Le chat est connu pour être exigeant envers sa nourriture, mais cela ne l’empêche pas de se comporter parfois en petit goinfre et de vider sa gamelle en un temps record. Si la scène peut prêter à rire, elle est toutefois susceptible de cacher un problème plus profond : ce comportement peut refléter par exemple un mal-être, ou une boulimie.
Qu’est-ce-que la boulimie, et comment se manifeste-t-elle chez le chat ? Comment réagir face à un chat boulimique ? Est-il possible de prévenir ce comportement ?
La boulimie, aussi appelée polyphagie, est une maladie chronique qui se caractérise par un besoin fréquent et incontrôlable de manger en grande quantité, parfois même sans appétit et au-delà du sentiment de satiété. Il s’agit d’un trouble du comportement alimentaire, au même titre par exemple que l’anorexie (qui se définit à l’inverse par une perte d’appétit plus ou moins importante) ou le syndrome de pica (caractérisé par l’ingestion fréquente de substances non comestibles). C’est donc un phénomène très différent de la gourmandise ou même de la gloutonnerie, même si les manifestations peuvent être proches – ce qui peut parfois être source de confusion.
La conséquence immédiatement visible de la boulimie est que le chat est fortement susceptible de prendre de l’embonpoint voire de devenir obèse, puisqu’il absorbe un apport calorique supérieur à ce qu’il dépense sur une période plus ou moins longue.
La boulimie n’est pas propre aux petits félins : elle affecte aussi l’Homme, le chien ou le lapin, par exemple. Elle n’est toutefois nullement contagieuse, y compris au sein d’une même espèce. D’après l’ouvrage intitulé Comportement du chat – Biologie et clinique publié par Anne-Claire Gagnon, elle toucherait 6 à 12% des chats dans le monde, ce qui est loin d’être négligeable. Ces chiffres sont toutefois à considérer avec précaution, car le diagnostic repose principalement sur les observations des propriétaires, qui ne sont pas nécessairement fiables.
Les causes de la boulimie chez le chat sont très diverses, mais peuvent être de deux types possibles : soit psychologiques, soit métaboliques.
Un chat qui n’est pas assez stimulé physiquement et mentalement peut tromper l’ennui en ingérant de grandes quantités de nourriture.
Il s’agit de la principale cause de boulimie chez le chat, et elle touche principalement les individus vivant en appartement, qui manquent généralement de stimulations physiques et intellectuelles.
Le stress peut conduire le chat à ingérer massivement de la nourriture pour apaiser son angoisse.
Ainsi, lors d’un déménagement avec un chat ou de l’arrivée d’un nouvel animal dans le foyer, mais aussi plus généralement de tout évènement pouvant être source d’angoisse, il peut être susceptible de se mettre à manger plus qu’à l’accoutumée.
Si un chat a vécu un traumatisme durant son jeune âge ou a manqué d’affection ou de nourriture, cela laisse généralement des séquelles. L’une d’entre elles peut être l’apparition d’une boulimie à l’âge adulte, l’animal compensant son manque d’affection en mangeant avec démesure.
Ainsi, l’abandon, la perte précoce de la mère ou encore un accident sont autant d’évènements pouvant être à l’origine de ce trouble du comportement.
Si un chat souffre d’une quelconque carence alimentaire, il cherche instinctivement à la compenser à mangeant en permanence – d’où le risque de boulimie. Cette carence peut être due tout simplement à une alimentation inadaptée, mais aussi à un problème de santé comme le diabète, l’hyperthyroïdie ou certains troubles digestifs (le syndrome de malabsorption notamment), ou encore à une infestation massive de parasites externes ou internes.
Paradoxalement, la boulimie peut elle-même entraîner des carences en provoquant un excès d’un nutriment donné, qui lui-même est susceptible d’entraîner des carences d’autres nutriments essentiels à la bonne santé de l’animal.
Par ailleurs, en restreignant fortement l’alimentation de son chat boulimique afin d’arrêter la prise de poids voire de le faire maigrir, le maître peut lui-même causer certaines carences alimentaires.
Bien qu’aucun chat ne soit à l’abri de ce trouble du comportement alimentaire qu’est la boulimie, certains sont davantage à risque.
C’est le cas tout d’abord des individus qui vivent en appartement, sans accès à l’extérieur. Comme ils sont moins stimulés physiquement et mentalement, leur dépense énergétique est moindre. En outre, ils sont plus facilement sujets à l’ennui, qui est la cause principale de boulimie.
Les mâles castrés et les femelles stérilisées sont également davantage exposés : les modifications hormonales qui font suite à l’opération ont tendance à augmenter leur appétit tout en diminuant considérablement leur niveau d’activité. Si de surcroît ils sont cantonnés en appartement et manquent de distractions, tout se conjugue pour qu’ils aient de grandes chances de sombrer dans la boulimie.
En revanche, les races de chats les plus gourmandes, comme l’American Shorthair, le Lykoï ou le Tiffany ne semblent pas spécialement prédisposées à la boulimie, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
La boulimie n’est pas facile à distinguer de la gloutonnerie ou même simplement d’un bon appétit, car les symptômes sont assez proches. Pour pouvoir les distinguer, il est important d’observer régulièrement la manière dont le chat ingère sa nourriture.
Il existe en effet certains signes qu’un chat est boulimique :
Si le maître constate un ou plusieurs de ces comportements chaque fois que son animal se nourrit (ou presque), il est fondé à suspecter un problème de boulimie.
Au passage, s’il régurgite parfois un repas copieux avalé trop rapidement et ayant à peine été mâché, il ne se fait en aucun cas vomir volontairement dans le but de contrôler son poids, contrairement à ce que l’on observe parfois chez l’Homme. C’est simplement une réaction de son appareil digestif, qui est incapable d’absorber autant d’aliments en un temps aussi restreint. Cela n’en reste pas moins un indice digne d’intérêts.
En tout cas, au-delà de ces comportements qui se répètent au quotidien, un symptôme manifeste est qu’un chat boulimique est bien souvent en surpoids ou obèse. Cela ne signifie pas pour autant que l’inverse soit vrai, car l’obésité chez le chat a de nombreuses autres causes possibles : ce n’est pas parce qu’un sujet est obèse qu’il est boulimique, loin de là !
Par ailleurs, il ne faut pas s’attendre à voir un chat boulimique compenser ses excès par des périodes de jeûne ou de l’exercice physique : ce serait du pur anthropomorphisme, car ce comportement est typiquement humain, mais n’est pas adopté par les chats.
Si l’on suspecte que son chat est boulimique, une visite chez le vétérinaire s’impose, d’autant qu’il y a peu de chances que le problème se règle de lui-même. Mieux vaut ne pas trop attendre pour consulter. La surcharge pondérale qui découle fréquemment de cette maladie peut provoquer d’autres problèmes de santé, voire affecter négativement l’espérance de vie du chat si elle se prolonge dans le temps. C’est d’autant plus vrai que les choses peuvent rapidement s’accélérer, car un chat victime d’embonpoint tend à être moins actif, et donc à prendre encore plus de poids.
Afin de réaliser son diagnostic, le vétérinaire pose des questions au maître à propos du mode de vie et du comportement de l’animal. Il propose souvent un bilan de santé complet (incluant une prise de sang du chat) pour rechercher d’éventuels signes de maladies qui pourraient être à l’origine de ce trouble alimentaire (diabète, problèmes hormonaux…). Si aucun problème physique n’est décelé, la cause est vraisemblablement psychologique : le vétérinaire peut alors orienter le maître vers un comportementaliste félin afin de corriger l’attitude du chat envers la nourriture.
La manière de soigner un chat boulimique dépend en grande partie de la cause sous-jacente : selon cette dernière, le traitement est soit médical, soit psychologique. Il existe également des astuces pour limiter le comportement glouton du petit félin et éviter qu’il ne prenne du poids.
De manière générale, il est utile de tenir un journal de bord dans lequel consigner les changements de comportement, les variations de poids et la fréquence des repas du chat, afin de suivre précisément et objectivement l’évolution de la situation, c’est-à-dire constater les progrès et déceler rapidement les rechutes.
Si un problème de santé physique est décelé, c’est celui-ci qu’il faut résoudre en priorité pour faire disparaître la boulimie du chat. Le vétérinaire met alors en place un plan thérapeutique qui peut être alimentaire, médicamenteux et/ou chirurgical.
Par exemple, pour un chat diabétique, il peut proposer un apport quotidien d’insuline à lui injecter sous la peau à l’aide de petites seringues. Si la boulimie est due à une carence nutritionnelle, il propose un rééquilibrage du régime alimentaire du chat. Si elle est la conséquence d’une infestation par des vers internes, il lui prodigue un vermifuge permettant de l’en débarrasser.
Généralement, une fois le problème de santé guéri ou du moins stabilisé, le comportement de l’animal face à la nourriture se normalise. Si ce n’est pas le cas et que la boulimie se poursuit, c’est vraisemblablement que le trouble identifié n’en était pas la véritable cause : il est alors nécessaire de consulter de nouveau le vétérinaire pour effectuer des examens complémentaires. Si aucun autre problème n’est mis en évidence, il faut probablement se tourner vers des causes psychologiques.
En l’absence de pathologie physique, le praticien peut orienter vers un comportementaliste afin de corriger l’attitude du chat envers la nourriture. Comme dans le cas où une maladie est à l’origine du problème, la façon d’y remédier dépend de la cause exacte. Néanmoins, il s’agit le plus souvent de faire en sorte qu’il ne s’ennuie pas et/ou cesse d’être angoissé.
Bien souvent, un chat est boulimique parce qu’il s’ennuie et manque de distractions. C’est surtout vrai s’il n’a pas la possibilité de sortir du domicile ; un individu ayant un accès à l’extérieur trouve toujours de quoi s’occuper et s’amuser - les chats sont d’ailleurs connus pour ne pas manquer d’imagination en la matière.
Une bonne solution consiste donc à enrichir l’environnement de l’animal avec des objets qui le stimulent physiquement ou mentalement. S’il n’en a pas déjà un à disposition, un arbre à chat est un indispensable pour lui permettre de se distraire, de prendre de la hauteur (les petits félins raffolent des cachettes et des points hauts, depuis lesquels ils peuvent surveiller le monde qui les entoure), et d’aiguiser ses griffes.
L’importance du jeu pour le chat n’est pas non plus à négliger : il participe à son développement physique et mental lorsqu’il est jeune, et lui permet de rester actif et en bonne santé une fois adulte. L’idéal est donc de prendre le temps de jouer avec son chat au moins 10 à 15 minutes chaque jour, que ce soit en utilisant une balle, un morceau de ficelle ou tout autre objet qui ne le laisse pas indifférent. En complément, il faut faire en sorte qu’il dispose en permanence de jouets avec lesquels il peut s’amuser seul, comme des circuits, des souris sonores, des objets parfumés avec des herbes euphorisantes, etc. Il est bon d’ailleurs de varier chaque jour les jouets employés : cela lui donne une impression de diversité.
La boulimie peut être causée par un bouleversement soudain de la routine et du rythme de vie du chat. Le maître a alors un rôle déterminant à jouer pour l’aider à retrouver une certaine sérénité en le rassurant, en lui témoignant de l’affection et de l’attention. Des choses aussi simples que des séances régulières de caresses et de câlins peuvent suffire à lui faire un bien fou ! Pour autant, il ne faut pas non plus le couver ou le solliciter plus que de raison, car cela peut aussi être une source de stress pour lui. Rien ne doit être entrepris qui conduirait à ne pas respecter sa tranquillité, en particulier durant son sommeil.
Si son angoisse est la conséquence d’un traumatisme passé et/ou de périodes de disette alimentaire ou affectueuse, il faut faire preuve de patience, car la situation ne s’améliore pas du jour au lendemain. Garder son calme en toutes circonstances est indispensable, sous peine de renforcer son sentiment de peur et d’insécurité. Des gestes doux et une voix rassurante sont de rigueur pour le mettre en confiance lorsqu’on souhaite interagir avec lui. Il faut aussi éviter de le forcer à quelque interaction que ce soit et le laisser au contraire venir s’il en a envie et à son rythme. Avec de la patience, de l’amour et de l’affection, il finira par reprendre petit à petit confiance en l’humain.
Les phéromones pour chat peuvent aussi s’avérer très utiles pour apaiser un chat stressé. Les sprays et diffuseurs que l’on trouve dans le commerce imitent celles qu’il produit naturellement lorsqu’il se sent apaisé et ont donc un effet rassurant sur lui.
La prise des repas peut être source de stress pour le chat, avec à la clef un risque de boulimie. Il est donc important de respecter quelques règles de base pour l’éviter.
En premier lieu, alors que le chien a un fonctionnement assez proche de l’Homme et se nourrit en 2 ou 3 repas quotidiens, le chat préfère fractionner ses prises alimentaires et manger en petites quantités - jusqu’à 20 fois par jour ! Il est donc recommandé de laisser une gamelle de nourriture à sa disposition pour qu’il puisse d’y alimenter quand il le souhaite, et lui éviter toute angoisse de se retrouver en situation de manque. Recourir à un distributeur de nourriture pour chat auquel il a accès à tout moment permet également de répondre à ce besoin.
Par ailleurs, un chat a besoin de calme durant ses repas : manger dans un endroit trop animé ou dans lequel il ne se sent pas en sécurité est pour lui source de stress, qui peut être cause de boulimie. Il est donc conseillé de mettre ses gamelles d’eau et de nourriture dans un endroit tranquille, où il n’est pas dérangé. Une fois l’emplacement défini, il faut éviter d’en changer pour ne pas le perturber inutilement et créer du stress inutile. Si plusieurs chats cohabitent dans le foyer, il est nécessaire de mettre en place des gamelles séparées pour chacun, afin de réduire grandement le risque de tensions.
Il est également préférable de ne pas remplir sa gamelle lorsqu’il se trouve à proximité, car il pourrait alors se précipiter vers elle et en engloutir le contenu séance tenante.
Enfin, il ne faut pas le déranger pendant qu’il se nourrit — que ce soit en lui parlant ou en le caressant, par exemple — car cela pourrait le distraire et l’encourager à manger davantage.
Il est important de rappeler que la boulimie est un trouble du comportement alimentaire et non pas une manifestation de gourmandise. Le malade ne choisit pas de se comporter ainsi face à la nourriture ; c’est sa façon d’exprimer un mal-être profond. Par conséquent, il est contre-productif voire dangereux de le punir ou de le priver de nourriture. Réagir ainsi peut aggraver la situation, voire mettre sa vie en danger.
La nourriture sèche de type croquettes pour chat présente l’avantage d’encourager la mastication et donc d’allonger la durée des repas, contrairement aux aliments humides par exemple. Elle peut donc être un moyen de réduire l’un des principaux symptômes de la boulimie, qui est que l’animal mange trop vite. Pour éviter tout déséquilibre alimentaire, il faut simplement veiller à choisir des croquettes adaptées à son chat, qui dépendent notamment de son âge, son mode de vie et son état médical. En outre, le changement de nourriture doit être progressif, pour réduire la probabilité de problème d’adaptation aux nouveaux aliments.
Par ailleurs, un chat boulimique a tendance à engloutir la nourriture en grande quantité dès qu’elle s’offre à lui, au lieu de privilégier des petites portions réparties tout au long de la journée. Toujours dans l’optique de combattre cette gloutonnerie, il faut impérativement s’abstenir de remplir sa gamelle dès qu’elle est vide, même s’il le demande à grands renforts de miaulements. Cela ne ferait qu’entretenir un cercle vicieux, car il ne parviendrait jamais à être capable de s’autoréguler. Sa gamelle doit donc lui être accessible à tout moment, mais n’être remplie qu’une fois par jour à heure fixe, quoi qu’il advienne.
S’il ne parvient toujours pas à se réguler au bout de quelques journées, un distributeur ludique peut être utile : des croquettes sont cachées à l’intérieur, et le chat doit faire preuve d’ingéniosité pour les attraper avec sa patte. Il existe également des gamelles anti-glouton où, de la même manière, les aliments sont disposés au milieu d’« obstacles » (un labyrinthe en relief par exemple), ce qui les rend plus difficiles d’accès. Ces dispositifs sont très utiles pour à la fois empêcher l’animal d’engloutir ses repas et le stimuler psychologiquement.
Comme un chat boulimique mange par définition avec excès, il est dans la très grande majorité des cas en surpoids voire obèse. Il faut donc tâcher de le faire maigrir, ou en tout cas limiter la prise de poids.
Cela étant, les causes de la maladie pouvant être variées, il est fortement déconseillé de le mettre au régime sans être suivi par un vétérinaire, car cela pourrait augmenter le mal au lieu de le guérir. Par exemple, le fait de priver un animal de nourriture ou de lui donner une alimentation trop pauvre en nutriments peut causer (ou aggraver) des carences alimentaires, qui constituent justement un des potentiels facteurs déclencheurs de la boulimie.
Pour faire maigrir un chat boulimique, il est possible d’opter pour des croquettes hypocaloriques spécialement conçues pour les cas en surpoids : tout en contenant bien tous les nutriments nécessaires, elles ont une concentration réduite en énergie et en lipides, et au contraire augmentée en fibres, ce qui conduit l’animal à éprouver plus rapidement un sentiment de satiété.
Il va également de soi qu’il faut éviter de donner des friandises à son chat ou des restes de repas si dans le même temps on tente de limiter son poids. Cela risquerait de déséquilibrer son alimentation, de le faire grossir et de l’inciter à réclamer de la nourriture en permanence – ce qu’il fait déjà suffisamment souvent s’il est boulimique.
De manière générale, la boulimie est un trouble du comportement alimentaire observé principalement chez les chats qui n’ont pas accès au dehors et ont tendance à s’ennuyer. Tout propriétaire d’un chat d’intérieur doit garder ce risque en tête et faire en sorte qu’il soit suffisamment stimulé pour éviter qu’il ne sombre dans l’ennui. Il doit donc faire l’effort de lui-même le distraire chaque jour (ce qui permet au passage d’approfondir la complicité avec lui), mais également mettre à sa disposition tous types de jouets pour qu’il soit en mesure de se divertir par lui-même. Les jeux intelligents sous forme de labyrinthes ou de circuit, ou même la classique souris sont des alliés pour le stimuler voire réveiller le chasseur qui sommeille en lui.
S’il n’est pas possible de lui offrir un accès libre à l’extérieur, il est peut-être possible en revanche de l’habituer à porter un harnais et être retenu par une longe, afin de pouvoir l’emmener régulièrement s’aérer et se dégourdir les pattes dans des lieux adaptés. En plus de rompre l’ennui et de lui offrir l’occasion de passer du temps avec son maître, ces promenades permettent de stimuler ses sens, ce qui ne peut qu’être bénéfique à son bien-être psychologique.
Il faut également veiller à ce qu’il se sente bien au domicile, et pour cela qu’il soit notamment à l’abri du stress et du besoin. Il doit donc disposer a minima d’une gamelle d’eau et de nourriture librement accessible à tout moment, d’un endroit au calme pour se reposer et d’une litière fréquemment nettoyée. S’il cohabite avec un congénère ou un chien, il est important de délimiter les espaces de nourriture et de repos de chacun, car disposer d’un espace qui lui est propre est indispensable à sa sérénité. En outre, si le foyer compte des enfants, il faut s’assurer qu’ils respectent l’indépendance et la tranquillité du chat, notamment durant son sommeil, sa toilette et ses repas.
Par ailleurs, la boulimie pouvant résulter d’une privation de nourriture lorsque le chat était plus jeune, il est particulièrement important de veiller à ce qu’il soit correctement nourri par sa mère (ou par des substituts) lors des premières semaines de sa vie, et qu’il reçoive après sevrage une alimentation de qualité adaptée à ses besoins de chaton en pleine croissance.
Une fois adulte, il doit avoir à sa disposition des aliments de qualité et adaptés à son mode de vie et son état de santé, au risque de carences pouvant entraîner une boulimie. Il ne faut pas hésiter à demander l’aide d’un vétérinaire pour identifier les aliments permettant de lui procurer à la fois beaucoup de protéines, des bons lipides, ainsi que des vitamines et nutriments en quantités suffisantes, tout en évitant d’éventuels excès.
Enfin, il ne faut pas oublier de le traiter contre les parasites et les vers, afin d’éviter toute infestation qui elle aussi pourrait entraîner des carences auquel le chat pourrait répondre en devenant boulimique. Cela vaut même dans le cas où il vit exclusivement en intérieur, car ses propriétaires peuvent accidentellement en ramener au domicile sous la semelle de leurs chaussures ou accrochés à leurs vêtements.
Pour résumer, une vie active dans un cadre serein et aux côtés d’un maître disponible, attentionné et vigilant quant à la santé de son animal est le meilleur moyen de prévenir la boulimie chez le chat et le maintenir en bonne santé. Toutes ces précautions ne garantissent toutefois pas un risque zéro, car la boulimie peut être due à une maladie difficile à prévenir, comme l’hyperthyroïdie.
Si la boulimie du chat est parfois confondue à tort avec la gourmandise et peut faire l’objet de moqueries, il s’agit bel et bien d’autre chose. Ce trouble du comportement alimentaire ne doit pas être ignoré, car il peut rapidement avoir des répercussions importantes sur la santé de l’animal.
Une alimentation appropriée et prodiguée dans les règles de l’art, le plus souvent couplée à un traitement médical ou comportemental, permet de corriger ce problème et de maintenir son chat en bonne santé le plus longtemps possible.