Le Singapura est un chat de petite taille. Il est même reconnu comme étant le chat domestique le plus petit au monde. La femelle adulte pèse autour de 2 kilos, tandis que le mâle peut atteindre un poids d’environ 3,5 kilos.
C’est un chat quelque peu trapu et musclé : à ce titre, il est considéré de type médioligne et sous-type semi-cobby. Sa tête est ronde, et il est pourvu de grands yeux en amande de couleur noisette, marron, verte ou jaune. Ses oreilles, larges à la base, profondes et plutôt grandes comparativement à sa taille, se terminent légèrement en pointe. Sa queue, mince et un peu plus courte que le corps, arbore pour sa part un bout arrondi.
Courte, très fine et lustrée, sa robe est de type « ticked tabby », c’est-à-dire que les mèches de poil présentent des portions dont les teintes sont alternativement pâles et foncées. Le dessous de l’animal, y compris sa gorge, son museau et son menton, sont de la teinte plus pâle.
En plus de ses yeux et de ses oreilles inhabituellement grands pour sa taille, la troisième caractéristique physique remarquable du Singapura est la couleur sépia de sa robe. Il s’agit d’une robe présentant des reflets beiges à marron foncé, sur fond ivoire intense.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Singapura doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
« Singapura » est le nom malaisien de Singapour. Ce nom a aussi été attribué à un petit félin considéré comme le plus petit chat domestique au monde et originaire de la cité-État de l’Asie du Sud-Est, située à l’extrémité sud de la péninsule malaise.
À Singapour, la couleur marron ou marron foncé est répandue dans le bagage génétique et est caractéristique de la population locale de chats domestiques. Cependant, la fourrure du Singapura est d’ordinaire assez pâle, et l’histoire de son origine est loin d’être simple. Il n’est pas facile de s’y retrouver.
Historiquement, la version la plus communément admise était celle de The International Cat Association (TICA), mettant en scène un géophysicien américain, Hal Meadow, qui se trouvait à Singapour au début des années 70, travaillant alors pour une compagnie pétrolière. Sa femme Tommy avait été juge pour la Cat Fanciers’ Association (CFA) et s’intéressait à l’élevage félin – elle avait élevé des Birmans, des Abyssins et des Siamois – ainsi qu’à la génétique – elle avait d’ailleurs mené des expériences génétiques sur des souris et des rats. Compte tenu des intérêts de Tommy, Hal lui envoya, lors d’un séjour dans la cité-État en 1971, trois chats de couleur marron en provenance d’Asie du Sud-Est. Il se les était procurés auprès de l’équipage d’un navire qui les avait adoptés et sur lequel il avait navigué.
En 1974, lorsque Hal fut affecté à Singapour pour son travail, lui et sa femme déménagèrent en compagnie de leurs chats : deux Birmans et trois descendants de ceux qui avaient été expédiés d’Asie trois ans plus tôt. En 1975, à leur retour aux États-Unis, les Meadow rapportèrent avec eux un Birman et cinq individus de couleur marron – dont deux chatons nés à Singapour. Hal et Tommy Meadow entreprirent alors un projet d’élevage afin de créer une nouvelle race qui porterait le nom de Singapura.
En 1980, Barbara Gilbertson, qui fait partie des premieres éleveurs de Singapuras, ramena aux États-Unis un autre chat, nommé Chiko, qu’elle s’était procuré à la SPCA (Society for the Prevention of Cruelty to Animals) de Singapour, et qui fut inclus dans le programme de reproduction. Enfin, en 1987, un autre éleveur s’appelant Gerry Mayes se rendit à Singapour pour se procurer quelques chats locaux retournés à l’état sauvage, appelés « chats d’égout » par la population, en raison de leur tendance à se réfugier dans le réseau d’évacuation des eaux de la cité. Ces individus furent enregistrés auprès de la TICA et furent intégrés dans le projet d’élevage du Singapura.
Cependant, au fil du temps, d’autres versions de l’origine de la race avaient auparavant fait surface, ce qui avait semé la controverse. Les Meadow auraient d’abord déclaré avoir capturé un de leurs chats précurseurs à proximité d’un restaurant thaïlandais de Singapour et s’être emparés des deux autres dans un nid trouvé sur le front de mer de la cité-État. Cette première version a fini par être battue en brèche à la suite d’événements déterminants.
Premièrement, lorsque l’éleveur passionné Gerry Mayes se rendit à Singapour en 1987 afin d’en rapporter des « chats d’égout », il découvrit que les Meadow, lors de leur arrivée en 1974, avaient emmené avec eux - et enregistré auprès du Ministry of National Development (ministère du Développement national) de Singapour - des Abyssins et des Birmans. De plus, sur place, personne ne semblait avoir déjà vu, dans les rues de Singapour, des chats ressemblant aux « chats d’égout » décrits par Hal et Tommy Meadow.
Gerry Mayes se posa donc la question : se pourrait-il que les Singapura des Meadow descendent en fait des Abyssins et des Birmans qu’ils avaient emportés à Singapour ? Cela ne l’empêcha pas de rapporter avec lui aux États-Unis plusieurs chats de Singapour, qui ne purent toutefois pas être enregistrés auprès de la CFA en tant que Singapuras, puisqu’ils ne répondaient pas aux critères de la race selon cette association. Pour sa part, la TICA accepta de les enregistrer. Après cinq générations, les descendants de ces chats sont aujourd’hui reconnus par la CFA en tant que Singapuras.
À peu près à la même époque, Lucy Koh, qui était depuis longtemps impliquée dans le Singapore Cat Club, entreprit des recherches et trouva très peu de chats à Singapour correspondant aux critères des Singapura. Elle affirma même avoir mis la main sur un véritable chat de Singapour, appelé Baby Bull, qui était doté d’une fourrure marron foncé, donc beaucoup plus foncé que les Singapura de couleur ivoire sombre et sépia des Meadow. Et, surtout, il était de taille beaucoup plus forte.
De plus, Lucy Koh affirma avoir en sa possession une copie d’une lettre adressée en 1975 à l’éditeur du Cat World Magazine par Tommy Meadow, un mois avant qu’elle et son mari quittent Singapour. Dans cette lettre, elle aurait déclaré son intention d’atteindre la renommée en réussissant à faire passer des chats d’origine américaine pour des chats de Singapour.
Un troisième événement propre à soulever des doutes sur les véritables origines du Singapura se produisit en 1991. Cette année-là, le Singapore Tourist Promotion Board (STPB) décida de conférer au Singapura le titre de mascotte nationale. À la suite d’un concours pour lui trouver le meilleur surnom, l’organisme touristique le repabtisa également « Kucinta », un mot-valise constitué de « kucin » (« chat », en malais) et « cynta » (« amour »). Kucinta a aussi la signification de « Celui – ou celle – que j’aime ». Le nouveau nom du petit félin signifie donc « chat-amour », et on l’appelle souvent « chat-amour de Singapour ».
Le STPB avait pourtant demandé son avis à Lucy Koh à propos du Singapura. Celle-ci leur avait donné son opinion, à savoir qu’il s’agissait d’un hybride de chats américains. Elle affirma que Tommy Meadow – qui s’était impliquée au sein de la Singapore Feline Society (SFS) en tant que registraire – avait elle-même créé le standard de la race et avait modifié les procédures d'enregistrement des chats chez la SFS. Refusant d’accorder de la crédibilité à ces informations, le STPB se tourna vers Tommy Meadow afin d’avoir sa version qui était, bien sûr, très différente. Il faut dire que le STPB ne voulait certainement pas renoncer à son importante campagne de promotion basée sur l’utilisation de ce petit félin comme emblème national.
Voyant cela, Lucy Koh raconta l’histoire à Sandra Davie, une reporter pour le quotidien Strait Times de Singapour. La journaliste mena enquête et finit par publier un article dans lequel elle affirmait que, loin d’avoir rescapé des chats de ruelle de Singapour comme elle l’avait déclaré, Tommy Meadow avait plutôt créé le Singapura à Houston, au Texas, en hybridant des Abyssins avec des Birmans.
Convoquée devant la CFA afin de s’expliquer, l’éleveuse adapta sa version en affirmant que les chats à l’origine de la race étaient, en fait, ceux que lui avait expédiés son mari en 1971, alors qu’il travaillait déjà à Singapour. Il aurait trouvé ces chats sur les docks du district Lo Yang, ou dans les environs. Afin de justifier ses précédents mensonges, elle prétendit que Hal était alors en mission très discrète, sinon secrète, pour la compagnie pétrolière qui l’embauchait. Autant dire que ses interlocuteurs se trouvaient presque plongés dans un véritable roman d’espionnage.
Tommy Meadow nia par ailleurs avoir élevé des Abyssins à l’époque où elle s’occupait de la reproduction des Singapura. Elle élabora également diverses réponses afin de contrer les arguments de ses détracteurs. Il semble que ses explications aient été retenues par les associations félines, puisque le Singapura est toujours reconnu par la plupart d’entre elles. La CFA finit même par déclarer que peu importe si les accouplements entre les chats à l’origine de la race se soient produits dans les rues de Singapour ou au Michigan, le pool génétique de la race provient de l’Asie du Sud-Est – ce qui est effectivement le cas du Birman et de l’Abyssin.
En tout état de cause, étant décédée en 2004, Madame Meadow n’aura plus jamais l’occasion d’apporter de nouvelles informations à propos de l’histoire de cette race féline à laquelle elle fut si étroitement liée.
En 1979, la TICA reconnut le Singapura en tant que race « naturelle » (et non hybride), et l’autorisa à participer aux championnats. La CFA le reconnut pour sa part en 1982, mais ne l’agréa pour les championnats qu’en 1988. Aux États-Unis, la race est également reconnue par l’American Cat Fanciers’ Association (ACFA).
En Europe, le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) et la Fédération Internationale Féline (FIFé), les principales associations félines de Grande-Bretagne et d’Europe, la reconnaissent elles aussi.
On peut donc parler d’unanimité, en dépit de la controverse attachée à cette race.
Le Singapura n’en reste pas moins une race de chat rare, notamment du fait qu'elle est considérée comme « naturelle » par les associations félines – notamment la CFA –, et donc qu’aucun croisement extérieur n’est autorisé. Le nombre de ses représentants ne peut par conséquent augmenter que très lentement. Ainsi, selon la CFA, la population mondiale de Singapuras se situait en 2006 autour de 5.000 individus. En France, moins d’une cinquantaine de naissances sont enregistrées chaque année.
Le Singapura est un magnifique petit compagnon, affectueux et plein d’entrain. C’est en effet un chat vif, énergique et très actif, qui se montre aussi très affectueux et amical, car il adore la compagnie des humains. Il apprécie de pouvoir s’étendre sur les cuisses ou les épaules de son maître ou sa maîtresse, à qui il témoigne volontiers son affection – et il en attend autant en retour.
Intelligent et curieux, il aime beaucoup jouer, de même que grimper sur les étagères ou armoires, afin de disposer d’une position surélevée lui offrant une vue imprenable sur son environnement. Tout au long de sa vie, son tempérament juvénile et joueur ne le quitte pas. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’il s’adapte très bien à la présence d’enfants ou d’autres animaux de compagnie, qui constituent pour lui de bienvenus compagnons de jeu. Pour autant, comme n’importe quelle autre race de chat, il ne doit pas être laissé seul en présence d’un très jeune bambin.
Par ailleurs, le Singapura est connu pour être peu vocal. Il ne miaule pas très souvent, et sa voix se fait assez discrète.
Si l’on ajoute à cela le fait qu’il aime la chaleur et se montre peu enclin à sortir à l’extérieur par temps frais ou froid, tout concourt à faire de lui un chat d’appartement idéal. Son besoin impératif d’activité rend néanmoins indispensable de lui offrir un arbre à chat et des jouets pour chat afin d’éviter qu’il ne saccage l’appartement, notamment lorsqu’il est laissé momentanément seul.
Il n’aime d’ailleurs pas la solitude, et s’en accommode plutôt mal. Mieux vaut donc pour lui un foyer où il n’est pas trop souvent livré à lui-même ni trop longtemps, et où au moins une personne passe quotidiennement un certain temps en sa compagnie.
Cette race tirant son origine d’un pool génétique très limité, des maladies héréditaires ou congénitales pourraient bien se révéler chez le Singapura. Cela dit, elle est considérée comme robuste et peu sujette aux maladies.
Pour le moment, selon le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF), la principale association féline de Grande-Bretagne, seules l’atrophie rétinienne progressive et la déficience en pyruvate kinase ont été recensées comme maladies auxquelles le Singapura est particulièrement exposé.
Comme le nom de la maladie l’indique, les chats affectés par l’atrophie rétinienne progressive voient leur vue se dégrader petit à petit, en raison d’une atrophie progressive de la rétine. Quant à la déficience en pyruvate kinase, elle peut causer une certaine forme d’anémie chez les animaux qui en souffrent. Cela peut provoquer de la léthargie, des diarrhées, une perte d’appétit et de poids, et affecter l’apparence de la fourrure du chat. Cette maladie peut même conduire à un décès prématuré de l’animal.
Toutes deux peuvent être détectées par des tests génétiques, ce qui permet aux éleveurs de Singapura sérieux de repérer et retirer de leur élevage les individus portant les gènes défectueux. Tout acheteur éventuel devrait d’ailleurs exiger la preuve qu’un test s’étant révélé négatif a bien été effectué sur le chaton qu’il souhaite adopter.
Il est intéressant de noter que ces deux maladies sont également présentes chez l’Abyssin. Cette race de chat est d’ailleurs la seule chez laquelle l’atrophie progressive de la rétine s’est avérée congénitale. Or c’est aussi précisément l’une des deux races qu’on soupçonne d’être en réalité à l’origine du Singapura…
Enfin, il a aussi été rapporté que la femelle Singapura présente une prédisposition à l’inertie de l’utérus. Chez les chattes touchées par cette défaillance du système reproducteur, les contractions sont insuffisantes pour permettre l’expulsion du fœtus lors de la mise-bas de la chatte, et il est alors nécessaire de procéder à une césarienne. Sachant qu'il n’existe pas de test pour détecter ce problème de santé, il convient de se montrer vigilant lors de la première mise-bas d’une femelle Singapura, et de prévoir autant que possible une assistance vétérinaire. S’il s’avère qu’elle présente cette anomalie, il est recommandé de faire stériliser la chatte, puisque chaque éventuelle mise-bas future s’avérerait risquée pour elle et pour ses petits à naître.
Le pelage court et fin du Singapura ne demande pas un entretien particulièrement minutieux. Brosser le poil de son chat de manière hebdomadaire suffit.
Il est également recommandé de brosser les dents du chat chaque jour afin de prévenir les maladies parodontales.
Enfin, il convient d’examiner les oreilles du chat de façon hebdomadaire et, au besoin, de les nettoyer à l’aide d’un tampon d'ouate ou d’un chiffon doux imbibé d'un mélange moitié-moitié de vinaigre de cidre et d'eau tiède.
Nourrir un Singapura ne présente pas de difficulté particulière. Il faut simplement veiller à ce que sa nourriture soit équilibrée et de qualité, en s’informant si besoin auprès d’un éleveur de Singapura ou d’un vétérinaire.
Par ailleurs, comme pour toute autre race, il faut également tenir compte du fait que les besoins alimentaires du chat évoluent au cours de sa vie.
Enfin, comme le Singapura n’a habituellement pas tendance à trop manger et se contente généralement de la quantité de nourriture dont il a besoin, c’est une race peu exposée aux problèmes d’obésité du chat.
En Europe – et notamment en France –, un chaton Singapura de compagnie peut être adopté pour 1.000 à 1.600 € environ. Néanmoins, pour un chat destiné à l’élevage ou à participer aux concours de beauté félins, le prix peut grimper jusqu'à 1.800 €, voire plus. Il n’y a pas de différence notable de prix entre mâles et femelles.
Les montants demandés sont nettement plus abordables en Grande-Bretagne, où un Singapura de compagnie peut coûter entre 300 et 400 £, tandis qu’un chaton destiné à concourir atteint voire dépasse les 600 £.
Au Canada, il est possible de se procurer un petit Singapura pour une somme allant de 800 à 2.000 $.
Enfin, aux États-Unis, un chaton Singapura peut être acquis pour environ 800 à 1.500$. Là encore, un individu destiné à l’élevage ou à la compétition peut s’avérer sensiblement plus dispendieux.
En 1991, dans le cadre d’une grande campagne de promotion internationale, le Singapura a servi de mascotte touristique au Singapore Tourist Promotion Board (STPB), au point d’ailleurs de se voir décerné le titre de « trésor national vivant ». À la suite d’un concours destiné à lui trouver un surnom, l’organisme a opté pour « Kucinta », un mot-valise constitué de « kucin » (« chat », en malais) et « cynta » (« amour »). Kucinta a également la signification de « celui – ou celle – que j’aime ». Le nouveau nom du petit félin signifie donc « Chat-amour », et on l’appelle d’ailleurs souvent « Chat-amour de Singapour ».
Au cours de la campagne publicitaire, quinze sculptures en son honneur ont été érigées sur la rive de la rivière Singapour, à proximité du pont Cavenagh. Elles ont toutes été l’objet de vandalisme ou de vol, sauf une, qui représente une mère et ses deux chatons Kucintas.
Le Kucinta n’a pourtant pas la même renommée que le Merlion, une créature mythique à tête de lion et corps de poisson, figure emblématique de la cité-État depuis 1964. Ces deux mascottes mettent cependant en évidence l’affection des Singapouriens pour les félins.
En dépit de sa petite taille, le Singapura dégage une chaleur étonnante, qui est par exemple nettement perceptible lorsqu’il se love sur les cuisses de son maître ou de quelqu’un d’autre.
Cela est probablement lié au fait qu'il n’est pourvu d’aucun sous-poil, et que sa chaleur se communique donc quasi directement aux cuisses sur lesquelles il se trouve.
Soyez le(a) premier(ère) à donner votre avis sur cette race de chat !
Vous connaissez bien les Singapuras, ou possédez vous-même un Singapura ?
Que pensez-vous de cette race ? Avez-vous des conseils à partager ?