Qui dit mois d'août, dit généralement été, vacances, plein air... mais aussi aoûtats ! Ces petites bêtes estivales sont de véritables trouble-fêtes, qui peuvent rapidement gâcher les sorties. Humains, chiens, chats... : personne n'est à l'abri.
Comment reconnaît-on une morsure d'aoûtat sur un chat ? Quelles peuvent en être les conséquences ? Comment soigner un chat victime d'infection par des aoûtats, et surtout comment protéger son chat contre les aoûtats pendant l'été ?
L'aoûtat, aussi appelé rouget, vendangeon ou vendangeron, est la larve parasite d'un minuscule acarien baptisé Trombicula Autumnalis, que l'on rencontre couramment en Europe, en Amérique et en Australie. De couleur rouge, il mesure moins de 0,3 mm de long et est donc invisible à l'oeil nu. Une infestation par des aoûtats est appelée trombiculose.
Il vit principalement dans l'herbe (jardins, parcs, forêts...) mais a la capacité de s'adapter et de survivre dans des milieux plus urbanisés, comme les villes. Il a été ainsi nommé en raison du fait qu'il est surtout actif l'été, lorsque les températures sont suffisamment hautes pour lui permettre de se développer. Ceci dit, avec le réchauffement climatique, il n'est pas rare d'en trouver de plus en plus tard dans l'année. Dans certaines zones au climat chaud et humide, il peut même mettre être actif en permanence.
En raison de sa couleur, l'aoûtat est souvent confondu avec le trombidion soyeux, un autre acarien rouge vif que l'on aperçoit fréquemment l'été sur les murets et les terrasses, mais qui est pour le coup beaucoup plus gros et surtout inoffensif tant pour l'Homme que pour les animaux domestiques, puisqu'il se nourrit uniquement de petits insectes.
Un oeuf d'aoûtat éclot généralement au printemps ou en été, lorsque les températures sont suffisamment clémentes. Il en sort une petite larve rouge vif dotée de 6 pattes. À ce stade, il a besoin d'un animal vertébré (humain, chien, chat, lapin, cheval, souris, hérisson...) pour se développer : il s'accroche donc à un brin d'herbe et attend qu'un hôte passe à proximité pour lui monter dessus.
Une fois sur lui, il injecte des enzymes dans sa peau afin de liquéfier les cellules cutanées et de pouvoir s'en nourrir, un peu à la manière des araignées. Cette morsure provoque chez l'hôte des symptômes bien plus désagréables que ceux causés par d'autres parasites communs, comme les puces ou les poux.
L'aoûtat s'alimente ainsi pendant 2 à 10 jours, avant de retourner au sol et de poursuivre son évolution. À partir de ce stade, il se nourrit d'insectes, de champignons et de végétaux, et n'a donc plus besoin d'un hôte mammifère. Au terme de plusieurs semaines, il se métamorphose d'abord en nymphe, puis en adulte, qui sont chacun dotés de 8 pattes. Il se reproduit en fin d'été, pondant des centaines d'oeufs au sol, avant de mourir peu après.
Lorsque les températures sont basses, l'aoûtat est capable de se mettre en sommeil et d'attendre plusieurs mois que la météo soit de nouveau favorable et adaptée à son développement.
Tout animal ayant accès à l'extérieur pendant la belle saison est susceptible de croiser des aoûtats sur sa route et d'en faire les frais.
Chez le chat, les larves s'installent de préférence à l'intérieur des oreilles, dans les plis de la peau (aisselles, articulations...) et dans l'espace situé entre les doigts. Elles ne sont pas visibles à l'oeil nu, mais une observation à la loupe permet de les apercevoir, généralement regroupées en petits paquets de couleur orange-rouge.
Leurs morsures provoquent des lésions cutanées, des croûtes et des démangeaisons localisées, qui permettent de soupçonner leur présence et donc de reconnaître une trombiculose sur son chat.
Si la morsure d'un aoûtat n'est en elle-même pas plus grave que celle d'une araignée, elle peut avoir des conséquences problématiques sur la santé :
Par ailleurs, un chat infecté par des aoûtats peut indirectement contaminer son entourage. En effet, ces acariens ne restent pas éternellement sur sa peau : au bout de quelques jours, ils se laissent tomber pour poursuivre leur cycle de vie. Ils se retrouvent alors dans le jardin et/ou le domicile familial, et y pondent leurs oeufs. Les larves qui en sortent plusieurs mois plus tard peuvent à leur tour contaminer n'importe quel membre de la famille, humain comme animal. Quel que soit l'hôte, les symptômes d'une infection par un aoûtat sont d'ailleurs dans l'ensemble très similaires à ceux observables chez le chat.
Les aoûtats ne sont pas très dangereux et quittent leur hôte d'eux-mêmes au bout de quelques jours. Pour autant, mieux vaut tout de même ne pas rester inactif si l'on soupçonne son chat d'en être porteur, car leurs morsures provoquent souvent allergies et surinfections.
La première chose à faire est de contacter un vétérinaire pour qu'il effectue le diagnostic de la trombiculose. L'observation des lésions à la loupe ou au microscope permet de rapidement mettre en évidence la larve parasite, à condition toutefois qu'elle soit encore présente, car elle peut ne rester que quelques jours sur son hôte.
Si l'observation directe ne donne rien, le vétérinaire procède à un diagnostic différentiel, c'est-à-dire qu'il exclut une à une les autres maladies qui pourraient être à l'origine de signes cliniques similaires. Le climat favorable au développement des aoûtats contribue à confirmer le diagnostic d'une trombiculose.
Comme pour beaucoup d'autres maladies parasitaires, le traitement de la trombiculose chez le chat passe par deux étapes complémentaires : éliminer les aoûtats sur sa peau d'une part, et désinfecter le domicile d'autre part.
Une fois le diagnostic posé, différents traitements sont possibles pour soigner les morsures d'aoûtat sur son chat. Le vétérinaire peut notamment prescrire :
En parallèle, mieux vaut désinfecter les endroits du foyer que le chat aurait pu contaminer en s'y allongeant (panier, couverture, niche...). Un simple lavage à l'eau bien chaude est généralement suffisant, mais il est aussi possible d'utiliser des insecticides naturels, comme la terre de diatomée.
Il s'agit d'un mélange de silice et d'algues microscopiques fossilisées, très efficace pour détruire toutes sortes de parasites : aoûtats, mais aussi puces, blattes, punaises de lit... Elle est sans danger pour l'être humain, le chat et les autres animaux domestiques, ce qui en fait une bonne alternative aux insecticides classiques. Il est possible de s'en procurer en grandes surfaces ; son prix est généralement d'une vingtaine d'euros pour un pot d'un kilogramme.
Il peut être assez difficile de prévenir les morsures d'aoûtat sur son chat, car les périodes à risques correspondent à celles où il est le plus susceptible d'avoir envie de sorties, si tant est bien sûr qu'il ait un accès à l'extérieur. Difficile de l'en priver pendant plusieurs mois !
Une solution pour protéger son chat contre les morsures d'aoûtats est d'utiliser des répulsifs anti-puces ou anti-tiques.
En effet, leur odeur repousse également ces acariens, même si à l'origine ces produits n'ont pas été conçus à leur intention. On les trouve principalement sous forme de colliers ou de pipettes à appliquer au niveau du cou.
Il faut toutefois être conscient qu'ils ne garantissent pas un risque zéro : ils permettent simplement de réduire les risques et de limiter les infestations en dissuadant les aoûtats de s'approcher de l'animal.
Lorsqu'on possède un jardin, il est possible d'éviter d'en faire une zone favorable au développement des aoûtats en prenant quelques précautions :
En résumé, un jardin propre et bien entretenu est le meilleur moyen d'éloigner ces petits parasites et d'en prémunir son chat lorsqu'il s'y aventure.
Les aoûtats sont de véritables petits fléaux sur pattes, dont les morsures peuvent causer des démangeaisons intenses, et qui dans les régions les plus chaudes peuvent être présents toute l'année.
La meilleure chose à faire pour éviter que son chat ne revienne couvert de lésions et de plaques rouges quand on le laisse profiter de la belle saison est de lui appliquer un répulsif anti-insectes. En parallèle, le fait d'entretenir régulièrement le jardin et d'éviter les points d'eau permet d'éloigner les petits animaux susceptibles d'être porteurs d'acariens et autres parasites.