Le chat tiré reste sous haute surveillance au Tierspital. Sa propriétaire se défend de faire de l’acharnement thérapeutique.
Amaigri, mais un peu plus vigousse de jour en jour: Whispers n'est pas encore tiré d'affaire, mais il va légèrement mieux, assure Cynthia Michel, sa propriétaire. Une barre métallique devant permettre la reconstitution de sa mâchoire inférieure a été ancrée sous le museau du matou. Le mécanisme l'empêche-t-il de manger? «On lui a présenté de la nourriture, mais il n'a pas osé y toucher. Il est toujours alimenté par une sonde», explique Cynthia Michel. Aux dernières nouvelles, ce chat de 3 ans, dont 24 heures vous conte les mésaventures depuis deux semaines, souffre de fièvre et de diarrhées. Selon les vétérinaires du Tierspital, ce pourrait être lié au stress subi par l'animal. Whispers est soumis quotidiennement à des lavages de bouche. Dans le meilleur des cas, il pourrait quitter l'hôpital bernois la semaine prochaine seulement.
Du côté de Vevey, la justice s'est mise en branle. La plainte pénale qui vise essentiellement l'auxiliaire du garde-faune a abouti entre les mains d'un juge d'instruction hier après-midi. Charge désormais au magistrat d'établir qui a donné l'ordre de faire feu sur Whispers le 30 décembre.
Pas un cobaye
Dans le public, ils sont nombreux à s'interroger. Un animal mérite-t-il tant de soins et les frais engagés ne sont-ils pas démesurés? Cynthia Michel est confrontée à ces remarques mais se défend de trop en faire. «Je crois que mon chat veut vivre, sinon il ne serait pas revenu chez moi après avoir été tiré.» Elle nuance cependant en assurant tenir compte de l'avis des vétérinaires du Tierspital. «Ils font tout pour lui éviter des souffrances et n'opèrent que s'il a des chances de se remettre dans de bonnes conditions.» Oui, mais comme centre de soins à la pointe du progrès en Europe, la clinique bernoise n'a-t-elle pas besoin de «cobayes»? «Je ne le pense pas au vu de l'attention qu'ils ont pour les animaux. S'ils voulaient faire des tests, ils me le diraient», conclut-elle.
Source :
