Le Lambkin est un chat de type bréviligne ou cobby dont le corps est moyennement long et de forme rectangulaire. Sa musculature, bien développée, enveloppe une ossature robuste ainsi qu’une poitrine large. La queue se rétrécit jusqu’à sa pointe arrondie. Pour les chats à poil long, les poils se terminent en forme de plume.
Il se distingue tout particulièrement par ses courtes pattes, héritées de son ancêtre le Munchkin. Épaisses et musclées, elles sont légèrement plus longues à l’arrière. Cela donne l’impression qu’il est toujours prêt à bondir.
Il faut souligner qu’une portée comporte à la fois des individus aux pattes courtes et d’autres aux pattes longues. Les premiers sont les seuls officiellement considérés comme des Lambkins, mais les seconds sont indispensables pour la continuité de la race. En effet, la reproduction de deux individus aux pattes courtes conduit notamment à obtenir des individus homozygotes sur le gène associé à cette particularité morphologique, et qui de ce fait ne sont pas viables. Le seul moyen d’obtenir des chatons viables est donc de faire se reproduire un Lambkin « officiel » et un individu aux pattes longues : une partie des chatons auxquels ils donnent naissance arborent alors des pattes courtes et sont des Lambkin, tandis que les autres arborent des pattes longues – et tous sont viables.
La tête du Lambkin est ronde et repose sur un cou moyennement court, épais et musclé. Les oreilles, de taille moyenne, sont larges à la base et se terminent en pointe. Les yeux sont grands, ronds et bien écartés. Quant aux moustaches et aux sourcils, ils sont bouclés chez les individus au poil frisé.
Le Lambkin se décline en effet en pas moins de quatre variétés, en fonction de la longueur de son poil (court ou long) et de la texture de celui-ci (lisse ou frisé). Dans tous les cas, le pelage est dense, très doux, et toutes les couleurs sont admises.
Les individus à la robe longue possèdent un sous-poil épais qu’ils perdent au printemps et à l’automne.
Chez ceux qui sont frisés, le poil est plus fragile que chez ceux où il est lisse. Par ailleurs, il est plus fourni sur le cou et la queue. Les boucles sont d’ailleurs présentes dès la naissance, puis le pelage devient plus lisse à environ 16 semaines, et reboucle autour de l’âge de 8 à 10 mois.
Le Lambkin non frisé naît quant à lui avec le poil lisse, et ce dernier le reste donc par la suite.
Par ailleurs, toutes variétés confondues, un certain dimorphisme sexuel est observable : les mâles sont plus lourds et plus massifs que les femelles.
Il convient enfin de souligner que, dans la mesure où il s’agit d’une race de chat récente, l’apparence du Lambkin est assez susceptible d’évoluer à l’avenir. Une reconnaissance par tel ou tel organisme d’envergure pourrait également conduire à l’élaboration d’un standard précisant davantage tel ou tel aspect.
Le Lambkin se décline en 4 variétés :
En dehors des différentes concernant leur pelage, les individus présentent la même apparence, et ne diffèrent pas non plus en termes de caractère.
Par ailleurs, une même portée de Lambkin peut mêler à la fois des représentants de ces 4 variétés, mais aussi d’autres chatons qui ne répondent pas au standard, car ils ont des pattes longues. Eux aussi peuvent être soit à poil court, soit à poil long, et leur pelage peut être lisse ou frisé.
Ils ne sont pas reconnus comme des Lambkin, ni même comme des Munchkin ou des Selkirk Rex (faute d’être le fruit des croisements autorisés pour ces deux races) mais sont indispensables à la pérennité de la race, En effet, il faut éviter toute reproduction entre deux individus à pattes courtes, car une partie des chatons seraient homozygotes sur le gène correspondant, et de ce fait ne seraient pas viables. La seule solution pour obtenir des chatons qui soient tous viables est de faire se reproduire un individu aux pattes courtes avec un autre aux pattes longues, peu importe leur pelage. Une partie des petits héritent alors du gène des pattes courtes d’un de leurs parents et de celui des pattes longues de l’autre : le premier étant dominant, ils possèdent des pattes courtes et sont donc des Lambkins. Les autres héritent de deux copies du gène des pattes longues. En dehors de la longueur des pattes, ils sont identiques tant physiquement que mentalement à leurs frères et sœurs Lambkins, même si eux n’ont pas ce titre.
Entre 1987 et 1991, une éleveuse américaine de Munchkin du nom de Terri Harris décida de croiser le Munchkin avec le Selkirk Rex. Son objectif était de créer une nouvelle race combinant les pattes courtes du Munchkin et la robe bouclée du Selkirk Rex. Elle la nomma Lambkin, car le pelage des chats obtenus n’était pas sans rappeler la toison des agneaux.
Les gènes des pattes courtes et des poils bouclés sont deux gènes dominants.
Les deux particularités qui intéressaient Terri Harris, à savoir les pattes courtes et le poil frisé, sont issues de mutations génétiques spontanées. Autrement dit, elles correspondent à une modification d’une séquence ADN d’un gène qui sont apparues sans raison, et sans la moindre intervention humaine.
Par ailleurs, elles sont toutes deux des gènes dominants. Autrement dit, il suffit qu’un individu ait hérité du gène « pattes courtes » d’un de ses parents pour présenter lui aussi cette particularité. De la même manière, dès lors qu’il hésite du gène « poil bouclé » d’un de ses parents, il possède lui aussi un pelage bouclé.
Par conséquent, dans une même portée issue de la reproduction d’un Munchkin et d’un Selkirk Rex, peuvent se trouver à la fois des petits chats frisés à courtes pattes, frisés à longues pattes, à poil lisses à courtes pattes, à poil lisse à longues pattes, avec pour tous des variantes poil long et poil court.
Ne sont toutefois reconnus comme Lambkin que les sujets aux pattes courtes, que leur poil soit court ou long, frisé ou lisse. Ils ne pourraient être reconnus comme des Munchkin, puisque seuls les descendants de deux Munchkin ou d’un Munchkin et d’un European Shorthair peuvent être considérés comme des Munchkin.
Quant aux autres individus, qui possèdent des pattes longues, ils ne sont donc pas reconnus comme des Lambkin, mas ne peuvent pas non plus l’être en tant que Selkirk Rex. En effet, seuls des individus issus de deux parents Selkirk Rex, ou bien d’un parent Selkirk Rex et d’un parent British Shorthair ou British Longhair, peuvent être considérés comme des Selkirk Rex. Ils n’en sont pas moins indispensables à la pérennité du Lambkin, afin d’être utilisés comme reproducteurs et donner naissance à des chatons tous viables - dont une partie ont les pattes courtes, et sont des Lambkins.
Seule une poignée d’éleveurs, aux États-Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande, suivirent le programme d’élevage initié par Terri Harris.
La race obtint néanmoins d’être reconnue par The International Cat Association (TICA) avec le statut de race expérimentale. Elle est également reconnue par l’organisme néo-zélandais CATZ Inc.
Il s’agit là toutefois d’une exception, car aucun autre organisme majeur d’envergure internationale ou nationale n’a à son tour franchi le pas. Ainsi, ni la Fédération internationale Féline (FIFé), ni la World Cat Federation (WCF), ni la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine, ni l’Association Féline Canadienne (AFC), ni le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique, ni le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) français – pour ne citer qu’eux – ne reconnaissent le Lambkin.
Le Lambkin a hérité de deux traits de caractère marquants de ses ancêtres : l’attachement aux humains du Selkirk Rex et la vivacité du Munchkin.
Il est en effet très affectueux, et a foncièrement besoin du contact avec l’Homme. Il se montre tout à fait sociable avec tous les membres de la famille, même s’il a souvent un faible pour son maître, qu’il a tendance à suivre partout ou à solliciter pour obtenir des câlins. Il a en effet besoin de contacts physiques pour être heureux et équilibré.
Il est aussi très joueur et aime passer du temps avec les enfants, pour qui il fait un très bon partenaire de divertissements. Il n’en reste pas moins que, comme pour tout chat quelle que soit sa race, il ne saurait être laissé seul avec un tout-petit, sans la moindre surveillance d’un adulte.
Sa proximité avec sa famille n’empêche pas de Lambkin de rester sagement seul dans la journée en attendant son retour, dès lors que des jouets sont à sa disposition. Une autre option intéressante pour l’aider à passer le temps est de lui faire partager son foyer avec un autre animal. En effet, il ne demande généralement rien de mieux que de vivre en compagnie d’un congénère. Il est aussi tout à fait enclin de sympathiser avec un chien, pour peu que celui-ci appartienne à une race de chien qui apprécie les chats. Dans tous les cas, l’idéal est que les deux compères soient habitués à cette cohabitation dès leur plus jeune âge. À défaut, il faut toujours veiller à effectuer une mise en contact graduelle, afin que tout se déroule au mieux.
Une éventuelle coexistence avec un petit rongeur ou un oiseau est déjà plus hasardeuse. En effet, il convient alors de rester attentif en permanence, car son instinct de chasseur peut refaire surface à tout moment. Pour éviter une mauvaise surprise, les deux compères ne doivent jamais être laissés seuls ensemble.
Très observateur et curieux, le Lambkin apprend vite des petits tours ou simplement à imiter ses maîtres, par exemple pour ouvrir des portes ou des tiroirs. Il apprécie d’ailleurs les jeux interactifs qui sollicitent son intelligence, comme ceux le conduisant à effectuer certaines actions pour accéder à de la nourriture. Il est aussi fasciné par les petits objets brillants, comme les bijoux, n’hésitant pas à si l’occasion se présente à les subtiliser et les cacher.
Le Lambkin peut vivre et heureux équilibré tant dans une maison avec jardin qu’en appartement, pour peu qu’il ait de l’espace pour se dépenser. En effet, ses courtes pattes sont loin de l’empêcher d’être actif. Bien sûr, il n’est pas en mesure de sauter aussi haut que d’autres races, mais monte sans difficulté sur les meubles bas, les lits ou les chaises. Comme pour n’importe lequel de ses congénères, il est d’ailleurs indispensable de mettre à sa disposition un arbre à chat pour qu’il puisse surveiller son environnement en prenant de la hauteur. S’il vit en appartement, il est également nécessaire de lui procurer un griffoir pour éviter qu’il ne fasse ses griffes sur les meubles ou les rideaux, faute d’autres options.
Il faut noter pour finir que cette race est encore récente, si bien que ses traits de caractère sont susceptibles d’évoluer à l’avenir, au fur et à mesure de son développement.
Le Lambkin n’ayant été créé que très récemment et sa population étant des plus limitées, il est difficile de disposer de beaucoup de recul quant à sa santé. Il semble néanmoins avoir une santé solide.
En tout état de cause, les affections auxquelles il est prédisposé sont les mêmes que celles qui touchent ses ancêtres, le Munchkin et le Selkirk Rex :
Le meilleur moyen de maximiser les chances d’adopter un chaton en bonne santé et d’éviter les maladies héréditaires est de se tourner vers un éleveur de Lambkin sérieux, qui sélectionne méticuleusement ses reproducteurs. Ainsi, en plus d’un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire et d’un carnet de santé ou de vaccination confirmant que le chaton a bien reçu les vaccins nécessaires, ce dernier doit être en mesure de présenter les résultats des tests génétiques pratiqués sur les parents ou sur le petit, en vue d’écarter le risque de transmission d’une maladie héréditaire.
Par ailleurs, comme pour toutes les autres races, une visite chez le vétérinaire au moins une fois par an n’est pas de trop pour maximiser les chances de garder son chat en bonne santé. Elle permet au professionnel de contrôler précisément l’état de ce dernier, et potentiellement de diagnostiquer une maladie naissante. Ce peut aussi être l’occasion d’effectuer ses rappels de vaccins, pour qu’il ne cesse jamais d’être protégé.
En parallèle, le propriétaire doit veiller à renouveler les traitements antiparasitaires de son animal tout au long de l’année, pour que là aussi il reste continuellement protégé.
Le pelage du Lambkin demande des soins différents selon qu’il soit à poil court ou à poil long, lisse ou bouclé.
Le poil bouclé est fragile et se casse facilement, si bien qu’un individu qui arbore un tel pelage, que ce dernier soit court ou long, nécessite un entretien particulier. Il est primordial en effet d’investir dans un peigne à dents fines et larges pour éviter d’abîmer sa fourrure, et un brossage tous les deux jours s’impose. Ce dernier doit être effectué avec une grande douceur, pour justement ne pas casser les poils, tout en réussissant à éviter les nœuds et à garder le pelage propre et en bon état.
Sa robe a aussi tendance à devenir grasse ou sale, si bien qu’il est nécessaire de lui donner régulièrement des bains en utilisant un shampoing spécialement conçu pour la gent féline. En effet, la peau du Lambkin produit une quantité importante de sébum. Chez les individus au poil lisse, ce n’est pas vraiment un problème, car ce dernier se répartit naturellement sur toute la longueur des poils. En revanche, chez eux au poil bouclé, il a tendance à rester à la base de ces derniers, et du coup à les rendre gras. Un bain à intervalle régulier permet donc d’éliminer ce surplus. Il faut ensuite laisser l’animal sécher à l’air, car utiliser un sèche-cheveux rendrait le poil crépu. Mieux vaut au passage l’habituer à tout ce rituel dès son plus jeune âge, lorsqu’il est encore souple et malléable, pour éviter tout traumatisme.
L’entretien du pelage d’un Lambkin au poil lisse, qu’il soit court ou long, est nettement moins contraignant : un simple brossage une fois par semaine est suffisant.
Les individus au poil long, qu’ils aient le poil bouclé ou lisse, perdent toutefois beaucoup de poils lors de leurs deux périodes de mues annuelles, au printemps et à l’automne. Il est alors nécessaire d’opter pour un brossage quotidien.
Par ailleurs, quel que soit son pelage, tout Lambkin nécessite une vérification et un nettoyage de ses oreilles à l’aide d’un tissu humide une fois par semaine. C’est le meilleur moyen de prévenir des infections à ce niveau (otites, etc.).
Ses dents ont aussi besoin d’être brossées très régulièrement, afin d’empêcher l’accumulation de plaque dentaire à l’origine de la formation de tartre. Ce dernier peut non seulement être à l’origine d’une mauvaise haleine du chat, mais aussi et surtout provoquer des maladies potentiellement graves.
Enfin, il est important de vérifier chaque mois la longueur de ses griffes : en devenant trop longues, elles risqueraient de le gêner, mais aussi de se casser et potentiellement de le blesser. S’il a accès à l’extérieur, l’usure naturelle devrait être suffisante, mais il est toujours bon de s’assurer que c’est effectivement le cas. S’il vit en appartement, il est primordial de mettre un griffoir à sa disposition pour qu’il soit en mesure d’user ses griffes et ne soit pas enclin à le faire sur les meubles. Cependant, ce dernier est rarement suffisant, si bien qu’il est nécessaire de les lui couper manuellement à intervalle régulier.
La première fois, il est très utile de prendre conseil auprès d’un vétérinaire ou d’un toiletteur professionnel pour apprendre les bons gestes d’entretien du poil, des yeux, des oreilles, des dents et des griffes. Ainsi, non seulement on obtient de meilleurs résultats, mais en plus on réduit le risque de faire mal voire blesser son chat. Avec le temps, ces soins peuvent devenir des moments privilégiés et complices entre l’animal et son maître, a fortiori si ce dernier les accompagne de câlins et de caresses. En tout état de cause, plus il y habitue tôt son compagnon, plus il a de chances que ce dernier se montre docile et que les séances se déroulent bien
Le Lambkin peut parfaitement être nourri avec des aliments industriels disponibles dans le commerce. Néanmoins, comme pour tout chat, il faut que son alimentation lui procure en quantité appropriée tous les nutriments dont il a besoin. Pour ce faire, tant les produits choisis que les rations distribuées doivent être adaptés à son âge, son état de santé et son niveau d’activité.
Même s’il n’est pas prédisposé à l’obésité, il est important de contrôler son poids, en le pesant environ une fois par mois. En cas d’augmentation inexpliquée qui se confirme - voire s’accentue - sur plusieurs pesées d’affilée, il est primordial de l’emmener chez le vétérinaire. En effet, seul un professionnel de santé est à même de diagnostiquer de manière fiable l’origine du problème (effet secondaire d’un médicament, maladie, alimentation inadéquate…), et d’indiquer dès lors comment y remédier. Une perte de poids inexpliquée doit aussi être une raison de s’inquiéter et de l’emmener se faire examiner, car il pourrait notamment s’agir d’un symptôme d’une polykystose rénale, une maladie à laquelle la race est prédisposée.
Enfin, comme n’importe quel autre chat, le Lambkin doit avoir de l’eau fraîche soit constamment à sa disposition.
Le Lambkin est une des races de chat les plus rares au monde, et il n’a pratiquement pas mis les pieds en Europe – on n’y trouve d’ailleurs aucun éleveur de la race.
De fait, il est très difficile d’en trouver en dehors des États-Unis, son pays d’origine. Pour y adopter un chaton, il faut compter aux alentours de 2000 dollars et… une bonne dose de patience, car l’attente peut durer des mois.
Ce n’est guère mieux au Canada, où la race a commencé à essaimer mais se montre extrêmement discrète. Le prix d’un chaton Lambkin auprès d’un éleveur canadien se situe généralement aux environs de 1600 dollars canadiens.
Quel que soit le pays, le prix peut varier grandement selon la réputation de l’élevage, la lignée dont le petit est issu mais aussi et surtout ses caractéristiques propres, en particulier sur le plan physique.
Enfin, dans le cas d’une adoption depuis l’étranger, il faut prendre en compte que des coûts de transport ainsi que des frais administratifs viennent s’ajouter au prix d’achat. En outre, il convient alors de bien se conformer aux lois relatives à l’importation d’animaux.
Développé très récemment, le Lambkin est une des races de chat les plus rares au monde et demeure méconnu. Il y a peu de chances que cela change drastiquement à court terme, pour au moins deux raisons.
D’une part, le fait que les instances officielles ne l’aient pas encore reconnu n’aide évidemment pas à la diffusion du Lambkin. D’ailleurs, on ne compte guère plus d’une poignée d’éleveurs de la race, répartis aux États-Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande.
D’autre part, au sein de chaque portée, seule une partie des chatons ont des pattes courtes, et correspondent donc au standard de la race. Cela limite mathématiquement son essor.