Même s'il a plutôt une santé robuste, il arrive que le chat tombe malade ou ait des problèmes de santé. Fatigue, petit bobo, perte d'appétit, vomissement, diarrhée passagère... : le champ des possibles est vaste.
Parmi les nombreuses possibilités figure notamment la fièvre - qui n'est pas réservée à l'humain. Elle peut avoir diverses causes : infection, maladie sous-jacente... Dans tous les cas, elle représente un signal d’alerte qu’il ne faut pas ignorer.
Qu'est-ce qui peut faire qu'un chat a de la fièvre ? Comment la reconnaître ? Quand faut-il s'en inquiéter, et que peut-on entreprendre pour la faire baisser ?
La fièvre désigne l'état d'un humain ou d'un animal dont la température corporelle est nettement supérieure à la normale. L'absence de fièvre (donc le cas normal) est elle désignée sous le nom d'apyrexie, mais ce terme est peu utilisé dans le langage courant.
La fièvre peut survenir chez n'importe quel animal à sang chaud, dont bien entendu le chat. Cela se produit toutefois moins souvent chez lui que chez l'humain, mais les causes possibles sont globalement les mêmes. Le plus souvent, elle est due à un problème de santé - une infection par un virus ou une bactérie, dans la majorité des cas.
La fièvre est parfois confondue avec l'hyperthermie, qui correspond elle aussi à une température corporelle anormalement élevée. La différence entre les deux est que l'hyperthermie résulte d'une accumulation de chaleur environnante (liée par exemple à une exposition au soleil ou un défaut de thermorégulation), alors que la fièvre est une réaction normale de l'organisme en réponse à une ou plusieurs causes.
Le seuil à partir duquel on peut parler de fièvre diffère selon les chats. En effet, il existe des différences de température corporelle en fonction de l'âge, et d'une race à l'autre - voire d'un individu à l'autre, toutes choses égales par ailleurs. Ce n'est pas surprenant : il existe également des écarts de température corporelle normale parmi les humains.
Néanmoins, on considère dans l'ensemble qu'un chat a de la fièvre à partir des seuils suivants :
| Âge du chat | Température normale | Fièvre |
|---|---|---|
| Moins de 2 semaines |
35 à 37°C |
> 37,5°C |
| 2 à 3 semaines | 37 à 38°C | > 38,5°C |
| 4 à 9 semaines | 37,5 à 38,5°C | > 39,0°C |
| Plus de 9 semaines | 38 à 39°C | > 39,5°C |
Lorsqu'un chat a une température comprise entre la normale et la fièvre, on parle de fébricule : il s'agit d'un état moins inquiétant que cette dernière, mais qui nécessite une attention soutenue, au cas où il évoluerait justement vers celle-ci.
La plupart du temps, c'est une infection qui explique la fièvre chez le chat. Toutefois, comme chez l'Homme, il existe aussi d'autres possibilités : un petit félin peut avoir de la fièvre pour de nombreuses raisons, dont certaines sont très différentes des autres.
Chez le chat comme chez l'Homme, la fièvre est due le plus souvent à une infection causée par une bactérie, un virus, un champignon ou un parasite.
Toutefois, contrairement à une idée reçue, la fièvre ne résulte pas directement de l'action des microbes - sauf dans quelques cas très particuliers. Il s'agit en fait d'une réaction de l'organisme visant à lutter contre les agents pathogènes tout en stimulant la réponse immunitaire. Elle monte progressivement, puis se stabilise à un niveau plus ou moins élevé en fonction de la gravité de l'infection, avant de finalement redescendre lors de la convalescence jusqu'à la guérison totale - si celle-ci survient, bien sûr.
Un grand nombre d'infections et de maladies infectieuses sont susceptibles de causer de la fièvre, depuis la simple petite blessure mal soignée qui finit par s'infecter, jusqu'à des pathologies graves comme le coryza, la leucose ou la pneumonie.
Une infection n'est pas la seule cause possible de fièvre chez le chat. Cette dernière peut en effet avoir toutes sortes d'autres explications, notamment :
Toutefois, dans la plupart de ces cas, elle n'est pas le seul symptôme présent, alors que dans le cas d'une maladie infectieuse c'est le contraire.
Il n'est pas toujours évident de savoir si un chat a de la fièvre. En effet, sa température corporelle ne s'évalue pas aussi facilement que celle d'un humain, en posant simplement une main sur son front. D'ailleurs, à moins que sa température soit vraiment élevée, il ne montre même pas forcément de signe de fatigue ou de maladie.
Certains symptômes plus faciles à détecter doivent toutefois attirer l'attention : une perte d’appétit, une fatigue anormale, des yeux larmoyants, une malpropreté soudaine, une absence de besoins, une respiration rapide, des frissons, des vomissements, de la diarrhée, des éternuements, une déshydratation... En effet, sans être des preuves que le chat a de la fièvre, ils vont souvent de pair avec cette dernière.
Si on observe de tels symptômes, prendre sa température permet de vérifier ce qu'il en est.
Le moyen le plus efficace pour savoir si un chat a de la fièvre est de prendre sa température avec un thermomètre, comme cela se fait d'ailleurs pour un humain. La principale différence avec ce dernier est que la température du chat se prend de préférence au niveau de son rectum, car c'est plus fiable que la mesure externe.
L'exercice n'est pas douloureux pour lui, à condition d'utiliser un thermomètre souple spécialement conçu pour les animaux, et de le lubrifier avant de s'en servir. Les modèles électroniques sont à privilégier par rapport à ceux au mercure : ces derniers se brisent en effet plus facilement, et peuvent alors provoquer des lésions internes et/ou des brûlures à cause du contact du mercure sur les muqueuses.
Une fois que l'on ressort le thermomètre, il ne reste plus qu'à lire la température affichée, et la comparer avec la valeur de référence. Par exemple, si un chat adulte a une température de 39,5°C ou plus, c'est qu'il a bel et bien de la fièvre ou une hyperthermie. Pour autant, quand bien même il s'avère que le petit félin n'est pas fiévreux, cela ne signifie pas forcément qu'il est en bonne santé. Si d'autres symptômes sont présents, il est nécessaire de solliciter un vétérinaire.
Contrairement à une idée reçue, il n'est pas possible de savoir si un chat a de la fièvre juste en touchant sa truffe avec le doigt.
En effet, un nez chaud et sec peut avoir un grand nombre de causes, comme le fait d'être resté longtemps au soleil ou à proximité d'un radiateur en fonctionnement. Ainsi, il n'existe pas vraiment d'équivalent pour les animaux au geste que l'on fait chez les humains, à savoir poser une main sur le front pour voir s'il est anormalement chaud.
Le seul moyen fiable de savoir si un chat est fiévreux est de mesurer sa température avec un thermomètre, si possible au niveau de son rectum pour une mesure la plus fiable possible.
La fièvre est une réaction normale de l'organisme, qui permet notamment d'améliorer la réponse immunitaire et de limiter l'action des microbes. Il faut donc la considérer pour ce qu'elle est, à savoir le signe de la présence d'un problème de santé plutôt que sa cause.
Cela ne signifie pas pour autant qu'il faut la prendre à la légère. Néanmoins, il convient de distinguer :
La fièvre a beau être un phénomène normal, elle devient dangereuse lorsqu'elle est trop élevée. En effet, une augmentation trop importante de la température corporelle peut finir par altérer le bon fonctionnement du corps et causer des dégâts internes sur certains organes.
On considère ainsi généralement que la fièvre constitue une urgence vitale lorsqu'elle atteint ou dépasse :
Le cas échéant, il n'y a pas à hésiter : il faut emmener immédiatement son chat chez le vétérinaire, car son pronostic vital peut être engagé.
Si le chat a une fièvre modérée, c'est-à-dire qui ne dépasse pas les seuils mentionnés précédemment, il n'est pas a priori en situation d'urgence vitale. Cela ne signifie pas pour autant qu'il faut ignorer ce signe, car il peut refléter un problème de santé grave.
Pour savoir s'il convient de s'inquiéter ou non, le mieux est d'examiner son animal avec douceur et précaution, pour voir si d'autres symptômes sont présents. Si l'on constate une plaie qui a l'air d'être infectée, une grosseur anormale sur ou sous la peau, une fracture, des ganglions gonflés ou des signes de maladies tels que de la toux ou des yeux qui coulent, il a vraisemblablement un problème de santé.
Mieux vaut alors consulter un vétérinaire sans attendre, car la situation peut vite s'aggraver si rien n'est fait.
Si le chat ne semble pas spécialement en mauvaise santé (en dehors de la fièvre et éventuellement d'un peu de fatigue ou de manque d'appétit), il n'est a priori pas nécessaire de s'inquiéter outre mesure, car c'est peut-être simplement le fait d'un petit problème passager.
Il convient alors de le garder bien au chaud et de le surveiller. Toutefois, si son état semble s'aggraver ou si la fièvre persiste plus de 24 heures, mieux vaut là aussi se tourner vers un vétérinaire.
Il est inutile de s'inquiéter lorsqu'un chat a de la fièvre mais que son état ne justifie pas a priori de se rendre en urgence chez un vétérinaire. Il faut simplement prendre quelques précautions pour éviter que son état ne s'aggrave, et protéger le reste du foyer au cas où la fièvre est causée par une maladie contagieuse.
La fièvre fatigue l'organisme, si bien que celui-ci est alors davantage vulnérable.
Un chat qui a de la fièvre doit donc être mis au repos et installé dans une pièce calme dont la température est agréable (donc ni trop haute, ni trop basse par rapport à celle de l'extérieur) et qui est à l'abri des courants d'air.
Mieux vaut ne pas le laisser sortir le temps qu'il se remette, et garder toujours un oeil sur lui au cas où son état se dégraderait soudainement.
Enfin, il faut bien entendu éviter de le déranger et le laisser dormir : comme pour un humain, un bon sommeil est indispensable pour un rétablissement rapide.
Le chat doit toujours avoir de l'eau à sa disposition. S'il a de la fièvre, il faut s'assurer qu'il s'abreuve effectivement, car la fièvre déshydrate l'organisme. Toutefois, il ne faut pas chercher à le forcer s'il boit peu : cela pourrait causer une fausse route si de l'eau descend dans ses poumons. On peut à la place tenter de rendre son eau plus attirante en veillant à ce qu'elle soit toujours bien fraîche, ou même en y versant un peu de jus de viande ou de poisson. Si cela ne suffit pas, il est possible a minima d'humidifier ses gencives avec un peu d'eau tiède.
Il faut aussi s'assurer qu'il continue à manger, même s'il n'a pas faim. À défaut, il risque de devenir rapidement léthargique et de mettre plus de temps à se rétablir. S'il a du mal à se nourrir, on peut lui proposer des aliments appétissants et faciles à mâcher, comme de la pâtée ou un peu de viande découpée en petits morceaux - en faisant donc l'impasse sur la phase de transition alimentaire normalement recommandée quand on change l'alimentation de son animal.
Si le chat ne boit ou ne mange pas du tout, mieux vaut contacter un vétérinaire sans trop attendre - même si sa fièvre n'est a priori pas trop élevée -, car son état pourrait alors rapidement s'aggraver. Le professionnel peut prescrire un médicament pour booster son appétit, ou le placer sous perfusion afin de lui apporter toute l'eau et tous les nutriments dont il a besoin.
La fièvre étant souvent d'origine infectieuse, il est courant que sa cause sous-jacente soit contagieuse. Tant qu'aucun diagnostic n'a été posé, mieux vaut donc isoler le chat des éventuels autres animaux du foyer - même si ces derniers sont par exemple des chiens, car certaines maladies sont communes aux deux espèces.
Pour cela, il suffit de l'installer dans une pièce à laquelle les autres n'ont pas accès (par exemple une chambre ou la salle de bains) et l'y garder au moins jusqu'à ce qu'un diagnostic soit posé. Toujours dans l'optique de limiter le risque de transmission, mieux vaut mettre à sa disposition un bac à litière qu'il est le seul à utiliser, et ne pas laisser les autres animaux utiliser des jouets, accessoires ou autres objets qu'il a touchés sans que ces derniers aient été préalablement désinfectés.
En plus de cela, il faut penser à systématiquement se laver les mains avec du savon après l'avoir manipulé, afin d’éviter d’être soi-même un vecteur de transmission.
Les maladies qui peuvent toucher le chat ne sont normalement pas transmissibles à l'être humain.
Il existe néanmoins quelques exceptions : il s'agit des zoonoses félines, maladies du chat transmissibles à l'Homme. Tous les humains peuvent être concernés, mais ce sont généralement les enfants qui sont les plus touchés : ils sont à la fois moins conscients du risque (voire pas du tout dans le cas des plus jeunes), moins respectueux des règles d'hygiène et dotés d'un système immunitaire moins performant.
Par conséquent, si le chat de la famille a de la fièvre, la prudence impose de limiter ses contacts avec les enfants tant qu’un diagnostic précis n’a pas été établi. Ce n'est de toute façon pas une mauvaise chose pour lui non plus, car il a besoin de calme et de repos pour bien récupérer : mieux vaut donc qu'il ne soit pas trop sollicité par son entourage.
Si la fièvre du chat est vraiment élevée, il n'y a pas de temps à perdre : il faut contacter d'urgence un vétérinaire pour qu'il la fasse baisser avant qu'elle ne cause des dégâts irréversibles sur l'organisme.
Dans le cas contraire, il est possible de tenter de la faire baisser soi-même avec quelques gestes simples ou en utilisant des médicaments contre la fièvre. Cela dit, au moindre doute ou en cas d'aggravation de la situation, la bonne attitude à avoir est toujours de contacter un vétérinaire.
Même si ce n'est pas l'option idéale, il est possible de rafraîchir son chat soi-même pour tenter de faire baisser sa fièvre et le soulager un peu.
Les moyens d'y parvenir sont globalement les mêmes qu'en cas d'hyperthermie. On peut citer notamment les techniques suivantes :
Le passer sous la douche est en revanche à proscrire (a fortiori avec de l'eau froide) : cela risque juste d'aggraver son état en faisant baisser trop vite sa température, en plus éventuellement de le traumatiser s'il n'aime pas être mouillé.
Il faut d'ailleurs faire attention à ce qu'il ne prenne pas froid. En effet, contrairement au cas où on cherche à rafraîchir un chat qui a trop chaud (à cause par exemple d'une exposition prolongée au soleil) mais qui par ailleurs va bien, un animal malade est plus fragile qu'à l'accoutumée et peut voir son état se dégrader si sa température baisse trop brutalement. En cas de doute, mieux vaut se tourner vers un vétérinaire plutôt que de risquer d'aggraver son état avec une mesure inadaptée.
À l'instar de ce qui existe pour les humains, on trouve sur le marché des médicaments pour faire baisser la fièvre d'un chat. On peut citer notamment le Metacam, dont le principe actif est le meloxicam, un anti-inflammatoire non stéroïdien. Il permet notamment d'atténuer les inflammations, les douleurs et la fièvre. C'est l'un des plus utilisés pour traiter la fièvre chez les animaux de compagnie.
Dans le cas d'un chat, la posologie recommandée est généralement de 0,05 mg par kilo de masse corporelle et par jour. Elle est donc par exemple de 0,25 mg par jour pour un chat pesant 5 kg. Le vétérinaire prescrit normalement d'effectuer l'administration lorsqu'on lui donne à manger.
Ce médicament présente toutefois des risques d'effets secondaires non négligeables, comme le souligne notamment un rapport européen public d’évaluation (EPAR) sur le Metacam publié en 2006. On peut citer notamment une perte d'appétit, des vomissements, des diarrhées, voire une insuffisance rénale dans les cas graves. Cela explique qu'il est déconseillé pour un chat souffrant de problèmes rénaux.
Le mieux à faire pour savoir s'il est possible de donner un tel médicament à son animal est de demander conseil au vétérinaire : il est le mieux placé pour savoir si c'est une solution envisageable. Le cas échéant, il faut compter 20 à 30 euros pour 15 mL, ou 40 à 50 euros pour 30 mL de médicament. Ces dépenses sont normalement couvertes par l'assurance santé du chat, si l'on a pris soin d'en souscrire une.
Il existe un certain nombre de médicaments destinés aux humains qui permettent de faire baisser la fièvre : on peut citer notamment l'aspirine, le paracétamol ou l'ibuprofène, ainsi que leurs dérivés. Il peut être tentant d'en donner aussi à son animal lorsqu'il a de la fièvre.
C'est une erreur à ne surtout pas commettre, car ces substances sont de véritables poisons pour un chat, et notamment pour son foie. Une petite quantité peut suffire à causer un grave empoisonnement, voire la mort...
De manière générale, pour la fièvre comme pour la plupart des autres problèmes de santé qu'un petit félin est susceptible de rencontrer, il ne faut jamais tenter d'automédication : les risques sont trop grands par rapport aux éventuels bénéfices. Une personne qui n'est pas vétérinaire n'est pas en mesure de déterminer de manière certaine de quoi il souffre, ni de connaître les effets secondaires indésirables que tel ou tel médicament pourraient avoir sur lui.
Par conséquent, mieux vaut se fixer comme règle de ne jamais donner spontanément à un chat un médicament destiné aux humains, et de se tourner plutôt vers un vétérinaire. Ce dernier peut être amené à prescrire effectivement l'utilisation d'un tel médicament, mais dans des cas très particuliers et en respectant une posologie très précise, qu'il est le seul à pouvoir déterminer de manière fiable.
Constater que son chat a de la fièvre peut s’avérer angoissant, car il n'est pas toujours facile d'en connaître la cause ni de savoir comment réagir. C’est toutefois un symptôme courant, qui ne devient alarmant qu’au-delà d’un certain seuil de température et/ou de durée.
Si la fièvre se prolonge pendant plus de 24 heures, si elle est vraiment élevée ou si d'autres symptômes sont présents, demander conseil à un vétérinaire est toujours la meilleure des réactions à avoir : cela permet d'éviter les erreurs, et de réagir de la bonne façon jusqu'à ce que la situation s'améliore.
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