Comme les humains, les chats peuvent saigner, à la suite par exemple d'une coupure, d'une plaie, d'une griffure, d'une morsure... Le cas échéant, l'hémorragie (c'est-à-dire le saignement) est bien souvent bénigne, même s'il arrive bien sûr qu'elle soit au contraire grave et importante.
Il arrive toutefois que l'hémorragie ne soit pas visible, et se produise à l'intérieur du corps. Il s'agit alors généralement d'un cas d'urgence.
Comment reconnaît-on une hémorragie interne ? En combien de temps un chat peut-il en mourir ? Comment peut-on la diagnostiquer, et quel traitement est alors possible en vue de la soigner ?
Une hémorragie interne désigne un écoulement anormal du sang hors des vaisseaux sanguins qui se produit à l'intérieur de l'organisme. Aucune plaie n'est donc visible ; d'ailleurs, dans un certain nombre de cas, le saignement lui-même ne l'est pas non plus.
L'AVC (Accident Vasculaire Cérébral) est un type particulier d'hémorragie interne, qui se produit au niveau du cerveau.
L'hémorragie interne résulte la plupart du temps de la rupture d'une veine, d'une artère ou d'un organe interne. Bien souvent, il s'ensuit une perte importante de sang dans l'organisme, ce qui met la vie du chat en danger. Elle nécessite alors une intervention vétérinaire en urgence. Il arrive toutefois dans certains cas que la perte de sang soit légère : dans ce cas, elle s'arrête normalement d'elle-même en quelques minutes à dizaines de minutes.
Une hémorragie interne se produit habituellement à la suite de la rupture d'un vaisseau sanguin (veine, artère...) ou d'un organe (rate, foie, rein...).
Cette rupture entraîne un saignement interne plus ou moins important, et peut elle-même avoir toutes sortes de causes :
Ainsi, de nombreuses causes sont possibles. Toutefois, chez le chat, une hémorragie interne est le plus souvent causée par un traumatisme ou un choc, ou éventuellement par une intoxication aux raticides.
Par définition, une hémorragie interne se produit à l'intérieur de l'organisme : la lésion qui en est à l'origine n'est donc pas visible. Cela implique qu'il n'est pas forcément facile de se rendre compte du problème.
Certains symptômes peuvent aider à mettre la puce à l'oreille. Le plus évident d'entre eux est une présence de sang qui sort par un orifice naturel, comme le nez, l'oreille, la gueule, l'anus, le vagin ou l'orifice urinaire. Par définition, il se produit uniquement lorsque le sang qui s'accumule dans l'organisme parvient à s'écouler jusqu'à un orifice - ce qui n'a rien de systématique. C'est le cas notamment lors d'une hémorragie au niveau du tube digestif : le sang finit par remonter jusqu'à la gueule ou redescendre jusqu'à l'anus.
Mais même si le sang ne peut pas sortir du corps, cela ne signifie pas forcément qu'aucun symptôme n'est visible. En effet, une hémorragie interne est susceptible de se manifester notamment par des ecchymoses à la surface de la peau, un gonflement anormal (notamment au niveau de l'abdomen), des muqueuses (peau, gencives...) qui deviennent pâles et froides, une baisse de la tension artérielle, une accélération de la respiration et du rythme cardiaque... Tout dépend de l'ampleur du saignement et de sa localisation.
Quel le sang soit ou non en mesure de s'écouler hors du corps, une hémorragie interne ne s'arrête pas forcément d'elle-même - en particulier si elle est le fait d'une lésion au niveau d'une artère, d'une grosse veine ou d'un organe. Or, si la perte de sang est trop importante, l'organisme n'est plus correctement oxygéné : cela risque d'entraîner le décès de l'animal à plus ou moins brève échéance. Par conséquent, si l'on soupçonne une hémorragie interne, il est urgent de consulter un vétérinaire afin de tirer les choses au clair le plus vite possible.
Que ce soit chez un humain ou chez un chat, une hémorragie interne est généralement grave. En effet, elle résulte le plus souvent de la rupture d'un gros vaisseau sanguin ou d'un organe. Le cas échéant, la perte de sang est importante - suffisamment pour empêcher la coagulation. Le sang s'écoule alors sans discontinuer, jusqu'à causer un défaut d'oxygénation de l'organisme et in fine un décès par arrêt cardiovasculaire.
Ce dernier peut survenir plus ou moins vite, en fonction essentiellement de la gravité de l'hémorragie, de la vitesse à laquelle l'organisme se vide de son sang, et des effets de compression que cela occasionne sur les organes à proximité. Néanmoins, le décès survient le plus souvent en quelques heures à peine, et même en quelques minutes seulement dans les cas les plus graves.
Les chances de survie d'un chat en cas d'hémorragie interne dépendent donc de plusieurs facteurs, en particulier :
Il n'est pas possible de soigner soi-même un chat atteint d'hémorragie interne. Soit le saignement est faible, et alors il finit généralement par s'arrêter de lui-même ; soit il est important, et dans ce cas seule une opération chirurgicale réalisée par un professionnel de santé est en mesure de l'arrêter.
Par conséquent, si un chat semble souffrir d'une hémorragie interne, la bonne réaction à avoir est d'appeler un vétérinaire sans perdre une minute, et lui décrire la situation ainsi que les symptômes présents. En général, ce dernier demande à ce qu'on lui amène aussitôt l'animal, afin de réaliser un diagnostic.
Ce dernier vise à localiser la lésion à l'origine de l'hémorragie éventuelle. Pour ce faire, le professionnel s'appuie sur l'observation des symptômes : par exemple, un saignement par l'anus indique généralement une hémorragie au niveau du tube digestif, alors qu'un saignement par le nez ou l'oreille trahit le plus souvent une hémorragie au niveau du crâne. Si cela ne suffit pas, il peut aussi réaliser une échographie, un scanner ou une endoscopie pour trouver l'origine du problème. Cela dit, il n'a pas toujours le luxe de multiplier les examens, car en cas d'urgence, chaque minute compte.
Une fois que le vétérinaire a une idée - même approximative - de l'emplacement de l'hémorragie interne, il doit procéder le plus vite possible à une intervention chirurgicale afin de la faire cesser. En effet, il est rare qu'un tel saignement cesse de lui-même : or, plus le temps passe, plus la vie de l'animal risque d'être en danger.
La méthode la moins intrusive est la chirurgie endoscopique, qui consiste à intervenir dans l'organisme en passant par un orifice naturel : bouche, anus... De cette façon, il n'est pas nécessaire de pratiquer une large incision dans la peau et les tissus : le risque de complication est plus faible, et la récupération est plus rapide qu'après une opération classique.
Il arrive toutefois que le recours à la chirurgie endoscopique ne soit pas possible : c'est le cas si la source de l'hémorragie interne n'est pas atteignable depuis un orifice naturel. Il faut alors réaliser une véritable opération chirurgicale.
Quoi qu'il en soit, l'intervention vise à la fois à réparer le(s) vaisseau(s) sanguin(s) à l'origine de l'hémorragie, et à retirer le sang accumulé dans l'organisme notamment s'il existe un risque qu'il comprime certains organes et gêne leur fonctionnement. Elle est réalisée sous anesthésie générale et dure normalement quelques heures.
Enfin, si la perte de sang est importante, le vétérinaire peut décider d'effectuer une transfusion sanguine du chat. Cela implique toutefois qu'il ait accès à du sang provenant d'un donneur compatible, ce qui dans la pratique est loin d'être aisé. En effet, il n'existe pas véritablement de grande banque de sang pour la gent féline.
Tout ceci a un coût, puisqu'il faut généralement compter entre 500 et 1000 euros pour soigner un chat souffrant d'une hémorragie interne. Si l'on avait pris soin de souscrire une assurance santé pour son animal avant que le problème ne survienne, tout ou partie de ces dépenses sont susceptible d'être prises en charge - ce qui évidemment permet d'alléger la facture.
À l'instar d'un humain, un chat est susceptible de souffrir d'une hémorragie interne, par exemple à la suite d'un accident (chute, collision avec une voiture...) ou d'une intoxication. Elle est presque toujours grave, car dans la plupart des cas le saignement est trop important pour s'arrêter de lui-même : une intervention vétérinaire en urgence est nécessaire pour le faire cesser. À défaut, l'animal peut mourir en quelques heures, voire en quelques minutes dans les cas extrêmes.
Cela dit, il n'y a pas qu'une hémorragie interne qui peut être très grave : une hémorragie externe est également susceptible de l'être, en particulier si elle concerne par exemple une grosse veine ou une artère. Néanmoins, comme elle est par définition visible, il est plus facile non seulement de la remarquer, mais aussi de la juguler (au moins dans une certaine mesure) et donc de limiter l'ampleur des dégâts, en attendant une prise en charge adéquate par un vétérinaire. Cela suppose toutefois de maîtriser les gestes de premiers secours pour un chat.