« Je suis un chat » (Cobato Tirol, d’après le roman de Natsume Soseki - 2015)

La couverture du manga Je suis un chat

À l’origine du manga Je suis un chat (Wagahai wa neko de aru, en japonais), il y a un roman de Natsume Soseki (1867-1916) publié sous forme de feuilleton entre 1905 et 1906 dans la revue littéraire Hototogisu, et considéré comme un des grands classiques de la littérature japonaise. Il raconte le Japon du début du 20ème siècle à travers le regard d’un chat arrogant adopté par un professeur d’anglais paresseux et souvent malade. D’une suffisance qui a souvent de quoi provoquer l’hilarité du lecteur, le chat partage ses nombreuses observations sur le monde et l’être humain, cette drôle de créature qui selon lui avancerait bien plus vite s’il utilisait ses 4 jambes à la fois pour marcher.

 

Caustique et spirituel, le roman Je suis un chat est un témoignage intéressant sur un pays qui subit à l’époque de nombreux bouleversements économiques et sociaux alors qu’il s’ouvre à marche forcée au reste du monde. C’est aussi un récit très personnel dans lequel Soseki fait preuve de beaucoup de second degré, car le professeur d’anglais qui sert de maître au narrateur est au fond une autocaricature.

 

L’adaptation en manga par un mystérieux mangaka officiant sous le pseudonyme de Cobato Tirol ne peut conserver toute la richesse de l’œuvre de Soseki. Néanmoins, tout au long de ses 7 chapitres tous parus en 2015, elle parvient à en retranscrire l’humour. Elle donne aussi une nouvelle dimension au chat narrateur, en le représentant comme étant absolument minuscule. Sa taille, que l’on ne pouvait que s’imaginer dans le roman, est en quelque sorte inversement proportionnelle à son égo.

 

Si Je suis un chat ne prétend pas égaler le chef-d’œuvre dont il est l’adaptation, il reste néanmoins une très bonne porte d’entrée vers ce classique de la littérature qui fait rire les lecteurs depuis déjà plus d’un siècle.

Dernière modification : 07/15/2022.
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