CANADA - Vermont : Chats indésirables dans une prison pour femmes

30/01/2007







Ils s'appellent Ziggy, Marmalade, Smokey ou Shane. Ils vivent certes en prison, mais ils font exactement ce qu'ils veulent. Normal, ce sont des chats. Mais bientôt, les hordes de matous de la plus grande prison pour femmes du Vermont vont retrouver la liberté, contraints et forcés, au grand dam des détenues.
Depuis la fin des années 80, dans cette ancienne exploitation agricole devenue pénitencier, les chats font partie des meubles. Ils ronflent dans tous les recoins de ce complexe de 22 bâtiments et le débarrassent de ses rongeurs. Une population fluctuante mais nombreuse, la prison étant devenue l'auberge espagnole de tous les félins errants de la région, qui s'y faufilent sous les barbelés et jusque dans le coeur des détenues.

S'occuper de chats «enseigne l'empathie, le sens des responsabilités, la compassion, c'est un merveilleux outil éducationnel», estime Sue Skaskiw, directrice de la société protectrice des animaux du Vermont. Et de considérer particulièrement injuste d'enlever leurs compagnons à poils à ces femmes qui sont derrière les barreaux.

Susan Margiotti, 47 ans, confirme: «quand j'étais déprimée, qu'un truc n'allait pas, je passais du temps avec eux. Je sortais, je les appelais et ils se précipitaient vers moi, comme des chiens», explique-t-elle dans les colonnes du journal locaux Valley News, de Lebanon, New Hampshire.

La nouvelle directrice de la prison Anita Carbonell, ne l'entend pas de cette oreille. Elle considère que les chats sont incompatibles avec la mission de son établissement, qui est d'aider les femmes à se défaire de leurs addictions, apprendre à contrôler leurs nerfs ou faire des études. Et rappelle aussi que des détenues ont été griffées, que d'autres sont allergiques aux chats, que certaines enfin les torturent... Sans parler du fait que cela coûte de l'argent de les entretenir, même si ce sont les détenues qui payent.

Du coup, elle a décidé de «libérer» les chats. Il y a un mois, la prison a commencé à se défaire de ses matous et minettes, après les avoir stérilisés, vaccinés, etc. Six d'entre eux ont déjà trouvé un autre foyer. Mais ils ont un peu de mal à s'adapter... leurs nouveaux maîtres ne réalisent en effet pas bien qu'ils s'agit d'animaux presque sauvages qu'il faut habituer à rester tranquillement dans une maison.

Photo : Les félins en question sont des chats presque sauvages qu'il faut habituer à rester tranquillement dans une maison.