Un métier insolite : attrapeur de chats

05/09/2010

LIMOGES -
Laurence Blanchoz est salariée de la SPA. Quatre matinées par semaine, elle capture les chats errants grâce à une trappe et quelques miettes de thon.

En à peine plus d'une heure, Laurence Blanchoz, "l'attrapeuse" de chats envoyée par la SPA pour capturer les félins errants, en a déjà attrapé quatre, et vingt-trois en trois matinées dans le jardinet de cet immeuble du centre-ville.

Depuis novembre dernier que la société protectrice des animaux l'a salariée (15 heures par semaine) dans cet unique but, elle affirme en avoir "trappé" (c'est le terme exact) plus de 350 !

Ici, elle intervient pour une trentaine de félins non stérilisés et vivant en totale liberté, une habitante ayant choisi de les nourrir et de les recueillir chez elle, ce qui ne manque pas de causer des nuisances dont on imagine la nature et que les voisins ne se privent d'ailleurs pas de dénoncer.

Ce sont eux, bien souvent, ou les services communaux, qui font appel à la SPA et, donc, à Laurence Blanchoz. Car le phénomène n'est, bien sûr, pas spécifique aux zones urbaines.

« Au début de cette année, j'en ai "trappé" dix-neuf d'un coup à Lussac-les-Églises et autant à Bosmie-l'Aiguille, plus récemment. Dans ce dernier cas, un embrouillamini a fait que nous n'avons pas pu remettre les chats où ils étaient après les avoir fait stériliser »

Nouveau parc aux chats de la SPA sur 8.000 m2

La procédure veut que les chats attrapés par Laurence soient d'abord stérilisés, soit au cabinet du vétérinaire soit par ce dernier dans la salle d'opération toute neuve du refuge, à moitié prix.

Le tarif normal est de 60 euros pour un mâle et de 120 euros pour une femelle, hors campagnes de stérilisation, en fin d'année, au cours desquelles les chats sont stérilisés là aussi à demi-tarif.

Les chats sont ensuite soit remis là où ils ont été capturés, si des "nourrisseurs" sont volontaires, soit gardés au refuge, dans le cas contraire.

« Nous préférons souvent fournir la nourriture à des "nourrisseurs", car cela évite d'avoir des chats supplémentaires au refuge de Couzeix, explique Laurence Blanchoz, qui rappelle que « celui-ci accueille déjà quelque 200 chats (dans le tout nouveau parc aux chats réalisé par la SPA sur une superficie de 8.000 m2), sans compter la centaine de félins prêts à être adoptés.

Tous les chats ne sont naturellement pas adoptables. Ainsi, à une voisine de l'habitante de l'immeuble du centre-ville que nous évoquions en préambule et qui lui demande si on pourrait adopter l'un des trente chats qui peuplaient le jardin, Laurence répond sans ambiguïté :

« N'y comptez pas ! Ils sont peut-être caressables, mais ils sont définitivement sauvages. Les pires, ce sont les chats tricolores - blanc, noir et jaune - Il me faut parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour les attraper, car ils sont très méfiants. »

Marcel Oudot
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