Dans l'ensemble, les chats sont dotés d'une santé plutôt robuste : ils tombent assez peu souvent malades, et vivent longtemps pour des animaux de cette taille. Cela étant, ils peuvent tout de même souffrir de toutes sortes de maladies : rénales, hormonales, neurologiques, cardiaques...
Ces dernières sont relativement courantes chez les chats, en particulier âgés. La plus commune d'entre elles est l'hypertension artérielle : fréquente et pouvant s'avérer grave à terme, elle nécessite une prise en charge précoce.
Quels en sont les principales causes et les symptômes les plus fréquents ? Quelles complications sont possibles ? Quelle est la durée de vie d'un chat souffrant d'hypertension ? Existe-t-il un traitement ?
Comme son nom l'indique, l'hypertension artérielle (ou simplement hypertension) est une maladie cardiovasculaire caractérisée par une tension artérielle trop élevée. Un humain ou un animal souffrant d'hypertension est qualifié d'hypertendu.
La tension artérielle désigne la pression que le sang exerce sur les parois des artères. On l'indique sous la forme d'une succession de deux valeurs :
Pour la gent féline, ces deux valeurs sont habituellement exprimées en mmHG, c'est-à-dire en millimètres de mercure.
La tension artérielle d'un chat en bonne santé est censée se situer entre 120/80 et 140/100 mmHG. Elle varie légèrement d'un individu à l'autre en fonction de l'âge, du poids, du sexe, du fait d'être entier ou stérilisé, etc. De plus, le stress, la fatigue, la déshydratation... sont susceptibles de causer ponctuellement une hausse ou une baisse de tension : un écart temporaire par rapport à la normale ne doit donc pas inquiéter outre mesure.
En fait, on parle d'hypertension chez un chat si la PAs dépasse 160 mmHG de manière persistante, c'est-à-dire lors de plusieurs mesures de tension successives. La situation est alors considérée comme pathologique, car une pression aussi élevée risque à terme d'abîmer les vaisseaux sanguins, perturber la circulation du sang et/ou faire défaillir certains organes.
Chez l'être humain, l'hypertension artérielle est idiopathique dans la majorité des cas : cela signifie que sa cause sous-jacente n'est pas connue avec précision, même si certains facteurs de risque (l'âge, le surpoids, la sédentarité...) sont bien établis.
En revanche, chez le chat, l'hypertension est le plus souvent associée à une autre maladie : c'est ce qu'on observe dans 80 à 90% des cas. Ses causes les plus courantes sont les suivantes :
D'autres maladies sont suspectées de pouvoir être à l'origine d'une hypertension artérielle : le diabète, le syndrome de Cushing, le phéochromocytome (tumeur surrénale), certaines maladies cardiaques...
Par ailleurs, certains médicaments (en particulier des corticoïdes) pourraient causer ou aggraver une hypertension.
Enfin, l'âge et le surpoids sont des facteurs de risque, sans être des causes directes.
Que ce soit chez un humain ou chez un chat, l'hypertension artérielle est difficile à repérer, car elle provoque peu de signes cliniques - en particulier au début.
On observe parfois une nervosité, des insomnies et/ou des étourdissements sans cause apparente, mais même quand c'est le cas, ces symptômes peu spécifiques n'attirent pas forcément l'attention.
En conséquence, elle est le plus souvent découverte de manière fortuite lors d'une visite de routine chez le vétérinaire.
En revanche, à plus long terme, l'hypertension finit par avoir des répercussions sur l'ensemble de l'organisme et à engendrer toutes sortes de complications. D'autres symptômes ont alors de grandes chances de faire leur apparition, notamment :
Ces symptômes ne sont pas le fait de l'hypertension elle-même, mais des complications que cette dernière engendre.
Si l'hypertension artérielle ne cause que peu de signes cliniques en soi, elle risque fort d'être à l'origine de complications qui, elles, se traduisent par des symptômes plus ou moins graves. En effet, une pression trop importante du sang sur les parois des vaisseaux sanguins les endommage : ils peuvent finir par éclater, ou du moins ne plus être en mesure de permettre une bonne circulation du sang vers les organes.
Ainsi, les principales complications de l'hypertension chez le chat sont les suivantes :
Naturellement, plus l'hypertension est sévère et dure dans le temps, plus le risque de complications est élevé.
Une hypertension non traitée a de grandes chances de finir à terme par endommager les organes. Par conséquent, il est important de la diagnostiquer le plus tôt possible, pour mettre en place un traitement avant que des atteintes graves soient présentes.
Évidemment, cela suppose notamment de prendre la tension artérielle du chat. Il existe pour cela deux techniques :
Quelle que soit la technique employée, un résultat supérieur à 160 mmHg doit alerter, a fortiori si cela se reproduit (par exemple à plusieurs semaines d'intervalle) et/ou si des signes de complications (notamment oculaires) sont présents.
Si une hypertension est effectivement constatée, le vétérinaire réalise alors d'autres examens : scanner, échographie, auscultation, analyse d'urine... Cela lui permet de mettre en évidence une éventuelle cause sous-jacente ainsi que de potentielles lésions sur les organes.
L'hypertension nécessite un traitement même lorsqu'elle est légère. En effet, à défaut, elle a de grandes chances de causer des dommages aux vaisseaux sanguins et aux organes (en particulier aux yeux, au cerveau, aux reins et/ou au coeur).
Chez le chat, le traitement repose généralement sur :
Le médicament privilégié pour soigner un chat atteint d'hypertension est l'amlodipine, sous forme de comprimés à lui faire avaler une fois par jour. Le dosage recommandé pour commencer est de 0,625 mg / jour, mais si l'efficacité n'est pas suffisante on peut éventuellement doubler - et donc atteindre 1,25 mg / jour.
Cette substance présente l'avantage d'être particulièrement efficace et de n'engendrer que très rarement des effets secondaires. Si toutefois elle ne suffit pas pour ramener la tension à un niveau acceptable (c'est-à-dire inférieur à 160 mmHG) ou si elle n'est pas bien tolérée par l'animal, le vétérinaire peut décider de recourir à d'autres molécules, à la place ou en plus de l'amlodipine : le termisartan, le fenoldopam, l'hydrazaline...
Quelle que soit la molécule choisie, le traitement doit le plus souvent être administré à vie, car l'hypertension peut rarement être guérie. Cela représente généralement un budget important, en particulier si elle est diagnostiquée alors que le chat est relativement jeune et qu'il vit encore de nombreuses années. En effet, il faut compter un peu plus de 100 euros pour une boîte de 100 comprimés d'amlodipine, soit aux alentours de 400 euros par an. Or, toutes les assurances pour animaux ne prennent pas forcément en charge les dépenses correspondantes - ce qui rappelle l'intérêt de prendre le temps de comparer les différentes offres (par exemple avec un outil comme Le Comparateur Assurance) lors de la souscription d'une assurance santé pour son animal.
Chez le chat, l'hypertension est souvent la conséquence d'une autre maladie. Le cas échéant, il faut alors en parallèle soigner cette dernière (si c'est possible), en plus de faire baisser la pression artérielle avec un médicament anti-hypertenseur.
Le traitement à mettre en place dépend naturellement de la cause sous-jacente. Ainsi, le vétérinaire préconise habituellement :
En parallèle, il peut proposer un régime dans le cas d'un chat en surpoids pour aider au retour à une pression artérielle normale, ou bien une alimentation pauvre en sel pour limiter le risque d'apparition de maladies cardiovasculaires.
Chez les chats, l'hypertension artérielle est souvent la conséquence d'une autre maladie. Par conséquent, il est possible de la prévenir - en tout cas dans une certaine mesure - en minimisant les chances que surviennent les maladies en question, même s'il est impossible de les empêcher totalement.
En particulier, il est conseillé de :
Par ailleurs, il est vivement conseillé de faire contrôler la tension artérielle de son chat au moins une fois par an s'il n'est plus tout jeune (au-delà de 7 ou 8 ans) ou s'il souffre d'un problème de santé couramment à l'origine d'une hypertension (en particulier une insuffisance rénale ou une hyperthyroïdie). Cela permet de repérer une hypertension éventuelle très tôt, donc avant qu'elle n'ait le temps d'endommager notablement les vaisseaux sanguins et les organes.
L'espérance de vie d'un chat souffrant d'hypertension artérielle dépend en grande partie des éventuelles complications causées par cette dernière. En effet, si elle n'est pas traitée, elle a de grandes chances de finir par endommager les vaisseaux sanguins, et même certains organes vitaux.
Si elle a déjà eu le temps de provoquer une insuffisance rénale chronique ou une insuffisance cardiaque, le pronostic est sombre, car ces pathologies sont mortelles et incurables : l'espérance de vie de l'animal ne dépasse alors pas quelques mois à quelques années, en fonction de son état de santé au moment du diagnostic.
Les atteintes neurologiques aussi sont susceptibles d'impacter fortement sa longévité : tout dépend de leur nature et leur sévérité.
En revanche, si l'hypertension est prise en charge avant qu'elle n'ait eu le temps d'entraîner des complications rénales ou neurologiques, elle impacte globalement peu l'espérance de vie du chat : celle-ci est donc similaire à celle d'un congénère en bonne santé. En effet, les autres types d'atteintes sont généralement moins graves. C'est le cas en particulier des atteintes oculaires, très fréquentes en cas d'hypertension : elles sont handicapantes car elles altèrent la vision, mais ne réduisent pas sensiblement la longévité.
L'hypertension est une maladie cardiovasculaire qui passe facilement inaperçue les premiers temps, car elle cause peu de symptômes et ceux-ci sont de toute façon discrets et peu spécifiques. Toutefois, si elle n'est pas traitée, elle risque à terme d'endommager les vaisseaux sanguins et même les organes internes du chat : yeux, reins, cerveau, coeur... Une détection précoce est donc cruciale pour mettre en place un traitement et limiter le risque de complications potentiellement graves.
Si l'hypertension est problématique lorsqu'elle n'est pas soignée, l'hypotension (qui est en quelque sorte son opposée) ne l'est pas moins, car elle entraîne une diminution de l'oxygénation des organes. Dans les cas graves, elle risque même d'être à l'origine d'un état de choc, d'un coma, voire d'un décès. Ainsi, une pression artérielle trop élevée ou au contraire trop faible n'est pas souhaitable.