et subie.
La particularité de la Bartonella henselae est qu’il s’agit d’une bactérie à retardement. En effet, les premiers symptômes n’apparaissent qu’une à trois semaines après la griffure du chat, si bien qu’il peut être difficile de se rappeler que l’on s’est fait griffer et établir le lien. Cependant, ces symptômes sont assez spécifiques à la maladie, ce qui peut faciliter l’établissement du lien de cause à effet.
La zone griffée peut présenter une rougeur, un bouton ou un oedème. En cas d’infection plus lourde, un syndrome grippal peut être observé : maux de tête ou de gorge, perte d’appétit, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, fièvre.
Des ganglions lymphatiques peuvent également apparaître au niveau de l’aisselle si la griffure a été faite sur la main ou le bras, dans le cou ou derrière les oreilles si elle se situe sur le visage, et enfin au niveau de l’aine si elle est sur la jambe. Ces ganglions peuvent rester présents plusieurs mois et risquent de s’infecter si aucun traitement n’est mis en place.
La maladie des griffes du chat est généralement bénigne, et l’individu en guérit sans séquelles. Toutefois, elle peut dégénérer en infections oculaires (conjonctivite), atteintes neurologiques, endocardite (infection de la paroi interne du muscle cardiaque), pneumonie ou même causer des kystes au foie si elle n’est pas détectée à temps et traitée de manière adéquate. D’où l’importance de considérer chaque griffure de chat comme une infection potentielle et la désinfecter rapidement !
Pour aider le médecin à établir le bon diagnostic, il faut arriver à se souvenir qu’au départ il y a eu une griffure. Cela ne coule pas forcément de source, car souvent les traces de cette dernière ne sont plus visibles une fois que les symptômes de la maladie apparaissent, et la personne atteinte est fortement susceptible de ne pas faire le lien.
Dans tous les cas, le médecin vérifiera que le vaccin contre le tétanos du patient est bien à jour. En effet, toute morsure ou griffure d’animal est un risque d’attraper le tétanos, au même titre d’ailleurs que la tularémie, la leptospirose ou même la rage, dans les pays où ces maladies ne sont pas éradiquées.
Ensuite, le traitement contre la maladie des griffes du chat dépend de la situation du patient. Pour les patients immunocompétents, la maladie se résorbe seule dans 90% des cas, mais des anti-douleurs peuvent être prescrits si besoin. En revanche, pour les patients immunodépressifs, un traitement antibiotique est nécessaire pour aider l’organisme à combattre la bactérie.
Concernant le chat, lorsqu’il est porteur sain, il n’a pas besoin de traitement spécifique. Dans le cas plus rare où il développe une bartonellose féline, un traitement à base d’antibiotiques pour chat est nécessaire afin de l’aider à éliminer la bactérie.
Afin d’éviter de contracter la maladie des griffes du chat, mieux vaut prévenir que guérir !
Les félins étant considérés comme les transmetteurs officiels de la maladie aux humains, il est impératif de commencer par traiter son chat contre les puces régulièrement, c’est-à-dire chaque mois dans le cas d’un traitement en pipettes, et tous les 1 à 3 mois s’il s’agit de comprimés.
Si un chat a des puces, un traitement antiparasitaire de choc est à prévoir pour se débarrasser des puces présentes sur son corps et dans la maison. En effet, en général, 5% seules d’entre elles se trouvent sur le corps de l’animal, les 95% restant évoluant dans son environnement proche. Il serait donc vain de ne se préoccuper que des puces portées par le chat, et de faire l’impasse sur celles peuplant son lieu de vie, car il aurait tôt fait d’être de nouveau infesté.
Au passage, il faut souligner que beaucoup de propriétaires de chat pensent à tort que s’il ne sort pas de son habitation, il n’est pas nécessaire de le traiter régulièrement. C’est une erreur, car même si les chats ayant un accès à l’extérieur sont davantage susceptibles d’en rencontrer lors de leurs pérégrinations, les chats d’intérieur ne sont pas à l’abri des puces, car leur maître peut en rapporter accrochées par exemple à un pantalon ou sur les chaussures, et ainsi les transmettre à son compagnon.
En cas de griffure par un chat, il est évident qu’il faut désinfecter la plaie afin d’éviter la prolifération de Bartonella henselae, ou d’ailleurs de toute autre bactérie.
Eviter les griffures est évidemment le meilleur moyen de réduire le risque de contracter la maladie des griffes du chat. Il n’est pas inutile de rappeler que si un chat est en situation de défense ou d’inconfort, mieux vaut s’en tenir à bonne distance, afin d’éviter tout coup de patte inopportun. Pour la même raison, il ne faut jamais forcer un chat à effectuer une action qui le rebute, l’acculer dans un coin ou encore le déranger en plein sommeil, car on s’expose alors à une réaction de légitime défense de sa part.
Il convient également de se laver les mains à l’eau et au savon après avoir caressé un chat car, même si le nom de la maladie fait référence aux griffes du chat et donc à de potentielles griffures, elle peut aussi être transmise par un simple contact avec tout le reste de son corps. Or, des mains souillées sont des mains contaminées !
La maladie des griffes du chat fait partie des zoonoses du chat, c’est à dire des maladies transmissibles de l’animal à l’Homme. En une seule griffure ou un frottement oculaire après avoir caressé l'animal, il est possible de contracter la maladie si le chat mis en cause est porteur de la bactérie Bartonella henselae.
Si la plupart des gens ne déclarent aucun symptôme, les individus plus fragiles, comme les enfants ou les personnes immunodépressives, peuvent être plus durement touchés. Il est donc très important de désinfecter toute griffure avec de l’eau et du savon et de traiter régulièrement votre compagnon avec un produit anti-puces, car la maladie leur est justement transmise par les puces.