Autres noms : Américain à poil court
Nom d'origine : Domestic Shorthair
Pays d'origine : États-Unis
L'American Shorthair est un chat de type médioligne (semi-cobby). Une forte sélection naturelle l’a pourvu d’un corps doté d’une ossature prononcée. Musclé, athlétique, équilibré et puissant, il dégage une impression de force et d'harmonie. C'est d'ailleurs principalement sur ce critère que s'appuient les jugements de cette race lors des expositions félines.
Sa poitrine et ses épaules fortes lui permettent de faire de grands et rapides bonds. De fait, l'évolution qu’a connu ce chat au cours des siècles lui a permis de devenir toujours meilleur en matière de chasse.
Ses pattes sont solides et bien parallèles, et ses pieds sont bien arrondis. Epaisse à la base, la queue est de longueur moyenne et son bout est arrondi.
La mâchoire de l’American Shorthair est forte. Ses oreilles sont de taille moyenne, peu ouvertes à leur base et assez écartées l’une de l’autre. La tête, de taille moyenne et bien ronde, porte un nez légèrement incliné, court, et des joues bien joufflues. Ses yeux, grands, ronds et écartés, sont eux aussi légèrement inclinés. Ils sont le plus souvent de couleur or ou verte, mais dans le cas d'un pelage blanc, ils sont bleus, or ou vairons.
Sa fourrure est courte mais très fournie. Toutes les couleurs de robe de chats sont acceptées, à l’exception du colorpoint, du lilas, du faon et du chocolat. On trouve majoritairement des chats tigrés, calicos, particolores, bicolores et écailles de tortue. Le motif tabby classic silver est le plus prisé de tous.
Par ailleurs, l'American Shorthair présente une croissance tardive. Il termine en effet de se développer entre 3 et 4 ans. Cependant, sa puberté est précoce et ses premiers signes sont visibles dès 7 à 8 mois, avec l’apparition des premières chaleurs de la chatte et le développement des testicules chez le mâle.
Enfin, le dimorphisme sexuel est assez prononcé chez cette race : les mâles sont nettement plus lourds que les femelles, pouvant peser jusqu'à près du double de ces dernières.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un American Shorthair doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
L’American Shorthair est considéré comme l’homologue américain du British Shorthair et de l'European Shorthair. Toute comme eux, il descend directement du chat domestique (ou chat de gouttière) européen.
On ne sait pas avec certitude quand ce dernier posa sa première patte aux Etats-Unis, mais il est très probable qu’il fût apporté entre le 16ème et le 17ème siècle par les colons européens – d’ailleurs, le chat domestique que nous connaissons aujourd’hui aux Etats-Unis présente clairement les traits de ses ancêtres européens. Excellent chasseur, il était embarqué à bord des navires lors des longues traversées de l’Atlantique, afin de permettre la protection des céréales et autres aliments exposés aux rongeurs. Si certains racontent qu’il arriva aux Etats-Unis à bord du Mayflower en 1620, d’autres affirment qu’il était déjà présent quelques années avant. Un document datant de 1609 mentionne en effet sa présence à Jamestown, première colonie britannique permanente du Nouveau-Monde. D’autres historiens affirment qu'il était même déjà là durant la première partie du 16ème siècle, car il serait arrivé avec les Espagnols en Floride. Enfin, certains envisagent qu’il soit même arrivé bien plus tôt via l’île de Terre-Neuve, où il aurait été introduit par les Vikings aux alentours de l’an mil.
Quoi qu’il en soit, les spécimens importés en Amérique y gardèrent les mêmes fonctions que celles qu’ils occupaient sur les navires, protégeant fermes et granges contre les rongeurs. Leur morphologie et couleur n’importaient alors que très peu, tant qu’ils remplissaient la mission qui leur était confiée. De fait, l’American Shorthair que l’on connaît aujourd’hui est issu d’une forte sélection naturelle : avant même la mise en place de programmes d’élevage, il présentait déjà une constitution robuste, un corps musclé et des mâchoires fortes. Le travail de sélection entamé à la toute fin du 19ème siècle bénéficia donc d’une base de départ très saine et les fit passer de la grange à la maison, devenant ainsi des animaux de compagnie. Ils furent rapidement très appréciés comme tels, ce qui explique que certains éleveurs se penchèrent sur leur cas. Leur objectif fut alors de créer un modèle plus raffiné ; une race de chat à part entière.
Dès 1895, lorsque se tint au Madison Square Garden de New York la première exposition féline de l'histoire des Etats-Unis, celui qu’on appelait alors le « Domestic Shorthair » fut de la partie et présenté au public.
11 ans plus tard, en 1906, fut fondée la Cat Fiancers’ Association (CFA). Le Domestic Shorthair figura d’emblée parmi les cinq premières races reconnues par ce qui est encore aujourd’hui l’organisme félin de référence dans le pays. Buster Brown, un mâle fumé ayant du sang de British Shorthair, fut le premier individu enregistré, et donc le premier représentant officiel de la race.
A la même période commença également l’importation d’autres races depuis l’Europe de l’Ouest et la Turquipe, notamment le Persan et l’Angora. Avec leurs traits originaux les distinguant fortement des chats plus « classiques », ces derniers firent de l’ombre au Domestic Shorthair. Certains éleveurs commencèrent alors à effectuer des croisements entre ces trois races. Toutefois, un groupe d’amateurs ne l’entendant pas de cette oreille et souhaitant conserver le Domestic Shorthair sous ses traits initiaux lança alors un programme d’élevage visant à préserver la race telle qu’elle était initialement. Ce sont eux qui l’emportèrent : les croisements du Domestic Shorthair furent rapidement mal vus, et les éleveurs cherchèrent alors à conserver le modèle et le tempérament d’origine de la race.
Les années passèrent, mais au milieu du 20ème siècle, beaucoup reprochaient encore au Domestic Shorthair sa similitude avec les chats de gouttière, le considérant comme trop commun. La race peinait alors toujours énormément à s’imposer, notamment face à la popularité du Persan et de l’Angora. Certains éleveurs et passionnés s’impliquèrent alors pour que la distinction entre Domestic Shorthair et chat de gouttière soit reconnue par le grand public, tout en arguant qu’il était dans l’intérêt de la race de conserver les caractéristiques qui lui sont propres. Ils soulignaient notamment – à juste titre – qu’il n’est pas possible de comparer les deux : ce dernier n’ayant pas subi de travail de sélection, les traits physiques et mentaux des chatons à la naissance sont nettement plus aléatoires et imprévisibles que ceux d’une « vraie » race comme le Domestic Shorthair, dont les lignées sont soigneusement sélectionnées par des éleveurs.
Toutefois, leurs efforts ne portèrent pas leurs fruits. En effet, dans les années 50, un groupe d’éleveurs entama un nouveau travail de sélection, cherchant à faire évoluer la morphologie du Domestic Shorthair pour le différencier clairement et définitivement du chat de gouttière. Certains d’entre eux choisirent d’améliorer et faire se distinguer la race en la croisant avec des Persans. Si les essais effectués en ce sens au début du siècle n’avaient pas fait long feu faute d’être acceptés par la majorité des éleveurs, ceux de cette période connurent un sort très différent, et constituèrent un tournant décisif pour le Domestic Shorthair, que beaucoup d’éleveurs cherchaient alors à développer sous de nouveaux traits. En effet, son apparence en fut profondément modifiée : sa tête s’élargit et s’aplatit, ses yeux s’arrondirent et ses oreilles se raccourcirent. En outre, ces croisements permirent l’apparition de nouvelles couleurs de robe.
En 1966, le Domestic Shorthair fut renommé American Shorthair. Ce nouveau nom visait à signifier encore plus clairement la distance prise par rapport au chat de gouttière et la création d’une race spécifiquement américaine. De fait, la métamorphose qu’il connut lui permit de gagner l’estime de nombre d’amoureux des félins, au point qu’il est aujourd’hui une des 10 races de chat les plus populaires aux Etats-Unis.
En plus de la CFA, l’American Shorthair est bien sûr reconnu par la TICA (The International Cat Association), autre organisme américain de référence, et ce depuis 1979.
Hors de son pays d’origine, c’est une autre histoire. Par exemple, au Royaume-Uni, il n’est pas encore reconnu par le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF). En France, où il est reconnu par le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF), il demeure une race de chat rare et figure dans le bas du classement. Le nombre d’individus enregistrés annuellement auprès de l’organisme est inférieur à 10, et même nul certaines années.
L’American Shorthair est connu pour sa grande adaptabilité. Il est ainsi très sociable et s’entend parfaitement avec d’autres chats ou chiens, dès lors que ces derniers l’acceptent également. Il est toujours d'humeur égale, décontracté et peu agressif, et se montre très proche de son propriétaire.
C’est aussi un animal plutôt joueur, qui trouve toujours une occasion pour s’amuser. Cela en fait une race de chat parfaite pour les enfants, et il n’a en général aucun problème avec la venue d’autres personnes dans sa maison. Compagnon exemplaire pour toute la famille, il convient également tout à fait à des personnes âgées, dès lors qu’il a la possibilité de satisfaire son besoin d’activité. Par contre, s’il apprécie toujours d’avoir une place sur le canapé au côté de son maître, certains individus n’aiment guère être portés.
Pour autant, si l’American Shorthair se montre très proche de l’Homme, c’est aussi une race de chat très indépendante : il aime avoir du temps pour être seul, se reposer ou s’évader, et il n’est pas rare qu’il disparaisse pendant une journée entière. Il reste d’ailleurs actif jusqu’à un âge avancé.
C’est clairement une race de chat faite pour vivre en extérieur, et c’est là qu’il exerce son plus grand talent, celui qui pendant des siècles lui a valu sa popularité dans son pays d’origine : celui de redoutable chasseur. Encore aujourd’hui, il demeure très apprécié dans les fermes ou les granges, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs. Même quand il ne vit pas dans ce genre de lieux, il a toutes les chances de revenir régulièrement de ses promenades en extérieur avec des proies mortes en guise de cadeau pour son cher maître. Quoi qu’il en soit, un American Shorthair qui serait amené à vivre en appartement sans sortie possible aurait une existence malheureuse, car contraire à sa véritable nature.
D’ailleurs, il convient de prendre de grandes précautions s'il doit cohabiter avec un rongeur ou un oiseau, car il a toutes les chances de le considérer comme une proie. Il est donc conseillé de faire en sorte que ces animaux ne puissent pas être en contact, voire d’éviter toute cohabitation de ce type. En effet, même s’il a été habitué depuis tout petit aux rongeurs et/ou oiseaux, il garde tout de même un fort instinct de chasse.
Du fait de sa capacité à s’occuper par lui-même, de longues absences de ses maîtres (par exemple lorsqu’ils sont au travail) ne sont pas de nature à le rendre malheureux ou à engendrer une anxiété de séparation. Il est d’ailleurs parfaitement possible de partir en vacances sans son chat sans culpabiliser ou s’inquiéter, car il est parfaitement en mesure de se débrouiller seul. Tout juste faut-il prévoir de temps en temps qu’un ami, un voisin ou un service de visite de chat à domicile vienne s’assurer que tout va bien, remplir ses gamelles et changer sa litière.
Par contre, si sa proximité avec ses maîtres fait qu’il est peu enclin à fuguer, il n’en reste pas moins très attiré par l’extérieur, ce qui peut l’amener à s’éloigner de façon assez importante de sa maison. De ce fait, il est indispensable de faire identifier son chat avec une puce électronique ou un tatouage – ce qui est de toute façon obligatoire dans de nombreux territoires, dont la France, la Belgique et la Suisse. En complément, il peut être judicieux d’investir dans un collier GPS pour chat, qui permet de savoir à tout moment où il se trouve, et donc d’éviter les absences inquiétantes.
Futé et intelligent, il comprend très rapidement les règles que son propriétaire lui pose, ce qui en fait une race de chat facile à éduquer. C’est aussi une race de chat silencieuse, qui ne miaule que très peu.
La majorité des American Shorthairs présentent une bonne santé générale, sont robustes et vivent longtemps.
Cependant, du fait que la race a fait l’objet d’un certain travail de sélection tout au long de son histoire, il est conseillé, avant tout achat d’un chaton auprès d’un éleveur d’American Shorthair, de l’interroger sur les potentiels antécédents de la lignée à laquelle il appartient.
Il faut savoir en effet que ce chat a une prédisposition à la cardiomyopathie hypertrophique féline (CMH), une maladie cardiaque impliquant une mauvaise éjection du sang depuis le cœur. Elle entraîne une mort lente de l’animal, et il n’existe pas pour l’heure de traitement en venant véritablement à bout.
Certains individus peuvent aussi être touchés par la polykystose rénale (PKD), une maladie causant l’apparition de kystes au niveau des reins, responsables d’un dysfonctionnement de ces derniers. Il n’existe pas non plus à ce jour de traitement contre cette affection héréditaire et mortelle.
Enfin, le fait qu’il aime particulièrement l’extérieur et y passe un temps conséquent implique qu’une grande rigueur s’impose concernant les vaccins du chat et ses vermifuges, ainsi que son suivi vétérinaire de manière générale. Cela est indispensable pour prévenir – ou à défaut déceler rapidement - toute forme de maladie contractable au contact de congénères ou du monde extérieur.
L’American Shorthair est plutôt une race de chat facile d’entretien.
En effet, sa courte mais dense fourrure ne demande pas de soins particuliers. Il apprécie tout de même un brossage hebdomadaire, afin de limiter la perte de poils, et il en va potentiellement de même pour le sol de la maison. Au moment de la mue, il devient par contre nécessaire d’opter pour un brossage quotidien.
Chat d’extérieur par excellence, il peut être susceptible de revenir très sale d’une expédition, et donner un bain à son chat peut alors s’avérer nécessaire. Néanmoins, de manière générale, l’American Shorthair est autonome en termes de toilettage, capable de se charger lui-même facilement de son hygiène basique.
Enfin, comme il est actif, ses griffes se taillent d’elles-mêmes lors de ses promenades quotidiennes, si bien qu’il n’est pas nécessaire de les couper à intervalles réguliers.
L’American Shorthair est une race de chat gourmande : contrairement à de nombreux congénères, il n’est pas capable de s’auto-réguler. Il faut donc éviter de lui donner un accès illimité à la nourriture, et mesurer scrupuleusement les quantités distribuées, afin d’éviter tout risque d’obésité du chat. Ce dernier est tout particulièrement prononcé pour les chats castrés et chattes stérilisées.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas particulièrement difficile, et n’a donc pas besoin d’une alimentation spécialisée. Des repas équilibrés fournis par de la nourriture industrielle classique lui suffisent amplement.
Le prix d’achat d’un chaton American Shorthair se situe entre 600 et 1000 euros. Le montant exact dépend surtout de la qualité de sa lignée, et ne varie pas nécessairement en fonction du sexe.
En revanche, les chatons sélectionnés pour la reproduction peuvent atteindre des prix sensiblement plus élevés, pouvant grimper jusqu’à 1500 euros.
Au Canada, il faut compter entre 600 et 1000 dollars canadiens pour acquérir un chaton American Shorthair. Là encore, ceux destinés à la reproduction peuvent être beaucoup plus chers que cela.
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