La rage est une maladie grave, sans traitement thérapeutique possible, qui concerne un grand nombre de mammifères, dont l'Homme.
La vaccination préventive des animaux a permis de réduire considérablement le nombre de cas recensés à travers le monde, mais la maladie reste endémique dans certaines régions.
Comment la rage se transmet-elle ? Comment savoir si un chat a la rage ? Peut-on en guérir, ou du moins s'en prémunir ?
La rage est une maladie virale touchant les mammifères, principalement les carnivores. Elle se traduit par une encéphalite aiguë, inéluctablement mortelle dès lors que les premiers symptômes sont apparus. Elle peut également affecter l'Homme ; c'est la raison pour laquelle elle fait l'objet d'une surveillance très stricte de la part des autorités sanitaires.
La maladie est historiquement présente sur tous les continents, à l'exception de l'Antarctique. Au fil du temps, de nombreux pays sont parvenus à l'endiguer, grâce à de grandes campagnes de vaccination. C'est le cas notamment de la France, officiellement indemne de la rage depuis 2001 : les seuls cas qui y sont désormais recensés sont le fait d'importations d'animaux contaminés à l'étranger.
Malgré tout, on estime que la rage serait aujourd'hui encore responsable de près de 60.000 décès humains par an à travers le monde. La très grande majorité des cas est recensée en Asie et en Afrique, où la maladie est toujours très répandue, du fait du coût élevé du vaccin antirabique et du manque d'information des populations.
La rage peut se transmettre d'un mammifère à l'autre sans qu'ils soient nécessairement de la même espèce (d'un chien à un chat, etc.). Cette maladie est une zoonose, c'est-à-dire une maladie du chat qui peut être transmise à l'Homme. Les vecteurs varient selon les pays et continents, mais on estime que 95% des cas de transmission à l'Homme sont le fait des chiens. La contamination par un chat reste malgré tout possible.
Le virus étant très vulnérable à la chaleur et à la lumière, la rage se transmet exclusivement par contact direct, le plus souvent via la salive, par morsure ou léchage d'une plaie. La contamination peut se faire même si l’animal porteur ne présente pas encore de symptôme de la maladie.
À noter que contrairement aux chiens, les chats sont généralement peu victimes de la rage. En effet, ils se laissent rarement approcher suffisamment pour permettre la contamination, et ont tendance à fuir leurs congénères malades.
Quelle que soit l'espèce, le délai d’incubation de la rage dépend de la localisation et de la profondeur du point d’infection. Chez le chat, il est relativement court, se situant entre 15 et 30 jours.
Pendant cette phase, le virus se propage via le système nerveux jusqu’au cerveau. Une fois qu'il l'a atteint, il s'y multiplie rapidement, avant de se répandre dans les autres organes - notamment les glandes salivaires, ce qui explique que la contamination se fait principalement par la salive. C'est à ce moment-là que les symptômes de la rage apparaissent.
La rage peut se manifester de deux façons : une forme furieuse, et une forme paralytique (ou muette).
La forme furieuse est la forme la plus connue dans l’imaginaire collectif, mais elle est relativement rare chez le chat, puisqu'elle représente seulement 20% des cas.
L’animal change d’abord de comportement : il se montre subitement agité s’il était calme, et inversement. Puis il devient irritable et très sensible aux stimulations extérieures (bruits, lumière, etc.). Il bave beaucoup, mord et griffe sans raison. Enfin, il montre de plus en plus de difficultés à se déplacer, car son corps se paralyse progressivement.
La rage furieuse évolue vers la mort du chat par paralysie des muscles respiratoires en 4 à 5 jours.
La rage paralytique, ou rage muette, est la forme la plus courante chez le chat (80% des cas).
Elle se caractérise par une paralysie des muscles faciaux, une salivation excessive et des difficultés à déglutir. Contrairement à la rage furieuse, le chat n'est pas spécialement agressif.
Comme la forme furieuse, la rage paralytique conduit au décès du chat en seulement 4 à 5 jours, par paralysie des muscles respiratoires.
Après contamination, il n'existe aucun traitement contre la rage pour le chat. Un individu déclaré officiellement enragé par un vétérinaire doit être euthanasié sans délai afin d'éviter la propagation de l'infection.
En revanche, la vaccination du chat contre la rage est très efficace à titre préventif. Elle a d'ailleurs permis l'éradication de la maladie dans de nombreux pays, en réduisant drastiquement le nombre de vecteurs potentiels.
Elle est surtout recommandée si le chat a un accès à l'extérieur ou est en contact avec d'autres animaux. Un individu vivant exclusivement en intérieur a, quant à lui, très peu de risques de contracter la maladie.
En France, il est strictement interdit d'abattre un animal suspecté d'avoir la rage, car seule l'évolution de la maladie permet d'établir un diagnostic fiable et définitif.
Un chat ayant mordu un autre animal ou un être humain doit immédiatement être conduit chez un vétérinaire pour contrôler l'évolution de son état de santé. Cette observation prend la forme de 3 examens (aux 1er, 7ème et 14ème jours après la morsure), qui sont à la charge du propriétaire. La procédure doit être effectuée même si le chat ne présente aucun signe de maladie au moment de la morsure.
Au terme de la période d'observation :
Si, pour des raisons de sécurité, il faut procéder à l'euthanasie du chat sans attendre la fin de la période d'observation, ou si ce dernier décède avant que le diagnostic ait été établi, le vétérinaire se doit d'envoyer le corps à l'Institut Pasteur pour une analyse approfondie.
Si une personne se fait mordre par un chat, il convient de désinfecter immédiatement la plaie pour empêcher le virus de pénétrer dans l'organisme, dans l'hypothèse où l'animal serait effectivement contaminé.
Un vaccin antirabique peut également être inoculé de manière préventive, le plus souvent dans les 24 à 48 heures après la morsure. En effet, dans le cas des humains, il est possible de traiter la maladie tant que les symptômes ne sont pas apparus, car le vaccin contre la rage permet de venir à bout du virus avant qu'il n'entre en action.
En revanche, une fois la maladie déclarée, il est trop tard pour intervenir. C'est pourquoi il est primordial de consulter sans tarder un médecin ou un vétérinaire en cas de doute ou de prise de risque.
Chez l'Homme, le délai d'incubation est généralement de plusieurs mois, donc beaucoup plus long que chez le chat. Cela laisse le temps d'établir le diagnostic de l'animal mordeur de manière fiable, et de déterminer s'il convient d'injecter de nouvelles doses de vaccin antirabique à la victime. Ce dernier étant très efficace s'il est réalisé à temps, le risque de développer malgré tout la maladie est extrêmement faible.
La rage a pendant longtemps été responsable de nombreux décès animaux et humains à travers le monde, du fait de son évolution très rapide et de l'absence totale de traitement. La mise au point du vaccin contre la rage et l'introduction d'une surveillance à l'échelle nationale ont permis de considérablement réduire l'impact de la maladie, voire de l'éradiquer dans plusieurs pays.
Malgré tout, on dénombre encore de trop nombreux décès chaque année. Pour cette raison, plusieurs associations internationales se sont fixé comme objectif, à l'occasion de la Journée mondiale de la rage en septembre 2018, d'éradiquer la maladie d'ici 2030. Elles prévoient à cette fin la mise en place de grandes campagnes d'information, de sensibilisation et de vaccination dans les pays où elle est encore endémique.