Le Chausie est un grand chat (particulièrement les mâles) de type long et puissant et à la silhouette longue et rectangulaire. D’allure gracieuse, il possède une musculature puissante sans pour autant être très voyante. La cage thoracique est large, les pattes sont d'une longueur moyenne avec des membres postérieurs plus puissants que la plupart des autres races de chats. La queue est plus courte que celles des autres races et atteint le jarret.
Côté minois, le Chausie présente une tête de forme triangulaire large, avec des pommettes saillantes, un front bombé et un long museau. Les oreilles sont larges à la base et bien ouvertes. Les plumets sont très appréciés par les éleveurs de cette race. Les yeux, de forme ovale légèrement aplati sur le dessus, sont généralement de couleur jaune or à noisette. Les nuances vert clair sont également acceptées.
La robe de ce chat présente un poil dense de longueur courte à moyenne. Son pelage rappelle celui de son ancêtre sauvage, le chat de jungle Felis chaus, notamment à cause de son tiquetage. Plus le chat présente un tiquetage (plusieurs bandes de couleur sur un même poil) important, plus il sera apprécié lors des expositions félines.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Chausie doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Seules trois couleurs sont actuellement reconnues par les standards du TICA et du LOOF. Il peut exister des Chausie arborant d’autres robes, mais ils ne peuvent être enregistrés auprès du LOOF et/ou de la TICA.
Les chatons Chausie noirs peuvent présenter de légères marques tabby qui disparaissent à mesure que le chaton grandit. Par ailleurs, l’exposition prolongée au soleil peut faire brunir la fourrure du Chausie noir.
Héritage direct du chat sauvage Felis chaus, le motif black grizzled tabby est spécifique au Chausie. En effet, aucun autre chat domestique ne présente ce motif, à moins d’avoir un ancêtre sauvage dans son arbre généalogique. Dès lors, on comprend sans peine que cette variété soit la plus recherchée, car la plus proche du pelage du chat de jungle.
Les chatons, originellement noirs, présentent des marques tabby noires en grandissant, tandis que leur fourrure s’éclaircit. Le poil du Chausie black grizzled tabby présente un ticking changeant en fonction de la partie du corps, qui va du gris souris sombre avec la pointe du poil noire à un ticking à trois bandes (gris souris, blanc et noir) chez les plus beaux spécimens. Cette caractéristique atteint son expression complète et finale aux 3 ans du chat.
Certains Chausies black grizzled peuvent être confondus avec un Chausie noir lorsque le ticking argenté est peu dense.
Le Chausie brown ticked tabby présente un marquage tabby noir sur fond brun, avec des rayures sur l’intérieur des pattes et le bout de la queue. La nuance de brun peut différer d’un chat à l’autre, tant qu’elle n’est pas trop proche de celle de l’Abyssin. Comme pour les deux premières couleurs, la couleur finale du Chausie brown ticked tabby n’est fixée qu’à ses 3 ans.
Selon la légende, le Chausie serait un lointain cousin des chats sauvages domestiqués en l’honneur de la déesse Bastet dans l’Egypte antique. En fait, la réalité est assez différente, malgré les ressemblances troublantes entre l’actuel Chausie et les représentations artistiques de certains chats de cette époque.
Né à la fin des années 60 ou au début des années 70 aux Etats-Unis, le Chausie serait la première race hybride issue du croisement entre un chat de jungle (Felis chaus) vivant essentiellement en Egypte, Inde, Asie centrale et Asie du Sud-Est, et des chats domestiques à poil courts de diverses races, ayant pour point commun de présenter des caractéristiques physiques proches de celles du Felis chaus.
A l’origine de la création de cet hybride, il y avait l’envie de proposer un « chat de jungle domestiqué », qui ressemblerait comme deux gouttes d’eau à un Felis chaus, tout en étant aussi doux qu’un chat d’appartement. Le Chausie devait plaire autant aux personnes téméraires qui essayaient de domestiquer de véritables chats sauvages, qu’aux amateurs de chats « exotiques ». Le pari est réussi dans les années 1990 : des éleveurs passionnés parviennent à stabiliser les traits caractéristiques de la race et à en consolider la souche génétique pour en faciliter l’élevage.
Grâce aux efforts de ces éleveurs, The International Cat Association (ou TICA, organisme qui répertorie et recense tous les pedigrees de chats existants à travers le monde) reconnait la race en 1995. En 2003, elle donne la possibilité aux propriétaires de Chausie de présenter leur compagnon lors des expositions félines organisées sous son égide, en lui décernant le titre de Nouvelle race. Toutefois, à l’heure actuelle, ils ne peuvent pas prendre part aux compétitions elles-mêmes.
En France, le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines, une association aux missions similaires à la TICA) suit la position de la TICA et autorise les propriétaires à prendre part aux expositions, mais sans concourir.
Quant aux autres associations félines à travers le monde, et notamment la Fifé (Fédération Internationale féline), elles ne reconnaissent pas encore la race.
Aujourd’hui, les éleveurs de Chausie continuent leur travail pour obtenir des nouvelles générations de plus en plus proches physiquement de leur cousin sauvage, notamment par le biais de croisements de chats Abyssins. On trouve la race majoritairement aux Etats-Unis et en Europe, mais elle compte également des amateurs en Asie du Sud et en Inde, même si sa diffusion y est plus confidentielle.
Malgré ses origines sauvages, le Chausie possède tous les traits de caractère d’un chat domestique. Très attaché à son maître, voire exclusif, il s’agit d’un chat sociable qui réclame beaucoup d’attention et supporte très peu la solitude. Très affectueux, il peut tout aussi bien apprécier de rester enfermé avec ses maîtres dans la maison que de s’amuser avec les autres animaux de la famille. Ce chat s’accommode également très bien de la présence des enfants, pour lesquels il peut être un bon compagnon de jeu, à condition de l’éduquer dès son plus jeune âge à contrôler ses griffes.
En effet, même s’il est un bon chat domestique, le Chausie a aussi un caractère bien trempé, se montre souvent têtu et peut avoir des réactions agressives, héritées de ses origines sauvages. Son caractère intrépide peut d’ailleurs lui jouer des tours, notamment lors de ses pérégrinations à l’extérieur. En tout état de cause, il a besoin d’un maître capable d’autorité et de patience pour révéler toutes ses qualités et tempérer son côté prédateur.
Véritable athlète, il a la réputation d’être un joueur infatigable et de se dépenser sans compter. De fait, il s’épanouit bien mieux dans une maison avec jardin ou un très grand appartement, qui lui offriront assez d’espace et de nombreuses occasions de se distraire et de courir en l’absence de son propriétaire.
Enfin, le Chausie se distingue par une grande intelligence et des instincts de chasseur plus élevés que d’autres races domestiques. Il fait partie de ces chats qui aiment apprendre des tours, rapporter la balle, se promener en harnais… mais aussi ouvrir des robinets et les portes en l’absence de surveillance. De fait, il est recommandé d’utiliser des jouets et de stimuler son attention autant que possible, tant pour son bien-être que pour les meubles du salon.
Le Chausie est issu d’une hybridation encore relativement récente. De fait, il n’existe que très peu de littérature scientifique sur des problèmes de santé spécifiques à cette race.
Toutefois, des analyses sur les animaux nés de deux espèces différentes brossent le portrait de pathologies que peuvent présenter les Chausies, en tant qu’hybrides : prédominance de l’infertilité chez les mâles, développement physique fluctuant (individus de très grande taille ou de très petite taille), problèmes digestifs, instabilité comportementale (ce chat reste plus agressif qu’un véritable chat domestique), et, dans de rares cas, problèmes cardiaques dus à des malformations du myocarde.
Les générations de Chausie sont classées en fonction de leur « proximité » avec leur ancêtre sauvage selon une échelle allant de F1 à F4 et plus, F1 étant la génération née directement de l’hybridation entre un chat domestique (Felis sylvestris catus) avec un chat sauvage (Felis chaus). Les mâles des générations F1 à F3, voire F4, sont généralement stériles, ce qui complique considérablement le travail des éleveurs de Chausie pour développer cette race.
Enfin, de par ses origines sauvages, ce chat a hérité d’un tube digestif plus court que les autres races. Cela le rend plus sensible à certains problèmes intestinaux, notamment des inflammations résultant d’allergies alimentaires, et le prédispose à l’intolérance au gluten.
Le Chausie est d’un entretien plutôt facile. Brosser le poil de son chat une fois par semaine est suffisant pour l’aider à garder sa brillance.
Le Chausie est un chat délicat côté alimentation, plutôt enclin à faire la grève de la faim si la nourriture ne lui convient pas. Son système digestif fragile supporte difficilement un régime riche en plantes ou en nourriture industrielle (du fait de la présence de protéines d’origine végétales).
Si vous optez malgré tout pour une alimentation à base de croquettes, vérifiez la composition de celles-ci. Autrement, optez pour un régime riche en protéines animales, complétées par les suppléments recommandés par votre vétérinaire, pour éviter tout risque de malnutrition.
Le prix d'un chaton Chausie se situe en moyenne entre 1200 et 1500 euros.