Comme la plupart des autres mammifères, les chats possèdent notamment une tête, deux oreilles, deux yeux, une queue et bien entendu quatre pattes, souples et agiles. Tout ceci leur permet de marcher, courir, sauter, grimper, voir, entendre...
Il arrive toutefois qu'une amputation soit nécessaire, qu'il s'agisse d'une patte ou d'une autre partie du corps. C'est certes une situation que l'on préfère éviter au maximum, mais il n'y a pas parfois pas vraiment d'autre choix. Cela dit, elle est en réalité moins problématique qu'on ne le pense pour un petit félin.
Dans quels cas peut-il être nécessaire d'amputer un chat, et comment l'opération se déroute-t-elle ? Combien cela coûte-t-il ? Quelles sont les complications possibles ? Comment vivre avec un chat amputé, en particulier s'il s'agit d'une patte ?
Une amputation désigne l'ablation partielle ou totale d'un membre ou d'une extrémité du corps : une patte, un pied, un doigt, une oreille, la queue... Elle fait suite le plus souvent à un choc violent entraînant des dégâts irréversibles sur l'organe en question, mais peut survenir pour d'autres motifs : maladie, malformation...
Les humains ne sont pas les seuls à pouvoir subir une amputation : les animaux de compagnie aussi, même si c'est sans doute bien plus rare.
Il s'agit d'une solution que l'on essaye au maximum d'éviter, car elle entraîne un handicap plus ou moins important pour l'individu concerné. Elle est en outre évidemment irréversible, même s'il existe parfois des prothèses permettant de « remplacer » la partie ayant été retirée. Néanmoins, il s'agit parfois de la meilleure option pour éviter l'euthanasie du chat (ou plus largement son décès), en particulier s'il souffre d'une blessure sévère ou d'une maladie grave et incurable.
Cela dit, en général, les animaux de compagnie se remettent bien mieux d'une amputation que les humains - y compris lorsqu'il s'agit d'une patte - et parviennent à continuer à vivre à peu près normalement.
Il existe globalement quatre types de situations pouvant conduire à devoir envisager de faire amputer son chat :
Il existe d'autres cas de figure, mais il s'agit là des situations les plus courantes pouvant conduire à amputer un chat - et la première est de loin la plus fréquente.
Comme pour n'importe quelle autre opération, une amputation requiert un minimum de préparation pour minimiser le risque de complications. Le vétérinaire réalise donc différents examens pré-opératoires, en fonction du délai dont il dispose pour pratiquer l'intervention : par exemple une prise de sang, une analyse d'urine, des radiographies... Il veille aussi à ce que l'animal soit à jeun depuis au moins plusieurs heures, si c'est possible.
L'amputation d'un chat se passe toujours sous anesthésie générale, même lorsqu'il s'agit de ne retirer qu'une petite partie d'un organe. Cela permet bien sûr d'éviter qu'il ne souffre pendant l'opération, mais aussi qu'il ne s'agite ou ne stresse inutilement.
Une fois qu'il l'a endormi, le vétérinaire s'emploie alors à couper la partie qu'il souhaite amputer, à l'aide généralement d'un scalpel - d'autres techniques sont néanmoins possibles. Il prend alors évidemment soin de ne pas causer d'hémorragie, a fortiori s'il faut pour cela sectionner une artère ou une grosse veine. Lorsque c'est possible, il cherche généralement à couper au niveau d'une articulation, afin de ne pas avoir à sectionner un os. Tout dépend toutefois du cas de figure et de l'ampleur du problème à traiter.
Enfin, une fois l'amputation réalisée, le vétérinaire referme la plaie pour limiter le risque d'infection ainsi que de saignement. L'amputation d'un doigt ou d'une oreille ne pose pas de problème en termes de cicatrisation, car la lésion est peu étendue. Si par contre un membre plus important est amputé (en particulier une patte ou la queue), il « fabrique » un moignon avec des morceaux de peau ou de muscle alentour.
L'opération dure généralement entre une et deux heures, en fonction essentiellement du membre concerné.
Le plus important après l'amputation d'un chat est de le garder en intérieur pendant la durée de la cicatrisation, c'est-à-dire une à trois semaines selon les cas - et même dans une pièce sécurisée les premiers jours, le temps qu'il récupère de l'opération. En particulier, si on lui a retiré un pied, une patte ou la queue, il risque les premiers temps d'avoir du mal à se déplacer sans perdre l'équilibre : mieux vaut l'empêcher d'utiliser des escaliers, de sauter ou encore de grimper, car il risquerait de tomber et de se blesser.
En outre, comme pour un humain, l'opération d'un chat est suivie de soins post-opératoires. C'est d'autant plus le cas lors d'une amputation, a fortiori s'il s'agit d'une patte ou de la queue.
En général, le vétérinaire prescrit des antibiotiques pendant quelques jours pour limiter le risque d'infection, ainsi que potentiellement des anti-inflammatoires pour réduire les douleurs.
Dans tous les cas, il est important de surveiller l'état de la plaie et l'avancée de sa cicatrisation, pour s'assurer que tout se passe bien. Ainsi, un gonflement, un saignement, une couleur anormale, une odeur suspecte, une présence de pus... doit alerter et conduire à consulter un vétérinaire rapidement. Par ailleurs, si le chat cherche à se lécher ou à se gratter au niveau de la lésion, il convient de lui faire porter une collerette ou un body post-opératoire, ou éventuellement de recouvrir la plaie d'un bandage solide : à défaut, la cicatrisation risque d'être fortement ralentie.
Cela dit, il s'agit là de conseils généraux : chaque opération étant différente (notamment en fonction du membre amputé), le mieux est de suivre à la lettre les instructions données par le vétérinaire et de le solliciter en cas de doute.
Une amputation n'est pas une opération bien complexe. C'est ce qui explique d'ailleurs qu'elle ne dure pas bien longtemps : il ne faut compter qu'une ou deux heures en moyenne, ce qui est nettement moins que pour beaucoup d'autres interventions.
Cela étant, elle n'en demeure pas moins onéreuse, comme d'ailleurs la plupart des interventions chirurgicales. Ceci s'explique notamment par le fait qu'elle nécessite de réaliser un certain nombre d'examens pré et post-opératoires, d'utiliser un produit anesthésiant et de surveiller de près l'état de l'animal. Au global, il faut généralement compter entre 100 et 400 euros, en fonction du membre concerné.
Plus précisément, voici un tableau présentant le tarif auquel il faut s'attendre pour diverses amputations courantes chez les chats :
Amputation | Prix |
---|---|
Patte arrière | 300 à 400 € |
Patte avant | 300 à 400 € |
Oreille | 150 à 200 € |
Pied | 200 à 250 € |
Orteil | 100 à 150 € |
Queue | 250 à 300 € |
Bien entendu, il s'agit là d'ordres de grandeur : chaque praticien est libre de fixer le tarif qu'il souhaite. Cela donne toutefois une idée du prix à payer pour faire amputer son chat.
Dans tous les cas, il s'agit donc d'un montant assez conséquent. Toutefois, une large partie est susceptible d'être prise en charge si en amont on avait pris soin d'assurer son compagnon - sachant qu'une assurance santé pour chat en Belgique ou en France revient généralement entre 15 et 20 euros par mois, en tout cas pour une formule classique.
Comme pour n'importe quelle autre opération, il existe lors d'une amputation un risque non négligeable de complications.
Le danger principal - et aussi le plus grave - est l'infection. En effet, dès lors qu'une plaie apparaît, des microbes s'y infiltrent et pénètrent ainsi dans l'organisme. Le système immunitaire se charge alors normalement de les éliminer avant qu'ils n'aient le temps d'être réellement nocifs. Toutefois, s'il est affaibli (comme c'est souvent le cas après une opération), il peut ne pas être capable de les contenir : il existe alors un risque de dégâts sur les organes internes. Ce danger existe pour n'importe quelle opération, mais est plus élevé lors d'une amputation car la plaie est alors plus étendue - en particulier si c'est une patte ou la queue qui est concernée.
En plus de cela, il existe également un risque de douleurs fantômes. Cela se produit si des nerfs ont été abîmés lorsque les tissus ont été sectionnés : l'individu ressent alors une douleur chronique semblant provenir du membre ayant été retiré.
Enfin, n'importe quelle intervention chirurgicale est susceptible d'entraîner une raideur, une perte de mobilité ou de sensibilité, un saignement, un hématome, une mauvaise cicatrisation... : une amputation ne fait pas exception à la règle.
Naturellement, plus la quantité de tissus retirés est importante, plus les risques sont grands. Ainsi, une amputation d'une patte ou de la queue est plus risquée qu'une amputation d'une oreille ou d'un doigt.
Une amputation constitue toujours un handicap, même lorsqu'elle ne concerne qu'une petite partie d'un membre. L'ampleur de ce handicap est toutefois très variable en fonction des cas.
Dans celui de l'amputation d'un doigt ou d'une oreille, le handicap est normalement minime : le chat ne devrait pas vraiment être gêné dans ses agissements du quotidien.
L'amputation de la queue risque d'être plus problématique, en tout cas si elle est retirée en grande partie voire totalement. En effet, elle lui sert habituellement de balancier lorsqu'il court, saute, grimpe ou marche en équilibre sur un rebord : la retirer augmente donc le risque de chute et de blessure, au moins les premiers temps. Mieux vaut par conséquent faire en sorte que les accessoires qu'il utilise le plus (en particulier son panier) soient installés à même le sol si ce n'est pas déjà le cas, afin d'éviter des risques inutiles.
L'amputation d'une patte avant ou arrière est le cas de figure le plus handicapant pour un chat. En effet, il doit alors apprendre à se déplacer avec seulement trois pattes. Pour compenser, il prend généralement l'habitude de positionner la patte avant ou arrière restante plus au centre de son corps, afin de mieux prendre appui dessus : de cette façon, il conserve la possibilité de courir, sauter ou même grimper. Par contre, il perd évidemment en agilité : mieux vaut donc là aussi placer ses principaux lieux de vie sur le sol, et éventuellement équiper les escaliers d'une rampe pour qu'il puisse passer d'une pièce à l'autre plus facilement. Si cela ne suffit pas pour qu'il conserve une mobilité à peu près normale, une prothèse de patte pour chat constitue une solution intéressante. Toutefois, le prix est souvent rédhibitoire, puisqu'il faut compter plusieurs centaines à milliers d'euros.
Même si c'est quelque chose que l'on préfère a priori éviter, une amputation s'avère parfois nécessaire pour améliorer la vie d'un chat (ou en tout cas éviter qu'elle ne se dégrade), voire pour empêcher qu'il ne meure. C'est le plus souvent une patte ou la queue que l'on doit sectionner en partie voire totalement, à la suite généralement d'un accident ou d'une chute. L'animal retrouve alors le plus souvent une vie à peu près normale, quitte à effectuer au besoin quelques aménagements dans le foyer.
Cela dit, le fait qu'un petit félin puisse vivre convenablement même en ayant un membre en moins ne doit évidemment pas empêcher de tout faire pour éviter d'en arriver là. En particulier, il est crucial de sécuriser son logement lorsqu'un chat y habite (y compris les fenêtres, terrasses et balcons) et d'éviter de le laisser divaguer en extérieur pendant la nuit si l'on vit à proximité d'une route passante.