Lorsqu'on adore les chats, il est potentiellement tentant d'exercer un métier en lien avec eux. On peut ainsi par exemple vouloir devenir vétérinaire, éleveur, gestionnaire d'un refuge, responsable d'une pension... ou encore comportementaliste.
Ce dernier métier demeure mal connu ; en tout cas, il l'est nettement moins que celui par exemple de vétérinaire. Il est toutefois en vogue, porté par le fait que les petits félins occupent une place croissante au sein des foyers et surtout qu'on se préoccupe davantage qu'autrefois de leur bien-être. Il permet au demeurant de résoudre un certain nombre de conflits de cohabitation entre humains et animaux - ce qui d'ailleurs aide à limiter le nombre d'abandons.
En quoi consiste le métier de comportementaliste félin ? Quelles sont les qualités requises et quelle formation faut-il suivre pour l'exercer ? Quels revenus peut-on espérer en tirer ?
Un comportementaliste félin (ou intervenant en comportement félin au Québec) est un spécialiste du comportement des chats.
Concrètement, il possède des connaissances sur la façon dont ces derniers raisonnent (une discipline appelée éthologie), sur leur langage verbal ainsi que corporel, mais aussi sur leurs besoins. Tout ceci lui permet d'identifier les causes potentielles en cas de problème de comportement d'un chat (miaulements, malpropreté, agressivité...) et de proposer des solutions pour le résoudre. On le qualifie d'ailleurs parfois de manière un peu abusive de « psy pour chat ».
Ainsi, son aide est précieuse pour assurer le bien-être d'un petit félin et permettre une cohabitation harmonieuse au sein du foyer.
En revanche, un comportementaliste n'est pas un éducateur. Ce dernier se focalise quant à lui sur l'éducation d'un chat : il peut lui apprendre ainsi les bonnes manières (comme jouer sans sortir les griffes), des tours (donner la patte, tourner une poignée...) et toutes sortes d'autres choses potentiellement utiles (par exemple marcher en laisse). Les deux métiers sont toutefois complémentaires, raison pour laquelle de nombreux éducateurs sont aussi comportementalistes.
Un comportementaliste félin n'est pas non plus un vétérinaire : il ne doit réaliser ni examen clinique, ni diagnostic, ni prescription de traitement. S'il soupçonne une cause médicale au problème pour lequel il est sollicité, il doit inciter le propriétaire à se tourner vers un professionnel de santé. Cela étant, il existe des vétérinaires comportementalistes, qui donc en plus des connaissances que possède tout vétérinaire disposent aussi d'une expertise sur la psychologie et les comportements des animaux : cela leur permet d'avoir également le même rôle qu'un comportementaliste.
La plupart du temps, le comportementaliste félin est sollicité lorsqu'un chat souffre d'un trouble du comportement : son rôle est alors d'en déterminer l'origine et de trouver des solutions.
Cela peut concerner toutes sortes de situations, mais les plus fréquentes sont :
Lorsqu'il est sollicité pour résoudre un problème, le comportementaliste commence généralement par discuter longuement avec le maître pour bien comprendre la situation et se renseigner sur le quotidien de l'animal : comment il est nourri, est-ce qu'il a accès à l'extérieur, etc. Dans un deuxième temps, il demande à le voir, de préférence dans son environnement habituel. En général, il se concentre alors en particulier sur la disposition des meubles et des accessoires (panier, gamelle, litière...), ainsi que les relations du chat avec les autres membres de la famille. Il lui faut donc être en mesure de se rendre au domicile du client, même s'il peut prodiguer aussi des conseils basiques par téléphone ou visioconférence.
Le comportementaliste félin peut également intervenir en amont de tout problème, par exemple pour donner des conseils pour choisir un chat, aménager le logement, organiser son quotidien, entretenir de bonnes relations avec lui... : en somme, tout ce qu'il faut pour que ses besoins soient satisfaits et qu'il soit heureux.
Naturellement, si l'on souhaite devenir comportementaliste félin, il est crucial d'aimer profondément les chats, et d'être en mesure de passer beaucoup de temps à leurs côtés. Cela suppose notamment de ne pas y être allergique, et de ne pas en avoir peur - y compris lorsqu'ils adoptent un comportement anormal, voire font preuve d'agressivité.
Il faut aussi savoir se montrer patient. En effet, l'origine d'un trouble comportemental n'est pas toujours facile à déterminer : plusieurs heures d'observation sont parfois nécessaires. Il ne faut donc pas s'attendre à parvenir à chaque fois à comprendre ce qui se passe et trouver une solution au premier coup d'oeil : un certain temps est souvent nécessaire pour y voir clair.
Ceci mène à la qualité suivante : pour devenir comportementaliste félin, il convient d'être doté d'un grand sens de l'observation. En effet, un chat manifeste le plus souvent son mal-être et son stress de manière subtile. Il risque donc d'être difficile de comprendre la cause et l'ampleur du problème dont il souffre si l'on est peu attentif aux détails - par exemple à de petits changements d'attitude dans une situation donnée.
De plus, il est important d'avoir un solide sens des responsabilités. Après tout, un problème de comportement même mineur est susceptible de se traduire à terme par des destructions, une blessure et/ou un accident potentiellement grave, que ce soit pour l'animal lui-même ou pour son entourage. Il existe aussi un risque d'abandon si la situation devient invivable aux yeux de son propriétaire : il est d'ailleurs courant que le recours à un comportementaliste soit pour lui la tentative de la dernière chance avant de décider de se séparer de son animal. Par conséquent, il ne saurait être question de prendre sa mission avec légèreté voire désinvolture.
Il faut impérativement aussi savoir se montrer diplomate. En effet, la plupart des problèmes de comportement sont en réalité causés par le maître lui-même, parce qu'il ne répond pas correctement aux besoins de son animal et/ou adopte sans même s'en rendre compte des attitudes qui le stressent ou l'irritent. Il faut donc parvenir à lui faire réaliser l'origine du problème, sans pour autant lui donner l'impression de le juger ou de le réprimander.
Enfin, il faut également savoir se montrer pédagogue, car il est crucial ensuite de bien lui expliquer ce qu'il doit faire ou ne pas faire pour arranger la situation. La résolution du problème dépend directement de sa compréhension des explications qu'on lui prodigue pour y parvenir, étant donné le rôle décisif qu'il a à jouer. Évidemment, une réussite ne peut qu'être bénéfique en termes de fidélisation et développement de la clientèle.
La formation pour devenir comportementaliste félin est moins exigeante que par exemple celle pour devenir vétérinaire. Au demeurant, il est rarement nécessaire d'obtenir un diplôme en particulier pour avoir le droit d'exercer ce métier.
Pour autant, il ne saurait bien sûr être question de s'autoproclamer expert du sujet, car il requiert un certain nombre de connaissances sur la gent féline. Même si la loi ne l'impose pas, suivre une formation de comportementaliste est donc vivement conseillé, d'autant que cela permet aussi d'acquérir une certaine légitimité.
Une option intéressante est d'opter pour une formation d'éducateur canin et félin qui comprend un volet comportementaliste, puisque cela permet alors d'exercer les deux métiers et de couvrir les deux espèces à la fois. L'inconvénient est qu'évidemment se former prend alors plus de temps et revient plus cher.
Il est aussi possible de devenir vétérinaire comportementaliste, c'est-à-dire un vétérinaire ayant aussi les compétences requises pour traiter les troubles de comportement des animaux. Pour le coup, c'est évidemment une solution beaucoup plus longue, chère et exigeante que d'apprendre seulement le métier de comportementaliste.
Quoi qu'il en soit, certains centres de formation proposent d'inclure dans le cursus une option « gestion d'entreprise » pour apprendre entre autres à créer un site internet, faire de la comptabilité, développer sa clientèle, gérer la relation client, établir un budget... Si l'on n'a pas déjà des compétences sur ces sujets, c'est effectivement très pertinent, dans la mesure où dans l'immense majorité des cas un comportementaliste travaille à son compte plutôt qu'au sein d'une structure.
Voici plus d'informations sur les formations dispensées en France, en Belgique, en Suisse et au Québec.
En France, dès lors qu'on souhaite travailler au contact d'animaux domestiques (que ce soit en tant que comportementaliste ou tout autre métier), il est nécessaire d'obtenir l'Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie (ACACED). Elle remplace depuis 2016 le Certificat de Capacité Animaux Domestiques (CCAD), et permet d'obtenir des connaissances basiques sur les besoins des animaux. Elle coûte entre 290 et 540 euros selon les cas. L'ACACED option chat s'obtient au terme d'une formation de 14 heures en présentiel ou en visioconférence, puis d'un test d'évaluation.
En revanche, aucun diplôme dédié au métier de comportementaliste félin n'est requis pour l'exercer. D'ailleurs, il n'existe aucun diplôme reconnu par l'État à l'heure actuelle. Il n'en demeure pas moins vivement conseillé de suivre une formation dédiée afin d'acquérir suffisamment de connaissances pour le faire dans de bonnes conditions, mais aussi d'acquérir une certaine légitimité auprès des clients. En général, une telle formation s'étale sur une durée de l'ordre de 300 heures. Elle comporte à la fois une partie théorique sur l'éthologie du chat et des mises en pratique, via des études de cas et des simulations de véritables consultations. Certains centres proposent de passer l'ACACED en même temps. Quoi qu'il en soit, il faut habituellement compter autour de 2500 euros.
En Belgique, aucun diplôme particulier n'est imposé par la loi pour officier en tant que comportementaliste félin.
Il n'en demeure pas moins vivement conseillé de suivre une formation dédiée pour acquérir suffisamment de connaissances sur les besoins et le comportement des chats, et si possible avoir un minimum d'expérience pratique avant de se lancer. C'est d'autant plus vrai qu'on peut alors s'en prévaloir auprès de clients potentiels, en particulier quand on se lance.
Différentes formations de comportementaliste félin existent : il faut généralement compter entre 100 et 200 heures de cours théoriques et pratiques, qui se déroulent en présentiel et/ou à distance. Un examen est réalisé au terme de la formation choisie, pour valider les compétences acquises. En termes de budget, il faut généralement tabler sur un total de 1000 à 2000 euros.
Il en va de la Suisse comme de la France et de la Belgique : il n'est pas nécessaire de posséder un diplôme particulier pour devenir comportementaliste félin. Toutefois, là encore, suivre une formation de qualité sur ce sujet est fortement recommandé pour acquérir une certaine légitimité et surtout exercer dans de bonnes conditions.
Diverses formations plus ou moins complètes sont disponibles, en présentiel et/ou en ligne. Certaines sont même diplômantes, c'est-à-dire qu'elles permettent d'obtenir un diplôme reconnu par l'État : on peut citer en particulier la formation professionnelle de comportementaliste félin non vétérinaire dispensée par le centre Monde du chat. Elle dure au total 300 heures, réparties entre des cours théoriques et des travaux de mise en pratique. Accessible à partir de 23 ans, elle coûte au total 6900 francs suisses, soit environ 7000 euros. Une fois la formation suivie et les différents examens réussis, un diplôme de comportementaliste félin non vétérinaire est remis au participant.
Le métier d'intervenant en comportement félin n'est pas encadré au Québec : il n'existe pas de diplôme dont il faut impérativement disposer pour avoir le droit de l'exercer. Malgré tout, il est vivement conseillé de suivre une formation sérieuse et reconnue : cela permet non seulement d'acquérir les compétences nécessaires pour travailler correctement, mais aussi d'avoir une certaine légitimité.
Différents centres proposent des formations pour devenir intervenant en comportement félin. Elles se déroulent le plus souvent sur une durée comprise entre 50 et 100 heures, et incluent normalement un volet pratique en plus des cours théoriques. On les suit généralement à distance, mais certaines peuvent être effectuées en présentiel. Le prix est très variable en fonction notamment de la durée, mais il faut habituellement prévoir aux alentours de 3000 dollars canadiens (soit environ 2000 euros).
Dans la mesure où la plupart des comportementalistes félins exercent à leur compte et non en tant que salariés, il n'y a pas vraiment de grille de salaires pour ce métier. Les revenus qu'on en tire dépendent en fait simplement du nombre de clients que l'on parvient à obtenir, sachant qu'on peut beaucoup moins compter sur la fidélisation de la clientèle que dans d'autres métiers - par exemple celui de toiletteur ou de vétérinaire. Néanmoins, il faut généralement plusieurs mois (voire plusieurs années) pour commencer à gagner suffisamment d'argent afin d'en vivre correctement.
Une fois que l'on commence à s'être fait une place dans le milieu et à avoir un nombre intéressant de clients, on peut espérer, en tout cas en début de carrière :
Naturellement, plus on a d'expérience et plus on parvient à acquérir une bonne réputation (au point que potentiellement on n'a même plus vraiment besoin de faire d'efforts de prospection), plus on peut espérer générer de bons revenus.
Lorsqu'on souhaite exercer comme comportementaliste félin, cela suppose bien souvent de se mettre à son compte. En effet, il existe très peu de structures embauchant des personnes exerçant ce métier comme salariées : certaines cliniques vétérinaires le font par exemple, mais c'est davantage l'exception que la règle.
Si l'on décide effectivement de se lancer comme indépendant, il est fortement conseillé de prendre différentes précautions pour maximiser ses chances de réussite :
Au demeurant, il peut être judicieux de démarrer comme comportementaliste félin seulement à temps partiel, en complément d'une autre activité (par exemple salariée) qui génère des revenus substantiels - voire stables. C'est d'autant plus utile qu'il existe toujours un risque de réaliser plus ou moins rapidement qu'en fait ce métier ne nous convient pas...
Le métier de comportementaliste félin n'est pas très ancien, mais il a le vent en poupe : non seulement car il permet de régler nombre de problèmes de comportement qui empoisonnent parfois le quotidien des propriétaires de chats, mais aussi parce que de façon générale ces derniers sont de plus en plus attentifs au bien-être de leur animal.
Que ce soit en France, en Belgique, en Suisse ou au Québec, aucun diplôme spécifique n'est requis pour l'exercer. Toutefois, il est fortement conseillé de suivre avant de se lancer une formation sérieuse faisant la part belle à la pratique, afin d'acquérir toutes sortes de connaissances utiles sur la gent féline.
Néanmoins, ces dernières ne font pas tout : devenir comportementaliste nécessite aussi diverses qualités, notamment sur le plan relationnel. Si on craint de ne pas les avoir ou être capable de les acquérir, il ne faut pas hésiter à envisager de se tourner vers un autre métier au contact des chats.