Le Lykoï est un chat de type morphologique médioligne (sous-type foreign). Son apparence ressemble vaguement à l'idée que l'on se fait d'un loup-garou, d'où son nom, qui signifie « loup » en grec ancien. Certains sujets sont aussi comparés à des oppossums, des petits marsupiaux vivant sur le continent américain.
Il possède un corps élégant de longueur moyenne, avec une ossature solide, des pieds ovales et palmés dotés de longs doigts, et une queue qui s'affine à son extrémité. Sa tête est de forme triangulaire, avec de larges oreilles plutôt pointues et placées haut sur la tête. Ses yeux en forme de noix et légèrement inclinés peuvent être couleur vert ou or, cette dernière étant privilégiée.
Mais ce qui caractérise le plus le Lykoï, c'est son pelage court et roan (un patron de robe unique chez les chats, défini par 30 à 70% de poils blancs mélangés aux poils colorés) ainsi que l'absence de sous-poil sur l'ensemble du corps. Cette particularité explique que sa peau est largement dégarnie au niveau du visage, des oreilles, des pieds et de la queue.
Il faut savoir toutefois que le Lykoï naît totalement poilu et avec un pelage uni. C'est seulement vers l'âge de trois semaines qu'il perd son poil de couverture et son sous-poil pour laisser la place à son pelage caractéristique : le premier prend alors le patron roan typique de la race, et le second ne repousse jamais.
La couleur de robe originelle est le noir, ce qui, associé au patron roan, donne une fourrure poivre et sel. Par la suite, des mutations de différents coloris ont été découvertes au fur et à mesure des années. Les couleurs rousse, bleue, crème, black tortie et bleu crème ont été reconnues en 2019 par le LOOF et ajoutées au standard de la race : de tels chats peuvent donc désormais prendre part aux expositions félines organisées sous l'égide de l'organisme.
La TICA, qui reconnaît également officiellement la race, n'accepte pour l'instant que la couleur noire : les autres types de pelage roan ne peuvent être utilisés que pour la reproduction, afin d'élargir le pool génétique.
Quant aux organismes qui ne reconnaissent pour l'instant le Lykoï qu'à titre provisoire, à l'instar par exemple de la CFA américaine, il est probable qu'ils suivent l'exemple du LOOF et accepteront également des couleurs supplémentaires en même temps qu'ils reconnaîtront la race à titre définitif.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Lykoï doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Le Lykoï est une race de chats très récente, issu de la mutation génétique spontanée d'un chat de gouttière noir à poil court. Il possède un pelage poivre et sel similaire à celui d'un individu âgé et une peau nue par endroits. Son allure générale et son caractère rappellent vaguement ceux d'un chien ou d'un loup, particularité qui lui a d'ailleurs valu son nom : Lykoï signifie en effet « loup » en grec.
De telles mutations sont apparues à plusieurs reprises dans l'Histoire, mais on a souvent cru que les chats qui les présentaient souffraient d'une maladie dermatologique, raison pour laquelle personne ne s'y intéressa outre mesure. Il fallut attendre 2010 pour que des éleveurs commencent à se pencher sérieusement sur la question, lorsque plusieurs spécimens furent découverts aux Etats-Unis dans les Etats de Virginie et du Tennessee. De nombreux tests de santé furent effectués sur ces chats et permirent d'établir qu'aucun désordre du système immunitaire ni maladie génétique n'étaient à l'origine de leur apparence si particulière. Ces tests durèrent jusqu'en 2011 et conclurent que le Lykoï était réellement une mutation naturelle et saine du chat domestique.
Un programme d'élevage put alors commencer : en septembre 2011, le premier élevage de la race fut lancé dans le Tennessee par deux vétérinaires, Johnny et Britanny Gobble, à partir de deux Lykoïs issus de deux lignées différentes, de manière à éviter une trop forte consanguinité. En octobre 2012, une petite chatonne du nom de Goddess Diana vit le jour : elle est l'unique descendant du troisième mariage américain de Lykoïs, et aussi le premier représentant de la race sur le sol européen. En effet, elle fut importée en France en 2013 par Christine Auverdin-Boulanger, une éleveuse de Sphynx qui souhaitait se lancer également dans cette race.
En 2014, un autre chat présentant la même mutation fut trouvé dans le nord de l'Italie. Il fut baptisé Lenticchia et intégré au programme d'élevage français. Deux ans plus tard, en 2016, un sujet ayant lui aussi des caractéristiques identiques à celles de Goddess Diana et Lenticchia fut découvert en France : le chat en question fut baptisé Chmouki et fut lui aussi utilisé au sein du programme, dans le but d'élargir le pool génétique.
En 2018, deux chatons issus d'une même portée et présentant eux aussi le patron de robe et la dépilation partielle caractéristiques du Lykoï virent le jour en Italie, plus précisément en Sardaigne. Toutefois, contrairement à leurs "prédécesseurs", ces chats-là étaient roux et non noirs. Ils furent nommés Sandra et Manu Il Mio Tesoro Italiano, et intégrés dans le programme de Christine Auverdin-Boulanger.
Ainsi, du côté européen, c'est véritablement en France que la race a été développée initialement, en élargissant son pool génétique à partir de différentes lignées, sans consanguinité, et selon un programme de métissage rigoureux suivi par le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF), l'organisme félin de référence dans le pays.
Cet organisme reconnut le Lykoï à titre provisoire en 2017, puis de manière définitive en 2019, lui ouvrant ainsi l'accès aux expositions félines organisées sous son égide. Il est également pleinement reconnu par la TICA (The International Cat Association) depuis 2017. En revanche, le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique, la Cat Fanciers' Association (CFA) américaine et la World Cat Federation (WCF) ne l'ont pour l'instant accepté qu'à titre provisoire. Quant à la Fédération Internationale Féline (FIFé), elle ne l'a pour l'heure pas du tout reconnu, même provisoirement.
Malgré cette reconnaissance plutôt rapide, le Lykoï n'est pas encore une race très répandue, puisqu'on compte seulement une vingtaine d'élevages et quelques centaines d'individus à travers le monde. Il bénéficie toutefois d'une certaine popularité en France, puisque pas moins de 105 naissances ont été enregistrées au LOOF dans les 3 premières années suivant sa reconnaissance (entre 2017 et 2019). Aux Etats-Unis, son pays d'origine, il se situait en 2018 à la 33ème place sur 45 dans le classement des races en fonction de leur nombre d'enregistrements auprès du CFA.
Le Lykoï étant encore très récent et très rare, il est difficile d'établir de manière fiable des traits généraux de son caractère, et il faut se méfier de toute généralisation hâtive.
Les éleveurs de Lykoïs le présentent comme ayant un tempérament exceptionnel - rien à voir donc avec son apparence de chat-loup. S'il est timide au premier abord et a besoin d'un peu de temps pour avoir confiance en ses nouveaux maîtres, il devient ensuite très câlin avec ces derniers, voire fusionnel, aimant guetter leurs faits et gestes dans toute la maison. Il apprécie aussi la compagnie de congénères : la cohabitation avec d'autres chats n'est donc généralement pas problématique.
À l'instar des chiens, il perçoit bien les émotions humaines et adapte son comportement en conséquence : plutôt distant quand son maître désire avoir la paix, et au contraire très proche quand celui-ci est disponible. Il miaule rarement et préfère attirer l'attention en se frottant contre les jambes de sa famille.
Le Lykoï est un chat d'appartement : contrairement à son cousin le chat de gouttière, il n'est pas fait pour vivre en extérieur, notamment parce que sa nudité partielle le prédispose aux coups de soleil et aux variations de température. Cela ne l'empêche pas le moins du monde d'être très actif. Agile et bon grimpeur, il adore monter sur les meubles pour avoir une vue d'ensemble sur tout ce qui se passe dans le foyer. Un arbre à chat qui soit un minimum élaboré est une bonne solution pour lui permettre de se placer en hauteur, s'amuser et en même temps faire ses griffes.
De plus, il est très joueur et très malin : il raffole des jeux d'intelligence, qui sont un excellent moyen pour son propriétaire de le stimuler intellectuellement tout en partageant un moment de complicité. Il est aussi particulièrement curieux et sacrément gourmand.
Le Lykoï est une race de chats robuste qui ne semble prédisposée à aucune maladie héréditaire particulière : en effet, grâce aux nombreux tests ADN effectués à ses débuts, les sujets les plus "problématiques" ont pu être écartés d'emblée des programmes d'élevage. En outre, il semble avoir hérité de son ancêtre le chat de gouttière sa santé de fer et sa robustesse.
Pour autant, la race est encore trop récente pour avoir suffisamment de recul sur d'éventuelles prédispositions à certaines maladies. Il n'est pas impossible que l'on finisse un jour par découvrir une éventuelle faiblesse ou vulnérabilité, en dépit des efforts réalisés par les éleveurs pour élargir le pool génétique et maximiser les chances d'obtenir des individus sains et bien portants.
Le Lykoï est une race de chats facile d'entretien. Un brossage de son pelage une à deux fois par semaine suffit pour garder ce dernier en bonne santé. Contrairement au Donskoy et à d'autres races de chats sans poil, sa peau ne graisse pas, même dans les endroits où elle est dégarnie : il n'est donc pas nécessaire de lui donner régulièrement un bain.
Il mue plusieurs fois par an, à l'automne et au printemps pour le mâle, et pendant les chaleurs pour la femelle. Pendant ces périodes, la chute de poils est conséquente, car la robe est entièrement renouvelée : il se retrouve alors partiellement voire totalement nu pendant plusieurs jours. Ce phénomène est parfaitement normal et ne nécessite nullement de s'inquiéter.
Comme il ne possède pas de sous-poil, il n'est pas nécessaire de le brosser davantage en période de mue : un simple coup de brosse, voire le simple fait de passer la main dans sa fourrure, suffit pour retirer le poil mort. Il faut simplement veiller à protéger son chat du soleil et du froid, car la disparition temporaire d'une partie de son pelage le rend plus vulnérable aux températures extrêmes.
Par ailleurs, les oreilles du Lykoï étant dépourvues de poil, elles présentent moins de risque d'otites ou d'infections que celles des autres chats : un nettoyage mensuel est largement suffisant.
En revanche, ses yeux demandent un peu plus d'attention. En effet, comme il ne possède pas de cils sur les paupières, des poussières et des saletés peuvent facilement se loger dans le coin de son oeil. Un nettoyage des yeux une fois par semaine avec un coton imbibé d'eau tiède est donc idéal pour limiter les risques d'infection.
Enfin, ses griffes poussent incroyablement vite : pour éviter les dégradations dans le cas où il vit en intérieur, il est indispensable de couper les griffes de son chat une fois toutes les deux semaines ou de mettre un griffoir à sa disposition.
Le Lykoï n'est pas particulièrement exigeant sur le plan alimentaire. Il n'a pas besoin de nourriture spécifique : une alimentation classique à base d'aliments secs (croquettes) ou humides (pâtée) de haute qualité lui convient très bien. Comme beaucoup de chats, il est capable de s'autoréguler : il est donc possible de lui laisser des croquettes en libre service, pour qu'il puisse manger chaque fois qu'il le souhaite.
C'est toutefois un grand gourmand, qui souvent est plus attiré par le contenu inaccessible de l'assiette de son maître que par sa propre gamelle. Il aime quémander à table et peut même se transformer en chat voleur de nourriture si l'occasion se présente. Il ne faut évidemment pas céder à ses caprices : non seulement cela l'inciterait à recommencer, mais en plus la nourriture humaine est dangereuse pour les chats.
Le prix d'un chaton Lykoï se situe entre 1500 et 1800 euros selon sa plus ou moins grande conformité au standard de la race. Il s'agit donc à ce jour d'une des races de chats les plus chères.
Ce prix se justifie en partie par sa rareté : on ne compte guère plus de quelques centaines d'individus dans le monde, et une vingtaine d'élevages.
Une autre explication à ce montant élevé est l'important travail effectué par les scientifiques et les éleveurs afin de mettre au point un chat en bonne santé. La race a en effet eu la chance de pouvoir bénéficier dès sa création de toute une panoplie de tests ADN, ce qui a permis de faire une belle sélection de sujets sains parmi toutes les mutations recensées dans le monde.