Nouvelles races de chat : 10 races récentes à découvrir

Un chat menu regardant au loin avec ses yeux jaunes

Depuis la domestication du chat par l'Homme il y a plusieurs milliers d'années, ce dernier n'a eu de cesse d'effectuer un important travail de sélection et des croisements plus ou moins hasardeux, donnant ainsi régulièrement naissance à de nouvelles races de chats aux quatre coins du monde. Et ce travail continue aujourd'hui.


Voici donc 10 races de chats récentes créées par l’Homme, qui feront peut-être un jour partie des races de chats les plus populaires, au même titre par exemple que le Maine Coon ou le Siamois.

Comment crée-t-on une nouvelle race de chat ?

Un Savannah allongé dans son panier

Même si les grands organismes internationaux comme la FIFé (Fédération Internationale Féline) française ou la CFA (Cat Fanciers’ Association) et la TICA (The International Cat Association) américaines reconnaissent chacun environ une cinquantaine de races, qui d’ailleurs ne se recoupent pas totalement, il en existe en fait plus du double.

 

La plupart des nouvelles races de chats commencent de manière confidentielle, grâce au travail d’un ou de quelques éleveur(s) passionné(s). Certaines remportent ensuite rapidement un certain succès auprès des adeptes de la gente féline. Le travail des éleveurs ainsi que de tous ceux qui souhaitent  faire connaître une race en particulier peut leur permettre de bénéficier d’une reconnaissance officielle par les grands organismes internationaux moins de 10 ans après la naissance des premiers spécimens, avec potentiellement une diffusion rapide hors de leur pays d’origine à la clé.

Le Savannah

Le Savannah rôdant dans les plantes sauvages

Le Savannah est issu d’un croisement entre un Bengal et un Serval, auquel il ressemble beaucoup de par nombre de ses caractéristiques physiques comme la forme de ses oreilles, sa couleur de robe, ses taches noires ou encore sa taille. Cette dernière lui a d’ailleurs permis de détenir le record du plus grand chat du monde.

 

C’est une éleveuse américaine très intéressée par les chats à l’apparence sauvage, Judee Frank, qui donna naissance à cette race en 1986. Il est officiellement reconnu par la TICA depuis 2002 et par le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) depuis 2007. Néanmoins, les difficultés liées à sa reproduction font qu’il demeure extrêmement rare... et donc cher. C’est même une des races de chat les plus chères au monde, avec des prix pouvant atteindre 7.000 euros pour des chatons de première génération.

 

On continue de le trouver principalement dans son pays d’origine, les Etats-Unis, même s’il est également un peu présent en Europe, en particulier en France. En revanche, il est interdit dans la région de Bruxelles-Capitale (Belgique), car son comportement sauvage est jugé inapte à la captivité, à l’élevage ou à la détention.

Le Serengeti

Le Serengeti regarde au ciel

Si le Serengeti ressemble au Serval, ce n'est pas un hasard : il a été créé aux Etats-Unis au milieu des années 90 précisément dans l’optique de retrouver l’aspect sauvage de ce dernier. Toutefois, contrairement au Savannah, la race est issue d'un croisement entre deux races domestiques : le Bengal l'Oriental.

 

Bien qu'elle soit reconnue par le LOOF et la TICA depuis 2001, elle est toujours en cours de développement aux Etats-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni. En dehors de ces territoires, elle se fait plutôt discrete ; il existe quelques élevages de Serengeti au Québec et on peut également le trouver en Europe, mais sa population y reste encore très faible.

Le Highlander

Un Highlander avec les oreilles dressées l'une vers l'autre

Le Highlander, ou Highland Lynx, doit son nom au fait qu'il ressemble précisément à un lynx en miniature, en raison de ses tâches et sa queue très courte. Il a été créé en 2004 aux Etats-Unis en croisant un Jungle Curl et un Desert Lynx, afin d’obtenir une race possédant la sociabilité d’un chat domestique mais la puissance et l’allure d’un chat sauvage. Très sociable, il entre facilement en interaction avec les membres de la famille, au point qu'il est parfois décrit comme un chien dans un corps de chat.

 

Il est encore extrêmement rare en Europe, où le nombre d’élevages se compte sur les doigts d’une main. En France, on estime que sa population se limite à une vingtaine de spécimens. Les éleveurs de la race sont toujours dans l’attente de sa reconnaissance officielle par les fédérations félines telles que le LOOF ou la TICA, ce qui l’aiderait certainement à gagner en notoriété.

Le Pixie Bob

Le Pixie Bob avec sa courte queue

L’origine du Pixie Bob n’est pas très claire, mais la légende raconte que des lynx roux mâles se seraient accouplés à des chattes domestiques, et lui auraient ainsi donné naissance.

 

En tout cas, le premier programme de reproduction à partir de deux chats supposés descendre de cette race légendaire fut entamé en 1985 par Carol Ann Brewer, une éleveuse américaine installée dans l’Etat de Washington. Une première femelle du nom de Pixie servit de base au travail des éleveurs, et son nom fut utilisé pour nommer la race, qui fut reconnue officiellelement par la TICA (The International Cat Association) en 1994, puis par le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) en 2002.

 

Cette race est bien connue en Amérique du Nord (les Canadiens le considèrent même comme un chien déguisé en chat), mais reste encore peu répandue sur le continent européen. En France par exemple, il n’existe qu'une poignée d'élevages de Pixie-Bob.

Le Lykoï

Le Lykoï un peu frêle

D’abord baptisé du nom de « Sphynx mythique à poils longs », puis « Chat opossum », le Lykoï est né d’une mutation génétique naturelle d'un chat de gouttière, qui lui donne un aspect très reconnaissable. Selon le généticien de la TICA, cette mutation se serait manifestée environ 5 fois entre 1995 et 2010, aux Etats-Unis comme en Europe. C’est qu’à partir de cette année-là qu’une éleveuse américaine professionnelle du nom de Patti Thomas s’y intéressa de plus près et se lança dans un programme d’élevage, après qu’on lui a présenté deux chatons portant la mutation.

 

Aux Etats-Unis, la race fut officiellement reconnue par la TICA en 2012. L’année suivante, une éleveuse française, Christine Boulanger, importa pour la première fois un de ses représentants en Europe. En plus de l’élevage à proprement parler, elle se lança dans différentes démarches en vue de la faire reconnaître officiellement par le LOOF, ce qui fut le cas à compter du 1er janvier 2019.

 

Néanmoins, ce chat reste encore rare de nos jours, y compris dans son pays d’origine : il n’existe qu’une vingtaine d’élevages de Lykoï dans le monde, dont à peine une poignée en Europe.

Le Minskin

Le Minskin avec tous ces petits plis de peau

Le Minskin possède une apparence plus qu'originale, puisqu’il est non seulement court sur pattes, mais aussi partiellement voire totalement dépourvu de poils. Il vit le jour en 1998 à Boston (Etats-Unis), lorsqu’un certain Paul McSorley décida de croiser pas moins de quatre races entre elles : le Munchkin, le Sphynx, le Birman et le Devon Rex. Son objectif était d’obtenir un félin similaire à un Siamois mais avec des pattes très courtes, à l’instar du Welsh Corgi chez les chiens.

 

Ce chat n’est actuellement reconnu que dans son pays d’origine par la TICA, et demeure peu présent et même peu connu en Europe.

Le Mau Arabe

Le Mau Arabe couché sur un muret

L’origine du Mau Arabe remonte à plusieurs milliers d’années, mais la race n’est officiellement reconnue que depuis 2009, et seulement par la WCF (World Cat Federation).

 

Originaire des zones désertiques des pays du Golfe, le Mau Arabe s’est peu à peu rapproché des zones habitées à la recherche de nourriture, mais demeura longtemps considéré comme un chat errant. En effet, c’est seulement au début des années 2000 que Petra Müller, une éleveuse allemande expatriée aux Emirats Arabes Unis, décida de recueillir ce chat et de se lancer dans un programme d’élevage.

 

De nos jours, le Mau Arabe reste une race de chat très rare, et la grande majorité des spécimens se situent dans la région du Golfe.

Le Seychellois

Le Seychellois assis dans l'herbe

Même si son nom fait référence aux îles éponymes situées dans l’Océan Indien, le Seychellois (ou Siamois Bicolore) a des origines nettement moins exotiques, puisqu’il fut créé dans les années 80 en Grande-Bretagne par une éleveuse du nom de Patricia Turner. Cette dernière tentait alors de recréer une race originaire des Seychelles qu’elle avait connue via des récits d’explorateurs.

 

Pour ce faire, elle combina des Orientaux, des Persans bicolores et des Siamois. Il en a résulté un chat ressemblant fortement à ce dernier, tout en possédant une particularité que les autres n’ont pas : il combine le patron colourpoint et la robe bicolore.

 

Reconnu par la FIFé depuis 2005, ce chat reste très confidentiel : on le trouve principalement au Royaume-Uni ainsi que dans le reste de l’Europe. Il est nettement plus difficile à obtenir en Amérique du Nord, où il est d’ailleurs toujours en attente de reconnaissance par les différentes fédérations félines.

Le York Chocolat

Le York Chocolat noir avec son épais pelage

Le York Chocolat doit son nom à deux mots qui a priori n’ont pas grand-chose à faire ensemble : York du fait qu’il est originaire de l’état de New York, et Chocolat pour sa belle robe dont la couleur rappelle assurément celle du cacao.

 

Cette race est apparue totalement par hasard en 1985, à l’occasion de la mise au monde d’une portée issue d’une chatte de gouttière appartenant à une certaine Janet Chiefari et d’un mâle entièrement noir qui appartenait à son voisin. Après avoir constaté que deux chatons étaient réellement différents des autres et avoir demandé conseil à plusieurs éleveurs, Janet Chiefari lança son propre programme d’élevage.

 

Reconnu en 1992 par la WCF et en 1999 par le LOOF, ce chat parvint en Europe au tournant des années 2000. À l'heure actuelle, il y demeure encore extrêmement rare, puisqu'on en compte à peine une centaine d’individus. Même s’il a été reconnu par le LOOF français dès 1999, il attend encore une reconnaissance de la plupart des autres fédérations félines.

Le Californian Spangled

Le Californian Spangeld couché face à une grande baie vitrée

Le cas du Californian Spangled est particulier, car c’est à la fois une race récente… et une race de chat en voie de disparition. En effet, créé à la fin des années 80, il est considéré aujourd’hui comme étant en voie de disparition.

 

Après son retour d’Afrique dans les années 70, le cinéaste Paul Casey voulait créer un chat à l’allure d’un léopard. Pour ce faire, il combina de nombreuses races comme l’Abyssin, le Siamois, l’American Shorthair, le British Shorthair ainsi que des chats errants égyptiens et asiatiques. Il lui fallut toutefois attendre 1986 et 11 générations de chats avant d’aboutir à la race telle qu’on la connaît, et qui est reconnue notamment par le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) français et la TICA (The International Cat Association) américaine.

 

Néanmoins, le succès du Californian Spangled fut largement freiné par la concurrence de l’Ocicat et du Bengal, fut largement freiné. De fait, le Californian Spangled est très rare et est même menacé d’extinction, puisqu’il n’en existerait qu’environ 200 spécimens à travers le monde.

Conclusion

Parmi les races de chats créées récemment, un nombre significatif l'a été dans l'idée de combiner le beau pelage de certains grands félins et la docilité de nos petits compagnons domestiques. D'autres résultent plus simplement d'une volonté de créer des races de chats au look original, qu'elles aient une coloration qui sort de l'ordinaire, une morphologie inhabituelle ou un pelage atypique - voire pas de pelage du tout.

 

Mais qui dit races récentes, dit bien souvent races chères et dont il est difficile de se procurer un spécimen. Avis donc aux futurs adoptants : il faut être prêt à payer le prix fort et à prendre son mal en patience pour obtenir un tel compagnon !

Dernière modification : 08/09/2022.