Votre chat se traîne par terre, ou se lèche frénétiquement l’anus ? Derrière ces attitudes curieuses peut se cacher un problème aux glandes anales, qu’il ne faut pas négliger.
Même si c'est loin d'être glamour, il est donc pertinent de connaître cette partie peu connue de l’anatomie féline, afin de savoir que faire en cas de comportement inquiétant.
Egalement nommées « sacs anaux », les glandes anales se trouvent de chaque côté de l’anus. Elles lui sont reliées par un petit orifice permettant l’évacuation de sécrétions nauséabondes, liquides et de couleur brune. Lors du passage des selles, ces sécrétions sont naturellement vidées.
Elles le sont aussi parfois en cas de stress du chat. Lorsque cela survient, les phéromones d’alarme permettent de signaler un danger aux autres chats. Les phéromones sont des molécules chimiques produites par un organisme et induisant un comportement spécifique chez un autre membre de la même espèce. Elles sont un des outils de la communication intraspécifique, c’est à dire entre congénères.
Si cette partie de l’anatomie féline est peu connue, elle peut cependant être la source de divers troubles plus ou moins graves, qu’il vaut mieux connaître afin de les repérer assez vite.
Les glandes anales du chat peuvent être bouchées. Ce phénomène d’engorgement, appelé impaction, peut avoir de multiples causes :
Le symptôme le plus fréquent d’impaction des glandes anales est celui du traîneau : le chat s’assoit et frotte son anus contre le sol. Parfois, il se lèche la zone anale beaucoup plus fréquemment que d’habitude.
L’engorgement des glandes anales est traité en les vidangeant, c’est-à-dire en les comprimant pour en faire sortir les sécrétions. Il faut se rendre chez le vétérinaire pour faire effectuer cette petite intervention rapide, simple et peu douloureuse pour l'animal.
Si l’impaction n’est pas traitée, il y a un risque d’inflammation.
La sacculite est une infection du contenu des glandes anales. Elle peut être consécutive à un engorgement de celles-ci, ou apparaître d’elle-même.
Du pus s’accumule alors dans les glandes, ce qui fait souffrir intensément le chat. Il peut se frotter ou se lécher l’anus, les flancs ou l’abdomen, mais aussi manquer d’appétit, avoir de la fièvre ou être amorphe.
Cette infection des glandes anales se traite avec des antibiotiques pour chat. En parallèle de ce traitement anti-infectieux, on peut également traiter la sacculite au laser. Cette méthode utilise un faisceau de lumière pour pénétrer les tissus en profondeur. Il provoque une réponse des cellules, appelée biostimulation, qui entraîne une diminution de la douleur, de l’inflammation, et accélère le processus de guérison.
Si la sacculite n’est pas traitée, il y a un risque d’abcès.
En cas d’abcès, un écoulement sanguinolent apparaît généralement, pas forcément lors de l’émission des selles. Par ailleurs, il cause une douleur intense, ce qui entraîne de violents grattages.
Il peut se percer spontanément : dans ce cas, le soulagement du chat est instantané. Dans le cas contraire, une vidange et un nettoyage de l’abcès sont nécessaires.
Dans tous les cas, il faut consulter le vétérinaire afin que le chat puisse bénéficier d’antibiotiques et d’antidouleurs. En effet, même si l’abcès s’est percé spontanément, la zone doit être désinfectée, et peut en outre demeurer douloureuse à défaut de traitement adéquat. L’animal se rétablira en une dizaine de jours.
En cas de problème récurrent d’abcès, il est possible de retirer les glandes anales. Il est conseillé autant que faire se peut d’éviter ce type d’intervention, même si les assurances pour chat sont susceptibles de la prendre en charge intégralement, en fonction de la formule souscrite. Appelée sacculectomie, cette opération est en effet assez délicate, car les glandes anales, très petites, sont proches des muscles qui entourent l’anus, et il peut y avoir un risque d’incontinence fécale. De plus, le coût est assez élevé, pouvant aller jusqu’à dépasser 400 euros.
Lorsqu’une tumeur apparaît au niveau des glandes anales du chat, on peut observer une masse à côté de l’anus et remarquer que l’animal a du mal à déféquer. De plus, il a tendance à boire davantage.
Pour analyser la tumeur et savoir si elle est cancéreuse ou non, le vétérinaire doit procéder à des examens : une biopsie ou une cytoponction, sachant que la première offre normalement un diagnostic plus fiable. S’il veut faire une biopsie, il enlève un morceau de tumeur. S’il choisit plutôt une cytoponction, il prélève des cellules tumorales.
Les matières prélevées sont ensuite envoyées à un laboratoire pour déterminer si la tumeur est bénigne ou non. Si elle est cancéreuse, il est nécessaire d’analyser le grade de malignité : plus les cellules ressemblent à celles du tissu sain, plus le grade est bas, ce qui signifie que la tumeur va évoluer plus lentement et présenter moins de risque de métastases (tumeurs secondaires) dans les autres organes.
Parfois, Il faut également faire un bilan d’extension afin de repérer la présence éventuelle de métastases. Ce bilan comprend des analyses sanguines et des examens d’imagerie médicale (radiographie, échographie, scanner ou IRM).
En fonction des résultats, le vétérinaire a trois possibilités pour traiter la tumeur cancéreuse : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
Quelle que soit la solution retenue, le pronostic de guérison en cas de tumeur au niveau des glandes anales du chat dépend de la taille de la tumeur, de son extension et de la façon dont elle répond au traitement. Plus elle est décelée précocement, plus l'animal a des chances de guérir. En cas de tumeur bénigne, le pronostic est bon, car il n’y a pas de métastase. En tout état de cause, ce n’est qu'après deux ans de rémission qu’on peut considérer un chat comme guéri d’une tumeur cancéreuse.
Le vétérinaire peut opter pour une opération chirurgicale visant à retirer la tumeur. En fonction du degré d’extension, ceci permet de réduire ou supprimer totalement le nombre de cellules cancéreuses.
De fait, lorsque la tumeur n’a pas métastasé et qu’elle est petite, une opération chirurgicale permet d’espérer supprimer toutes les cellules cancéreuses, ce qui fait que les chances de guérison sont assez élevées.
Toutefois, pour éviter les récidives, il faut enlever une large surface : non seulement la tumeur elle-même, mais aussi une partie du tissu environnant.
Lorsque la tumeur est très petite ou qu’elle est susceptible d'être sensible aux rayons, le vétérinaire peut choisir d’opter pour la radiothérapie. Cette méthode est également utilisable en complément de la chirurgie, dès lors qu'on craint une récidive.
Le traitement d’un chat pour une tumeur des glandes anales se fait sous anesthésie générale et nécessite d’hospitaliser l’animal au minimum une semaine.
La chimiothérapie consiste à donner au chat par voie orale, perfusion ou injection, des médicaments permettant de détruire les cellules cancéreuses et de stopper leur prolifération dans l’organisme.
Attitude du traîneau, léchage ou grattage intempestif, signes de douleur, difficultés à déféquer, augmentation de la soif... : tout comportement inhabituel d'un chat doit être pris en considération. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à aller consulter un vétérinaire.
L’hygiène de vie a son importance : ainsi, il est nécessaire de le vermifuger son chat régulièrement afin d’éviter l’infestation par les vers dont les anneaux peuvent obstruer les glandes anales. Il convient également de lui donner une nourriture adaptée : ceci doit lui permettre d’éviter l’obésité et lui assurer un bon transit alimentaire, gage de selles favorisant l’expulsion des sécrétions.
Par ailleurs, une purge des glandes anales peut être effectuée une à deux fois par an. Il faut toutefois éviter de le faire trop souvent, car cela risquerait de provoquer une inflammation de la zone.
Pour vidanger les glandes anales d'un chat, il est fortement conseillé de demander d’abord au vétérinaire comment procéder, pour pouvoir ensuite le faire soi-même à la maison.
La vidange des glandes anales d’un chat s’effectue en 5 étapes :
En tout état de cause, si l'animal n’a pas de problème particulier, il est déconseillé de procéder à une telle purge.
Peu connues, les glandes anales occupent un rôle non négligeable dans la vie du chat, ne serait-ce que par la capacité qu'elles lui offrent d'alerter ses congénères en cas de danger, et les problèmes de santé dont elles peuvent être à l’origine.
Cela dit, la plupart de ces derniers sont en général sans gravité, du moins sous réserve d’être détectés à temps et traités de manière appropriée. A défaut, des complications peuvent apparaître, devenir invalidantes et faire beaucoup souffrir l'animal. Il ne faut donc pas hésiter à consulter son vétérinaire en cas de doute.