Garfield dans « Garfield: Caught in the act » (Sega et Novotrade International, 1995)

Le jeu vidéo « Garfield: Caught in the act »

Créé en 1978 par Jim Davis, le plus célèbre des chats de la bande dessinée américaine a fait l’objet d’une bonne quinzaine d’adaptations vidéoludiques, et ce dès les années 80. Toutefois, même si Garfield entretient donc une relation privilégiée avec les jeux vidéo, rares sont les titres le mettant en scène qui ont su marquer les esprits.

 

S’il fallait toutefois en retenir un, ce serait sans doute Garfield: Caught in the Act, sorti sur Megadrive et Game Gear en 1995. Développée par Sega, la version Megadrive est placée entre de bonnes mains : le projet est confié à l’équipe ayant travaillé sur Star Wars Arcade, sorti en 1993 et alors considéré comme l’une des meilleures adaptations de la saga de George Lucas. En outre, Jim Davis s’implique en personne, créant de nombreuses animations pour la version vidéoludique de son personnage fétiche. Il faut dire qu’avec Garfield: Caught in the Act, Sega entend s’offrir une licence capable de rivaliser avec le succès d’Aladin (1993) et des autres adaptations de films Disney à succès proposées par Virgin Games.

 

Le jeu repose sur un scénario assez abracadabrantesque :  après avoir cassé le téléviseur de Jon, Garfield et Oddie se retrouvent aspirés à l’intérieur. Il leur arrive alors toutes sortes d’aventures au gré de niveaux inspirés de divers films et programmes de télévision.

 

De nombreuses décisions prises par Sega viennent toutefois entraver les efforts de l’équipe créative. Ainsi, des niveaux entiers sont retirés de la version finale du jeu ou interchangés, tandis que de nombreuses idées originales sont refusées. De ce fait, la version Megadrive ne contient que six niveaux. Quant à la version Game Gear, dont le développement a été confié au studo hongrois Novotrade International, ce n’est pas beaucoup mieux : elle en comporte seulement huit. Au-delà de ce problème de durée de vie, la première fait aussi l’objet de critiques sur la lenteur du personnage et le faible nombre d’actions qu’il peut accomplir. Tous en revanche font l’éloge de ses graphismes et de ses animations. La seconde s’en sort mieux et est davantage plébiscitée tant par les joueurs que par la presse spécialisée.

 

Comme un symptôme du développement chaotique de ce jeu, trois niveaux bonus sont proposés dès 1995 pour la version Megadrive via le Sega Channel, l’un des tout premiers services internet avec abonnement payant (qui n’est d’ailleurs disponible que dans de rares pays). Un portage sur PC a lieu la même année, dans lequel les différents niveaux ne se parcourent pas dans le même ordre que sur console. Cette version bénéficie toutefois de l’ajout d’un niveau supplémentaire en plus des six de base.