Comme l'être humain, le chat est exposé à toutes sortes de bactéries. Certaines sont bénignes, d'autres sont même bénéfiques pour la santé, mais certaines sont dangereuses - voire potentiellement mortelles.
Les Chlamydia font partie de la dernière catégorie : attaquant le système respiratoire et les yeux, elles déclenchent une maladie très contagieuse appelée chlamydiose. Elles sont surtout dangereuses pour les chatons, qui n'ont pas encore un bon système immunitaire.
Quels sont les symptômes de cette maladie ? Peut-elle se transmettre à l'Homme ? Existe-t-il des traitements et/ou un vaccin contre la chlamydiose ?
La chlamydiose est une maladie infectieuse très contagieuse causée par des bactéries du genre Chlamydia (anciennement nommées Chlamydophila), notamment Chlamydophila felis. Elle affecte les yeux et l'appareil respiratoire, et peut être grave chez les sujets fragiles - en particulier les chatons.
Les bactéries Chlamydia font partie des microbes susceptibles d'entraîner et/ou d'aggraver un coryza, lorsqu'elles agissent de concert avec certains virus. D'après l'étude « Isolation of feline herpesvirus-1 and feline calicivirus from healthy cats in Swedish breeding catteries » et publiée dans le Journal of Feline Medicine and Surgery en 2005, Chlamydophila felis serait impliquée dans 15 à 60% des cas de coryza.
La chlamydiose n'est pas propre aux chats : on la retrouve chez d'autres espèces de mammifères, notamment des félins mais aussi l'Homme. Il s'agit donc d'une zoonose du chat. La transmission à l'être humain reste toutefois rare, et la maladie alors sans grande gravité.
Chlamydophila felis résiste mal dans l'environnement : la transmission se fait donc essentiellement par contacts directs et étroits entre un animal malade et un animal sain. Cela explique qu'elle concerne surtout les chats vivant en groupes : élevages, pensions, refuges...
Les sécrétions oculaires (larmes, croûtes...) constituent le principal vecteur de contamination d'un sujet à l'autre, car elles contiennent de grandes quantités de bactéries. Ces dernières sont également présentes dans les excréments et les sécrétions vaginales, mais il n'est pas sûr que la transmission puisse se faire par ce biais.
Même si elle concerne surtout les chats, la chlamydiose peut toucher aussi d'autres espèces, notamment l'Homme. La transmission à l'être humain reste exceptionnelle, et les symptômes peu graves ; malgré tout, mieux vaut faire attention quand on prend soin d'un chat malade de la chlamydiose ou du coryza, en particulier lorsqu'on a une santé fragile. Se laver souvent les mains et désinfecter l'environnement est essentiel pour éviter les contaminations.
Chez le chat, le délai d'incubation de la chlamydiose est assez court : il se passe en moyenne entre 2 et 5 jours seulement, entre l'infection et l'apparition des premiers symptômes.
La chlamydiose se traduit surtout par des atteintes oculaires, même si d'autres symptômes sont possibles.
Les principaux symptômes de la chlamydiose chez le chat sont :
La particularité de la chlamydiose est que les deux yeux sont rarement touchés en même temps : il y a généralement un décalage d'un à deux jours entre les deux. Toutefois, si la dose infectieuse est importante, il peut arriver que les deux yeux soient atteints simultanément.
En plus des symptômes oculaires qui sont quasiment toujours présents - en particulier le chemosis, qui est assez typique de la chlamydiose -, des signes plus généraux comme un manque d'appétit, une perte de poids et/ou une fièvre sont possibles, notamment chez les chatons.
Dans de rares cas, on observe aussi des atteintes respiratoires (toux, éternuements, écoulement nasal...).
Enfin, chez la chatte en gestation, une infection par Chlamydophila felis est susceptible de déclencher une fausse couche (c'est-à-dire un avortement spontané).
Lors d'une chlamydiose, il n'est pas rare que le chat présente d'autres types de symptômes, notamment des problèmes de peau autour du museau, ou des ulcères sur les yeux, le visage ou dans la bouche.
Ces symptômes ne sont pas le fait de Chlamydophila felis, mais d'autres microbes généralement présents en même temps que cette dernière, en particulier l'herpes virus et/ou le calicivirus. Il ne s'agit donc pas d'une simple chlamydiose, mais d'un coryza, beaucoup plus grave et qui doit être traité immédiatement.
En l'absence de traitement, l’état d'un chat souffrant de chlamydiose s’aggrave pendant environ 2 semaines, puis se stabilise pendant 2 à 3 semaines, pour enfin s’améliorer progressivement. C'est donc une maladie qui met du temps à guérir.
Il existe cependant de très nombreux cas de rechute dans les mois suivant la guérison, si les bactéries n'ont pas été complètement éliminées de l'organisme. Certains individus peuvent même rester porteurs de la bactérie plusieurs années.
En outre, les sujets les plus fragiles sont susceptibles de développer des complications graves, en particulier s'ils sont infectés en même temps par d'autres microbes comme herpes virus ou calicivirus. En l'absence de traitement rapide, les chances de guérison spontanée sont alors faibles, et le pronostic mauvais.
Le diagnostic de la chlamydiose n'est généralement pas très difficile à faire : le décalage d'un ou deux jours entre les atteintes des deux yeux, et/ou la présence d'un chemosis, sont des indices forts de la présence de la bactérie Chlamydophila felis.
Pour confirmer le diagnostic, le vétérinaire réalise des prélèvements au niveau des sécrétions oculaires (ou parfois vaginales, notamment lorsque la chatte a fait une fausse couche) afin de mettre en évidence la présence de la bactérie problématique.
Chez les chats non vaccinés, une sérologie à la suite d'une prise de sang peut aussi être une option pour rechercher les anticorps spécifiques de la chlamydiose. Chez les sujets vaccinés en revanche, cette méthode n'est pas utilisable, puisque ces derniers possèdent des anticorps même lorsqu'ils ne sont pas atteints de cette maladie.
Dans le cas où le vétérinaire soupçonne non pas une simple chlamydiose mais plutôt un coryza, il peut réaliser des examens complémentaires pour rechercher la présence de l'herpes virus et/ou du calicivirus. Cela se fait généralement si des symptômes autres qu'oculaires sont présents.
La chlamydiose étant causée par des bactéries, le traitement repose essentiellement sur la prise d'antibiotiques pour chat.
Les antibiotiques généralement utilisés sont la doxycycline, l'amoxicilline et/ou les fluoroquinolones : c'est le vétérinaire qui choisit la substance la plus adaptée, en fonction de l'animal et du cas de figure. L'administration se fait par voie orale ou par injection plutôt que par collyre, les résultats étant souvent meilleurs de cette façon.
Le traitement dure généralement 3 à 4 semaines, même si les symptômes commencent à s'améliorer 2 ou 3 jours à peine après le début et disparaissent rapidement. L'objectif d'une telle durée est de s'assurer de bien éliminer toutes les bactéries problématiques, pour éviter une rechute dès la fin du traitement.
Si plusieurs chats vivent ensemble, il peut être judicieux de tous les traiter dès qu'un seul est atteint. En effet, le délai d'incubation étant de quelques jours, il est possible qu'ils soient déjà infectés, même si pas encore malades.
Du fait de la ténacité de la bactérie, de la longueur du traitement et de la possibilité de complications, le vaccin contre la chlamydiose est une option intéressante chez les sujets les plus à risques - notamment les chatons et ceux vivant en groupe. Il ne protège pas à 100%, mais réduit les risques d'être malades, limite les symptômes et facilite la guérison.
Il s'administre dès l'âge de 2 mois. La première année, deux injections sont nécessaires, à 3 ou 4 semaines d'intervalle. Ensuite, un rappel annuel permet de maintenir la protection active dans la durée.
Le vaccin contre la chlamydiose est surtout utile chez les sujets jeunes et/ou vivant en collectivités, car ce sont ceux qui ont le plus de chances de contracter la maladie et d'en souffrir. Dans les autres cas, il n'est pas forcément indispensable : le mieux est d'en discuter avec un vétérinaire, pour déterminer ce qu'il convient de faire pour son compagnon.
En revanche, le vaccin contre le coryza (qui protège contre herpes virus et certains variants de calicivirus) est vivement recommandé pour tous les chats, car le risque de contamination, de complications et de rechutes est très important. Si celui contre la chlamydiose doit aussi être réalisé, il est courant d'effectuer les deux en même temps, pour éviter de multiplier les piqûres. Le prix total est alors d'environ 50 euros par an - un peu plus la première année, car deux injections sont nécessaires.
La chlamydiose est une maladie bactérienne qui se transmet facilement d'un chat à l'autre en cas de contact direct. Elle se traite assez bien avec des antibiotiques, mais peut être grave si elle n'est pas prise en charge correctement ou suffisamment tôt. Les chatons et autres chats fragiles sont les plus à même de développer des complications.
Heureusement, un vaccin existe contre la chlamydiose. Il s'administre généralement en même temps que celui contre d'autres maladies - notamment le coryza - et réduit considérablement les risques, même s'il n'est pas efficace à 100%. Pour les chats fragiles et/ou vivant en groupe, il reste à ce jour la meilleure méthode de lutte contre cette infection.