L'histoire du Minskin

La genèse du Minskin

L’atypique Minskin est le résultat de la volonté de Paul McSorley, un éleveur américain de Munchkin installé à Boston (Massachusetts) qui se mit un jour en tête de créer une race de chat dépourvue de poils et possédant des pattes courtes – d’où le nom qu’il lui donna, puisque « min » est l’abréviation de « miniature » et « skin » fait référence à sa peau.

 

Pour parvenir à ses fins, il accoupla en 1998 un spécimen de son élevage avec un Sphynx. En effet, la caractéristique la plus marquante du Munchkin est d’avoir des pattes très courtes, tandis que celle du Sphynx est de posséder une peau glabre ou des poils aux extrémités (pattes, queue, oreilles et masque du visage). Ce croisement lui permit donc de réunir les deux particularités qu’il souhaitait.

 

Il continua ensuite son programme d’élevage en introduisant des Burmese Américains et des Devon Rex. Il souhaitait ainsi élargir le pool génétique tout en récupérant certains traits physiques et de tempérament de ces races.

 

Les premières générations n’ayant pas donné le résultat escompté, Paul McSorley dut attendre juillet 2000 pour obtenir le premier chaton qui réponde à ses attentes. Dans les cinq années qui suivirent, pas moins d’une cinquantaine de chats aux pattes courtes et à la peau glabre virent le jour.

La reconnaissance du Minskin par les organismes officiels

Les pattes courtes du Minskin, caractéristique qu’il partage avec son ancêtre le Munchkin, correspondent à un retard de croissance des os qu’elles comportent. De ce fait, les quatre membres ne grandissent pas autant que le reste du corps, qui lui a une taille dans la moyenne.

 

Ceci est dû à une mutation génétique spontanée associée à un gène dominant. Autrement dit, il suffit qu’un individu possède une seule copie dudit gène pour qu’il présente cette particularité. Cela implique également que lors d’un accouplement, les chatons peuvent en hériter même si un seul des deux parents en est porteur.

 

Cette particularité morphologique explique que le Munchkin génère depuis toujours débats et controverses. À l’instar de The International Cat Association (la TICA) ou du Livre Officiel des Origines Félines (LOOF), certains organismes félins de référence l’ont reconnu, mais d’autres associations au contraire refusent de franchir le pas : le fait que la race soit basée sur une anomalie génétique les rebute.

 

Sans surprise, le Minskin a hérité des polémiques associées à son ancêtre : le fait qu’il s’agisse d’une race de chat récente est donc loin d’être la seule explication au fait que sa reconnaissance par les institutions félines mondiales ou nationales demeure pour l’instant quasi-inexistante.

 

La TICA fit un temps exception, puisqu'elle le reconnut en 2008 au titre de race expérimentale. Il fut alors suivi de près par le comité de génétique de l’organisme, qui se donne pour mission de surveiller le travail des élevages et de superviser le développement des races. L’organisme finit par revenir sur sa décision en 2019, et ne reconnaît donc plus la race.