Plus grand que la plupart des chats domestiques, le Mojave Spotted est de type morphologique long et puissant (ou long et substantiel).
Son corps arbore une ossature ainsi qu’une musculature fortes, mais la peau du ventre est légèrement distendue, si bien qu’elles ne sont pas trop saillantes. Le dos se prolonge par une queue qui est soit courte, soit moyennement longue.
Les pattes sont longues, larges et très musclées, un peu plus grandes à l’arrière qu’à l’avant. L’immense majorité des individus est polydactyle, c’est-à-dire présentent 6 à 7 doigts sur un ou plusieurs pieds. Cette spécificité est due à un gène dominant, c’est-à-dire qu’il suffit qu’un individu ait hérité cette mutation génétique d’un de ses parents pour être lui-même polydactyle. En général, le phénomène est symétrique, c’est-à-dire qu’il concerne les deux pattes arrière (qui normalement comportent uniquement 4 doigts) ou les deux pattes avant (sur lesquelles se trouvent normalement 4 doigts et un ergot), ce dernier cas étant le plus courant. Certains individus sont même polydactyles sur leurs quatre pattes. Dans tous les cas, les griffes sont puissantes et acérées.
La tête est assez fine, de forme légèrement ovale et de taille moyenne. Les oreilles sont de taille moyenne à grande, comportent une base large et se terminent en arrondi. Certains individus possèdent une touffe de poil à leur base. Les yeux sont grands, ovales et bien écartés l’un de l’autre. Le museau est large, court et de forme carrée. Le cuir du nez, c’est-à-dire la partie où se trouvent les narines, est de couleur unie, rose, noire ou marron. Enfin, les zones portant les moustaches sont proéminentes.
Le pelage du Mojave Spotted est court et soyeux. Les couleurs et motifs acceptés sont tabby tacheté, léopard, léopard des neiges, rosette, sable, châtaigne, fauve, argent, bleu, fusain. Par ailleurs, la robe présente des taches foncées qui peuvent s’estomper avec l’âge.
Il est nécessaire toutefois de rappeler que le Mojave Spotted est une race encore très récente et en développement. Il se peut donc que, dans le futur, et notamment dans le cadre d’une éventuelle reconnaissance par un quelconque organisme d’envergure, des précisions soient ajoutées quant à l’apparence que telle ou telle partie de son corps doit avoir. En outre, des évolutions sont également possibles par rapport à son apparence actuelle.
Le Mojave Spotted se décline en 4 variétés :
Une même portée peut combiner des représentants de chacune de ces 4 variétés.
En dehors des différences concernant le nombre de doigts ou la longueur de la queue, tous les individus de la race possèdent la même apparence physique et le même tempérament.
Le Mojave Spotted fut développé dans le but de préserver le chat sauvage du désert de Mojave. Ce dernier est situé dans le sud-ouest des États-Unis, à cheval sur la Californie, le Nevada et l’Arizona.
Le Mojave Desert Cat fut découvert en 1980 par April Langford, une éleveuse américaine. Leur nombre ne fut pas répertorié, mais les colonies vivaient soit sous des arbustes, soit dans des terriers, pour protéger les petits des conditions météorologiques très rudes du désert.
La première colonie qu’elle observa était localisée dans la petite ville d’Hesperia, au sud de la Californie. Tous ses membres présentaient une grande cohérence en termes de morphologie : ils étaient plus grands que les chats domestiques et avaient un corps puissant, haut situé, et des pattes très musclés se terminant par des pieds polydactyles (6 à 7 doigts sur chaque patte). La couleur de leur pelage n’était pas homogène- argent, brun, doré ou même noir -, mais ils arboraient tous le même motif tacheté. Par la suite, April Langford constata que les individus des différentes colonies partageaient la même apparence, à l’exception donc de la couleur de leur pelage.
April Langford se mit en tête d’en faire l’élevage, afin de préserver de l’extinction ce félin, endémique du désert de Mojave. Elle observa en effet qu’il se reproduit très lentement et commençait à disparaître. Toutefois, ses premières tentatives furent des échecs, car ces chats sauvages ne se laissaient pas domestiquer.
En 1984, elle y trouva par hasard une portée de chatons sous un genévrier. La nourriture se faisant rare pendant l’hiver, il semble que leur mère les ait délaissés pour pouvoir elle-même survivre. Elle décida de les recueillir plutôt que de les abandonner à leur sort. Elle les plaça dans un endroit clos, sous un cèdre, et les nourrit avec un lait de remplacement pour chat. Cependant, ils ne se laissèrent pas apprivoiser et restèrent sauvages.
April Langford décida alors de les croiser avec le Bengal, arborant lui aussi une robe tachetée et résultant lui-même du croisement entre un chat domestique et un chat sauvage, le Chat-Léopard du Bengale. Le résultat fut un chat polydactyle à la fourrure tachetée. Cependant, même nées et élevées en captivité, les premières générations restèrent sauvages et ne se laissèrent pas domestiquer.
À cette époque, les chats polydactyles étaient souvent désignés sous le nom de Hemingway Cats, en référence au célèbre écrivain américain Ernest Hemingway. En effet, ce dernier avait reçu comme cadeau un chat polydactyle, connu pour avoir donné par la suite naissance à de nombreuses portées.
Les chats ayant la particularité d’avoir six à sept doigts sur certaines pattes ne représentent pas une race à part ; on en trouve au contraire dans différentes races. Il s’agit simplement d’une anomalie génétique héréditaire, qui peut se manifester sur n’importe quel individu, quels que soient sa race et son sexe. Le plus souvent, les sixièmes ou septièmes doigts supplémentaires se situent sur les pattes avant, mais ils sont parfois plutôt sur celles situes à l’arrière, et plus rarement encore sur les quatre. Loin d’être une maladie ou d’avoir une quelconque incidence sur la santé de l’animal, cette particularité est au contraire plutôt un atout, puisqu’elle lui procure une agilité accrue.
April Langford décida de baptiser Mojave Spotted la race qu’elle s’efforçait de créer, en référence à la fois à ses origines géographiques et aux taches que ses représentants arborent.
Dans les années 90, l’habitat naturel du chat sauvage du désert de Mojave fut envahi par des constructions, et ce félin déjà menacé d’extinction était effectivement en train de disparaître.
April Langford accéléra son programme d’élevage en continuant à croiser les Mojave Spotted avec le Bengal, mais aussi avec des chats domestiques polydactyles appartenant à d’autres races. À partir de 2007, de tels croisements cessèrent d’être nécessaires. En effet, la population créée avait atteint un nombre d’individus suffisant pour pouvoir poursuivre l’élevage uniquement à partir des chats déjà obtenus, de manière endogamique.
Par ailleurs, au fur et à mesure des générations, le Mojave Spotted commença à se laisser apprivoiser, même s’il reste encore un long chemin à parcourir.
Le seul organisme qui reconnaît le Mojave Spotted est l’International Progressive Cat Breeders’ Alliance (IPCBA), un organisme justement spécialisé dans les nouvelles races de chat.
Aucune instance d’envergure ne reconnaît donc ce chat, qu’il s’agisse d’organismes internationaux - comme la World Cat Federation (WCF), The International Cat Association (TICA) ou la Fédération internationale Féline (FIFé) – ou nationaux, comme la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine, l’Association Féline Canadienne (AFC), le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique ou encore le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) français. Étant donné sa diffusion extrêmement confidentielle, il y a peu de chances que cela change dans un futur proche.
En tout état de cause, le Mojave Spotted a été créé avant tout en réaction à l’extinction du chat sauvage du désert de Mojave, pour essayer de le faire continuer à exister d’une autre manière, et non dans le but de mettre au point une nouvelle race et la diffuser le plus largement possible.
Un seul élevage – Cheshire Cattery, basé aux États-Unis - s’occupe du développement du Mojave Spotted. Les matous qu’ils cèdent sont systématiquement stérilisés, pour empêcher toute velléité d’élevages parallèles et garder le contrôle.
Tous ces facteurs réunis limitent la notoriété du Mojave Spotted.
Le Mojave Spotted a été développé il y a une poignée de décennies face à l’extinction le chat sauvage du désert de Mojave. Le nombre d’individus demeure faible, si bien qu’il faut se méfier de toute généralisation excessive concernant son tempérament. Néanmoins, quel que soit l’individu observé, ses ancêtres sauvages ne sont jamais bien loin dans son arbre généalogique. S’il apprécie la compagnie de l’Homme, ce chat d’origine sauvage reste donc très indépendant, et ce n’est qu’au fur et à mesure des générations successives qu’une domestication devient possible. En tout état de cause, il est compliqué de le tenir enfermé, ce qui signifie qu’il ne peut pas être heureux dans un appartement - d’autant plus qu’il est très actif et que son instinct de chasseur est encore bien présent.
Il a donc besoin d’un jardin pour s’épanouir, et n’hésite pas à aller explorer au-delà s’il en a la possibilité : il est difficile de le contenir dans un environnement précis. En effet, étant extrêmement curieux, il éprouve souvent une forte envie de repousser les limites de son territoire. Agile et sportif, il ne se lasse pas de grimper dans les arbres, de chercher et attraper des petites proies, et même de jouer dans des points d’eau, car il fait partie des rares races de chat qui aiment l’eau.
La race étant encore récente et en plein développement, il est difficile de dire si et quand le Mojave Spotted finira par se comporter comme la plupart des chats domestiques au fur et à mesure des sélections successives. Il est certain en tout cas qu’à chaque nouvelle génération, étant de plus en plus éloigné du chat sauvage, il se laisse un peu mieux apprivoiser.
Le Mojave Spotted étant encore très récent et en plein développement, on manque de recul quant à sa santé et en particulier aux éventuelles maladies auxquelles il serait prédisposé.
En revanche, une caractéristique héritée du chat sauvage dont il descend, et qui explique pour partie que ce dernier soit proche de l’extinction, est sa fertilité très faible. Le nombre de portées (une à trois par an) est comparable à celui des chats domestiques, mais en revanche le nombre de chatons par portée (1 à 3 maximum) est sensiblement inférieur. Ceci n’est évidemment pas étranger au fait que les effectifs de la race ne croissent que très lentement.
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