Canada - Qui s'attaque aux minous?

21/09/2008

Plusieurs disparitions de chats sèment l'inquiétude dans le quartier
Jean-Michel Nahas
Le Journal de Montréal


Une véritable hantise règne sur le Plateau Mont-Royal où plusieurs disparitions de chats aussi mystérieuses qu'inquiétantes alimentent les plus folles rumeurs au sujet de possibles kidnappeurs de minous.


Depuis quelques jours, de nombreuses affiches mettant en garde contre des ravisseurs de chatons ont été placardées sur des poteaux électriques, dans des cliniques vétérinaires et autres organismes de protection des animaux du Plateau.


«Un message pour vous prévenir qu'il y a présentement des kidnappings de chats», peut-on lire sur ces avis qui ne sont pas sans apeurer les propriétaires de petits félins qui habitent ce quartier.


«Des rapts, c'est complètement dingue», lance Pierre Rousset, dont les trois chattes sortent souvent en liberté le jour dans les ruelles montréalaises.


Amateurs sur les dents


Bien d'autres amateurs de minets sont sur les dents. Une dame qui n'a pas voulu s'identifier affirme qu'au moins sept chats sont disparus sur sa rue dernièrement.


«Ça m'énerve quand je vois des affiches de kidnapping, je vais vraiment faire attention et protéger les miens», dit une autre résidante, Charlotte romain.


La police de Montréal et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) mènent chacun une enquête.


«Un véhicule suspect a été vu dans le secteur et au moins deux personnes ont appelé pour rapporter des chats disparus», relate l'agent Martin Levac du poste 37.


Deux ravisseurs?


D'après les éléments recueillis par des propriétaires lésés, deux individus dans la vingtaine opéreraient de nuit, entre minuit et cinq heures du matin.


«On croit qu'ils se déplacent dans une fourgonnette blanche, mais ils sont peut-être plus que deux», s'inquiète Johanne Huserau, directrice de Projet Sphynx, un organisme de protection animale de Montréal.


La revente des petites bêtes à des centres d'expérimentation figure parmi les hypothèses privilégiées par ceux qui se sont fait dérober leur animal chéri.


«Aux dernières nouvelles, il s'agirait de deux junkies qui financent leur passion en revendant les chats à un laboratoire», écrit une femme dans un courriel anonyme envoyé au Journal.


* * *


Pire que jamais


Une vague d'enlèvements de chatons a déjà frappé le Plateau Mont-Royal dans les dernières années, mais jamais les vols n'ont été si nombreux, dénonce Johanne Husereau, directrice de l'organisme Projet Sphynx.


«C'est très triste. On peut déduire que les chats sont revendus, mais c'est peutêtre aussi de la simple cruauté», croit-elle.


La dame, qui affirme avoir constaté de plus en plus de disparitions de minous ces derniers jours, a sonné l'alarme partout dans son quartier. «Les gens qui prennent cela au sérieux ont peur et ne laissent plus sortir leurs animaux à l'extérieur», dit Mme Husereau. Peu de conséquences ?


Quant aux conséquences qui pourraient attendre les présumés coupables, la directrice de Projet Sphynx est pessimiste, affirmant que la loi n'est pas assez sévère à l'endroit des tortionnaires d'animaux.


«C'est très difficile d'agir légalement dans ce dossier. On est très arriéré au Québec en termes de cruauté envers les bêtes», déplore-telle.