Savez-vous qu'il existe une centaine de races de chats reconnues officiellement ?
Parmi elles, il y en a de très populaires, et d’autres beaucoup moins. Pour certaines, c'est surtout parce qu'elles sont encore très récentes, tandis que pour d'autres, c'est avant tout parce que leur diffusion en dehors de leur pays d'origine est restée très limitée.
Voici donc dix races de chat très rares, et que vous avez peu de chances de croiser au quotidien. Peut-être même n'en avez vous jamais entendu parler !
Cette sélection a été effectuée sur la base des statistiques du Livre Officiel des Origines Félines, registre de référence des chats de race nés en France, mais le constat serait le même dans d'autres pays. Sur la base des chiffres de l'organisme, on constate donc que pour certaines de ces races, aucune naissance n’a été enregistrée dans le pays depuis… 2003 !
Voici un matou qui porte bien mal son nom ! En effet, l'Asian Longhair n'est pas du tout originaire d'Asie, comme son nom pourrait le laisser croire, mais du Royaume-Uni. Il n'a pas non plus un pelage long, mais plutôt mi-long. On l'appelle aussi Tiffany ou Tiffanie, ce qui prête parfois à confusion avec le Tiffany-Chantilly, un chat originaire des États-Unis.
Il est apparu à la suite du croisement accidentel entre le Persan Chinchilla et le Burmese. Son poil soyeux, son caractère calme mais dynamique et ses grands yeux doux font craquer plus d'un amateur de félins, mais manifestement pas les Français, puisque seulement quatre spécimens y ont été répertoriés entre 2010 et 2019 !
Le LaPerm est une race de chats relativement récente, et avec une drôle d’histoire.
En effet, sa création est le fruit d'un pur hasard, puisque la première représentante de la race était une chatte de ferme vivant en extérieur. C’est à la suite d’une blessure qu’elle fut admise dans le foyer de ses maîtres, qui apprécièrent son pelage bouclé si particulier et l’extrême douceur de son caractère. Ses chatons présentant les mêmes particularités, ils furent présentés à une exposition féline aux États-Unis, et le LaPerm devint une race à part entière.
Aujourd'hui, il existe deux longueurs de poil possibles pour ce chat : à poil court et à poil long. Ces deux types de chats sont tantôt considérés comme deux variétés d'une même race, tantôt comme deux races distinctes. Quoi qu'il en soit, ces deux types de chats sont extrêmement rares en France. En ce qui concerne le LaPerm à poil long, seules trois naissances ont été recensées entre 2010 et 2019.
La plus grande particularité du Bobtail Japonais est sa queue courte et enroulée sur elle-même !
Ce félin d’origine japonaise est très populaire dans son pays d’origine, notamment grâce à la célèbre figurine porte-bonheur « Maneki Neko » (littéralement : « le chat qui salue »), censée apporter la fortune et le succès dans les affaires. Il existe une version à poil court et une à poil long, qui sont pour certains considérées comme deux races à part, et pour d'autres comme deux variétés de la même race.
Ce sympathique chat à la queue courte a été importé aux États-Unis en 1968, et la race y fut reconnue deux ans plus tard. En France, le Japanese Bobtail à poil long continue de se faire rare, avec seulement deux individus recensés entre 2010 et 2019. Son homologue à poil court est à peine plus populaire que lui, puisque ce sont seulement 22 naissances qui ont été enregistrées sur la même période.
Encore un chat des États-Unis ! Le York Chocolat, joueur et câlin, est lui aussi issu de chats de gouttière.
À l’origine de la race, on trouve une chatte et ses petits à la morphologie originale et aux poils extrêmement doux, mais aussi la persévérance d’une éleveuse de chats qui parvint à faire définitivement reconnaître la race en 1992. Une petite dizaine de chatons a été répertoriée en France au début des années 2000, mais par la suite, entre 2010 et 2019, une seule naissance a été enregistrée.
Encore un chat sans queue !
Variété à poils longs du Manx, le Cymric est originaire lui aussi de l'île britannique de Man, au cœur de la mer d'Irlande. C’est la reproduction consanguine des Manx sur cette petite île qui a été responsable de cette dégénérescence caudale. La plupart des individus n'ont pas de queue du tout, mais certains ont conservé un embryon ou un petit bout de queue.
Cette particularité physique inspira même une légende sur les chats : on raconte en effet qu'il a la queue coupée car il a été le dernier à monter dans l’Arche de Noé, au moment où la porte s'est refermée… sur sa queue justement !
La race n’est toujours pas reconnue en Angleterre, mais elle l’est en revanche dans le reste de l’Europe, même si elle y reste confidentielle. À titre d'exemple, un seul chaton a été enregistré au LOOF entre 2010 et 2019 ; l'enregistrement en question date de 2011.
Le Chat Bobtail des îles Kouriles est un chat originaire de Russie et possédant une petite queue en pompon caractéristique. Surprenamment, celle-ci est naturelle, puisque cette race n’a subi aucune mutation génétique artificielle. On le confond parfois avec le Bobtail Japonais, auquel il ressemble beaucoup. C’est d'ailleurs une des raisons de la reconnaissance tardive de la race, l’autre raison étant que l’isolement de l’Union Soviétique rendait difficile son observation.
Il en existe une version à poil court et une à poil long : certains organismes considèrent ces deux variantes comme deux races distinctes, tandis que d'autres considèrent qu'il s'agit de deux variétés d'une seule et même race.
En France, le Kurilian Bobtail à poil court est un des chats les plus rares, puisque la dernière inscription au LOOF remonte à 2008. Son homologue à poil long a un peu plus la faveur des Français, puisque 274 naissances ont été enregistrées au LOOF entre 2010 et 2019.
À l'instar de son homologue à poil long, le LaPerm à poil court possède lui aussi un pelage pour le moins atypique. Son poil tout doux et frisé lui donnent un air de petite peluche vivante. Et ça tombe bien, car ce chat adore les câlins ! Il s'adapte parfaitement à la vie en appartement et n'apprécie rien de plus que de passer ses journées sur les genoux de son maître.
Malheureusement, il est encore plus rare que son congénère dans l'Hexagone, puisqu'aucune naissance n'a été enregistrée au LOOF entre 2010 et 2019. Les derniers enregistrements remontent à 2007.
Le Sokoké, chat de couleur brown marble tabby, a été découvert au Kenya, où on peut encore le trouver à l’état sauvage dans la forêt du même nom. Son nom ancestral est Khadzonzos, qui veut dire « comme l’écorce », en référence aux motifs qui ornent son beau pelage.
Le Sokoke a été importé et reproduit au Danemark, où il fut présenté à un concours de beauté pour chats pour la première fois en 1984. Il est joueur, habile, et comme tout chat des forêts, il a besoin de grandes espaces pour s'épanouir et adore grimper aux arbres. Entre 2010 et 2019, aucune naissance n'a été enregistrée au LOOF, signe que ce chat reste extrêmement rare dans l'Hexagone. Les dernières naissances en France, au nombre de trois, ont été répertoriées en 2004.
Encore un chat au pelage frisé !
Descendant de l’American Shorthair, l'American Wirehair a été croisé avec un chat de la variété Rex, ce qui donna des chatons au poil frisé et crépu. L’anomalie étant génétique, la race peut transmettre la particularité de son beau pelage à ses descendants, y compris lors de croisements. Encore aujourd’hui, on le croise avec des Américains à poil court afin d'obtenir des chatons dotés de jolies bouclettes !
Présent en France depuis 1972, il reste pourtant rarissime puisqu'aucune naissance n'a été enregistrée au LOOF entre 2010 et 2019. Les derniers enregistrements en France, au nombre de deux, datent de 2004.
Le Ceylan est une des races les plus rares de France.
Ce chat élégant à la robe ticked tabby est originaire du Sri Lanka, anciennement baptisé Ceylan. C’est à un Italien que l'on doit son apparition en Europe : fasciné par son pelage tické semblable à celui de l'Abyssin, il décida d'en ramener six spécimens dans son pays afin d'en commencer l'élevage. Il le croisa avec des chats italiens dans le but de lui donner un caractère et un physique plus proches de ceux des chats locaux, tout en fixant génétiquement sa belle robe.
La race est reconnue depuis 1993, mais aucun spécimen n'a été répertorié en France entre 2010 et 2019 : la dernière naissance enregistrée remonte à 2003. Il est pourtant réputé sociable, affectueux et adaptable, même à la vie en appartement.
La popularité d'une race de chats est une notion tout à fait relative : si certains matous sont quasiment inconnus dans l'Hexagone, ils peuvent être au contraire très répandus dans d'autres pays. Cela n'est d'ailleurs pas si étonnant, quand on sait que même s'il existe des races très populaires en France, la majorité des foyers adopte encore plutôt des chats de gouttière, c'est-à-dire sans pedigree.
Il faut dire que posséder une race rare peut s'avérer plus contraignant qu'il n'y paraît. Tout d'abord, il existe peu d'élevages locaux de tels chats : en adopter un implique donc généralement de s'inscrire sur une liste d'attente plus ou moins longue, et/ou de se tourner vers un éleveur d'un autre pays ou continent, ce qui implique des délais et des coûts supplémentaires.
Par ailleurs, les races de chats rares sont généralement les plus convoités par les trafiquants d'animaux domestiques. Sans tomber dans la paranoïa, il est préférable de se montrer prudent lorsqu'on possède un animal à la morphologie originale et/ou au pelage atypique. La première chose à faire consiste à faire identifier son chat par puce électronique.