Contrairement aux chiens, les chats ne sont pas connus pour avoir un système cardio-vasculaire particulièrement fragile, ni même qui vieillit mal : ce sont surtout leurs reins qui nécessitent une attention spéciale, en particulier lorsqu'ils prennent de l'âge.
Ce n'est pas pour autant qu'ils sont totalement à l'abri de problèmes au niveau du coeur. Le cas échéant, il y a de fortes chances que cela finisse par se traduire par une insuffisance cardiaque, c'est-à-dire un épuisement du muscle cardiaque - avec souvent à la clef une forte diminution de leur espérance de vie.
Quels sont les symptômes d'une insuffisance cardiaque chez le chat ? Peut-on la traiter, ou au moins la soulager ? Quel impact a-t-elle sur l'espérance de vie ?
L'insuffisance cardiaque est un problème grave mais d'évolution généralement lente, qui correspond au fait que le coeur est trop faible pour parvenir à faire circuler correctement le sang dans l'organisme. Il ne s'agit pas d'une maladie : elle résulte en fait d'un ou plusieurs problèmes de santé qui détériore(nt) le muscle cardiaque, au point que celui-ci perd sa capacité à jouer efficacement son rôle.
Le plus souvent, sa mise en place s'étale sur de longues années, sans que des signes ne se manifestent. Lorsqu'elle finit par être visible, le coeur est alors déjà bien affaibli, et il est trop tard pour la faire disparaître.
Toutefois, il arrive aussi dans certains cas qu'elle apparaisse soudainement, en particulier lorsqu'elle découle d'une maladie grave telle qu'une malformation cardiaque.
De nombreuses espèces sont concernées par l'insuffisance cardiaque : l'humain bien sûr, mais aussi des animaux comme le chien et le chat. Elle est toutefois peu répandue chez ce dernier, qui est globalement bien moins sujet aux problèmes cardiaques que le meilleur ami de l'Homme ou d'autres espèces.
Une insuffisance cardiaque a rarement une cause unique : elle résulte généralement de la combinaison d'une multitude de maladies, infections et/ou problèmes qui impactent le coeur et le dégradent petit à petit. C'est pourquoi elle apparaît souvent assez tard dans la vie de animal, lorsque celui-ci a déjà plusieurs années - voire est âgé.
Parmi ses causes possibles, on peut citer notamment :
Le plus souvent, l'insuffisance cardiaque est la conséquence de l'action combinée de plusieurs de ces facteurs, qui se sont succédé au fil des années.
Il peut toutefois arriver qu'elle n'ait qu'une cause unique, en particulier si elle découle d'une maladie cardiaque ou une grave infection.
L'insuffisance cardiaque évolue classiquement en quatre stades, qui se succèdent plus ou moins vite en fonction de la ou les cause(s) sous-jacente(s) :
Le premier stade est à ce jour le seul lors duquel une intervention adaptée peut éventuellement permettre de faire cesser l'insuffisance cardiaque. En effet, à ce moment-là, le coeur est déjà anormalement sollicité, mais n'est pas encore atteint de manière irrémédiable. Toutefois, il n'y a alors pas encore de symptômes : les chances de parvenir à détecter le problème et à le régler à temps sont donc extrêmement faibles.
À partir du deuxième stade, l'évolution de l'insuffisance cardiaque est inexorable : la dégradation de la situation est inévitable, car les dégâts commencent à être irrémédiables. Pire, l'insuffisance s'auto-entretient et s'auto-aggrave, car le fait que le coeur batte de plus en plus vite implique qu'il s'affaiblit encore plus.
En règle générale, il se passe plusieurs années entre le premier stade et le dernier, car l'insuffisance cardiaque se développe classiquement de manière lente et sournoise. Il arrive toutefois dans certains cas graves que l'évolution soit beaucoup plus rapide, et que le stade terminal survienne en à peine quelques mois. Tout dépend en fait de la ou les cause(s) sous-jacente(s), et de la gravité des atteintes occasionnées sur le muscle cardiaque.
Comme pour n'importe quelle espèce, les symptômes de l'insuffisance cardiaque chez un chat dépendent fortement de son stade d'évolution.
Au stade 1, c'est-à-dire lorsqu'elle n'en est encore qu'à ses débuts, elle n'est pas encore visible, car aucun symptôme n'est alors présent. Elle peut éventuellement être détectée au cours d'un examen par un vétérinaire, par exemple lors d'une échographie du coeur. En dehors de cela, il n'est pas possible de la diagnostiquer - et donc de mettre en place un traitement adapté. Cette phase s'étale généralement sur plusieurs années.
C'est au stade 2 que les premiers symptômes commencent à apparaître. Le chat s'essouffle facilement (concrètement, il se fatigue rapidement lorsqu'il est actif) et peut même perdre connaissance en cas d'effort trop important. Cette phase dure généralement quelques années (2 ou 3 ans en moyenne).
Son état se dégrade ensuite peu à peu, au point que même des efforts d'intensité moyenne (par exemple le simple fait de marcher) commencent à lui poser problème. L'insuffisance cardiaque est alors au stade 3 - stade qui dure généralement quelques mois.
Au stade 4, les symptômes d'essoufflement sont présents en permanence, même lorsqu'il est au repos. Il a alors du mal à respirer, développe un oedème pulmonaire (c'est-à-dire que du liquide apparaît dans ses poumons), perd l'appétit, maigrit et peut même faire des syncopes ou des malaises sans raison apparente. Il finit inéluctablement par décéder par arrêt cardio-respiratoire dans les semaines - voire jours - qui suivent l'apparition de ces symptômes.
Lorsqu'un chat souffre d'insuffisance cardiaque, le temps qu'il peut espérer continuer à vivre dépend fortement du stade d'évolution et des symptômes présents. Le tableau suivant donne un ordre de grandeur de son espérance de vie en fonction du stade :
Stade | Espérance de vie du chat |
---|---|
Stade 1 | Plusieurs années |
Stade 2 | Environ 2 ou 3 ans |
Stade 3 | Quelques mois |
Stade 4 | Quelques semaines |
Ainsi, son espérance de vie est de plusieurs années lorsque l'insuffisance cardiaque n'en est qu'à ses débuts, mais ne dépasse guère quelques semaines lorsqu'elle atteint le stade terminal - même s'il suit un traitement.
En fait, tant que l'insuffisance n'en est encore qu'au stade 1, il n'a pas encore de symptômes et vit donc tout à fait normalement. D'ailleurs, il peut très bien finir par décéder d'une autre cause avant que le coeur ne se dégrade davantage : il a donc une espérance de vie proche de celle de n'importe quel congénère non malade.
Il n'en va pas de même aux stades 2 et 3 : à partir de là, des symptômes de plus en plus sérieux sont présents, et son état se dégrade pendant quelques mois voire quelques années. C'est généralement au cours de cette période que l'insuffisance cardiaque est détectée, mais il n'est alors plus possible de la faire cesser - seulement de la ralentir.
En stade 4, le chat est en mauvaise santé, et sa qualité de vie est fortement dégradée. Son coeur est tellement affaibli qu'il ne peut quasiment plus faire aucun effort sans éprouver d'importantes difficultés respiratoires ; d'ailleurs, celles-ci se manifestent même au repos. Il ne tient généralement pas plus de quelques semaines, mais le choix peut être fait de l'euthanasier plutôt que de le laisser mourir naturellement, afin de lui épargner des souffrances inutiles.
Au stade 1, c'est-à-dire lorsque l'insuffisance cardiaque n'en est qu'à ses prémices et que les premiers symptômes ne sont pas encore apparus, le coeur n'est pas encore forcément atteint de manière irrémédiable. Si on soigne sans attendre la ou les cause(s) sous-jacente(s), le problème a des chances d'en rester là et de ne pas s'aggraver.
Au-delà, c'est-à-dire une fois que le coeur est notablement affaibli, il n'est pas possible de réparer les dégâts : l'insuffisance cardiaque ne se guérit pas, que ce soit d'ailleurs chez le chat ou les autres espèces. La seule chose qui peut être faite est de mettre en place un traitement pour stimuler le muscle cardiaque et réduire les symptômes. Il consiste en un à plusieurs médicaments qu'il faut administrer chaque jour par voie orale, pendant toute la vie de l'animal. Même s'il est contraignant, il permet d'améliorer la qualité de vie de ce dernier et de le faire vivre plus longtemps, à défaut de pouvoir le soigner. Toutefois, il est rarement pris en charge par les assurances santé pour chat et s'avère donc assez coûteux sur la durée.
Les choses pourraient évoluer à l'avenir, car la recherche se poursuit afin de trouver un traitement plus efficace contre l'insuffisance cardiaque du chat. Par exemple, des scientifiques français se sont intéressés aux effets du torasémide, un principe actif potentiellement intéressant pour soulager l'oedème pulmonaire résultant d'une insuffisance cardiaque. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans un article intitulé « Tolerance of torasemide in cats with congestive heart failure: a retrospective study on 21 cases (2016-2019) », paru en 2020 dans la revue spécialisée BMC Veterinary Research.
Quoi qu'il en soit, dès lors qu'un chat souffre d'insuffisance cardiaque, il est utile de revoir son mode de vie afin d'éviter au maximum de solliciter son coeur - même s'il bénéficie d'un traitement. Cela passe notamment par le fait de lui épargner tout stress inutile, de réagencer le logement pour qu'il n'ait pas à le traverser de long en large tout au long de la journée, ou encore de veiller à lui donner une alimentation équilibrée pour éviter qu'il se retrouve en surpoids.
Dans la mesure où l'insuffisance cardiaque est généralement causée par une accumulation de petits problèmes et maladies, il est impossible de la prévenir totalement. Il est néanmoins possible d'agir pour :
Concernant le premier aspect, la chose la plus importante est de tout faire pour garder son chat en bonne santé. Cela implique par exemple de bien le nourrir pour éviter toute carence et tout surpoids, de le traiter contre les vers pour prévenir les infestations, ou encore de contacter rapidement un vétérinaire quand il est malade afin d'éviter que la situation dégénère (a fortiori s'il s'agit d'une pathologie cardiaque ou respiratoire).
Pour ce qui est de la détection précoce, emmener son chat faire un bilan de santé chez le vétérinaire à intervalle régulier (même s'il semble en parfaite condition) est incontournable pour détecter au plus tôt un éventuel problème qui potentiellement ne se manifeste pas encore par le moindre symptôme - qu'il s'agisse d'une insuffisance cardiaque ou d'autre chose. Une fréquence annuelle est recommandée dans le cas général, mais il vaut mieux le faire deux fois par an pour un sujet fragile ou souffrant d'un problème de santé nécessitant une vigilance particulière.
L'insuffisance cardiaque n'est pas une maladie, mais une complication d'un ou plusieurs problèmes de santé qui affaiblissent le coeur. En général, elle survient assez tard dans la vie, et beaucoup de temps s'écoule avant qu'elle commence à se manifester. Lorsqu'enfin elle finit par devenir visible, il est déjà trop tard : elle est alors déjà bien avancée, et même irréversible. Un traitement peut certes aider le chat à vivre plus longtemps dans des conditions correctes, mais il est impossible de le guérir.
Il faut donc tout miser sur la prévention de la maladie et sa détection précoce, lorsqu'il est encore temps pour agir. Cela suppose de ménager son coeur tout au long de sa vie, et de réaliser des bilans de santé réguliers chez un vétérinaire pour détecter rapidement tout problème. C'est encore plus vrai dans le cas d'un sujet âgé : fatigués par le temps, ses organes sont davantage susceptibles de dysfonctionner.
je suis l'heureuse maitresse d'un chat persan qui a eu 10 ans et qui pour notre malheur a une hypertrophie du ventricule gauche avec une fuite de produit dans les poumons mais nous avons eu la chance d'avoir un veterinaire qui nous a envoye a la clinique veterinaire de fregis a arcueil le diagnostique a ete confirme et le traitement a l'air efficace : fortekort2.5 -plavix(6mois)et furzeno l10mg je retourne touts les 6 mois sur paris pour controler cette maladie mais nous somme toujour entrain d'ecouter la respiration de patchouli