Au moment où le virus H5N1 refait surface sur le sol européen, des experts attirent l’attention des autorités sanitaires sur les risques que pose la circulation du virus chez les chats errants.
Le virus H5N1, qui n’avait plus fait parler de lui en Europe depuis le mois d’août 2006, a été identifié en Hongrie dans un élevage de 3.000 oies. Celles qui n’avaient pas été décimées par le virus hautement pathogène de la grippe aviaire ont été abattues. En Asie, plusieurs foyers épidémiques se sont déclarés depuis le début de l’année, en Thaïlande, au Vietnam, en Indonésie et même au Japon, dans des élevages de volailles.
L’année dernière cette résurgence du virus, habituelle en cette saison en Asie du sud-est, s’était propagée dans le bassin méditerranée, en Europe et en Afrique. Les oiseaux migrateurs ont été mis en cause, les exportations de volailles et le transport illégal de volatiles aussi. Cependant d’autres animaux devraient être surveillés de près, selon certains chercheurs. les chats, qui pourraient jouer un rôle dans l’évolution du virus.
Le chercheur indonésien Chairul Anwar Nidom, de l’Université Airlangga à Surabaya, a analysé les échantillons sanguins prélevés sur 500 chats errants de quatre marchés de l’île de Java et d’un marché de Sumatra. 20% des chats étaient porteurs d’anticorps dirigés contre le H5N1, ce qui signifie qu’ils avaient été infectés, même s’ils n’étaient plus malades. Sachant que les chats peuvent succomber à la grippe aviaire, la proportion réelle de chats infectés par le H5N1 est sans doute plus importante encore, estime Nidom.
Le risque que le chat transmette la maladie à l’homme est pour l’instant très faible. Le danger vient du fait que le virus pourrait profiter de ses séjours répétés chez les chats pour mieux s’adapter aux mammifères, craignent les chercheurs. Au printemps dernier déjà, plusieurs expert, dont le virologue néerlandais Albert Osterhaus qui a mené des recherches sur l’infection des chats par le H5N1, demandaient des mesures de précautions pour limiter la transmission du virus aux félins*.
Photo : Culture d’échantillons sur des œufs à l’Institut pour la santé animal de Budapest, en Hongrie, pour vérifier la nature du virus qui a tué les oies. (AP /MTI, Laszlo Beliczay)