C’est un trafic d’un genre très particulier : France info vous révèle aujourd’hui que 10.000 chats sont tués chaque année en France pour leur fourrure notamment. Cet odieux trafic vient d’être mis au jour et pourtant, cela fait des années qu’il dure…
Depuis dix ans déjà, la HSUS (la “SPA américaine”) mène des enquêtes et réalise des statistiques sur le commerce international de fourrure de chien et de chat. Des pays fournisseurs, comme la Chine, les Philippines, la Thaïlande, jusqu’aux détaillants et grossistes aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, au Danemark et en France. Au total, plus de deux millions de chiens et chats seraient massacrés chaque année dans le monde pour leur fourrure.
En Europe, on savait la Suisse au cœur d’un trafic dénoncé depuis longtemps par les associations de défense des animaux, la SPA notamment. Des peaux de chat y sont en vente libre et s’exportent en France par voie postale. Pourtant, même si elle ne fait pas partie de l’Union européenne, la Confédération helvétique n’est pas moins soumise aux lois interdisant la commercialisation et l’importation de peaux.
Il y a quelques semaines, plus de 400 chats ont mystérieusement disparu en Haute-Savoie. La SPA soupçonne des liens avec la Suisse. A l’Association nationale européenne contre le trafic des animaux de compagnie (Antac), on estime à 100.000 par an le nombre de disparitions de chats en France.
Police, gendarmerie et services vétérinaires ne font pas grand-chose, il faut bien le reconnaître. Lutter contre ce genre de trafic demande un énorme travail d’enquête pour remonter les filières et les enquêteurs ont bien d’autres chats à fouetter, malheureusement. Les trafiquants le savent. Et ce manque de répression ne fait que les encourager.
Une loi a bien été votée avant l’été par les députés européens, interdisant totalement le commerce des fourrures de chien et de chat dans l’Union européenne. Mais en l’absence de répression efficace, une loi ne change pas grand-chose.
Il faut 24 peaux pour fabriquer un manteau en fourrure de chat. Chaque peau est vendue entre de quatre à sept euros seulement.
Sans un étiquetage très strict de la fourrure, le problème de leur traçabilité ne sera pas entièrement résolu. Les associations se battent pour que le nom commercial, le nom scientifique, la provenance et la méthode d’abattage soient apposés sur l’étiquette afin de limiter les possibilités de fraude. Et de contraindre les fabricants et détaillants à informer leurs acheteurs.
Enquête et reportage : Mikaël Roparz
Dossier web : Gilles Halais
Photo : Michel Vaudois de l'ANTAC exhibe quelques-unes des 1.500 peaux de chats qu'il a rassemblées au cours de ses investigations - © RADIO FRANCE / Mikaël Roparz