Nébian (34) Les chats domestiques sont tués sans aucune raison

23/04/2010

LES FAITS : Les propriétaires ont monté un collectif face aux actes violents et récurrents. Ils sont soutenus par le maire

Il n'y a pas un chat à Nébian. Et ce n'est pas au sens figuré. En effet, il est très rare de croiser un matou dans les rues du village du Clermontais. Qu'ils soient errants ou domestiques, ces animaux sont systématiquement éliminés. Les actes, qui restent inexpliqués, se sont amplifiés depuis l'été dernier. « En haut de la commune, il y a une maison abandonnée où les chats sauvages se reproduisaient. Nous avons passé une convention avec une association de stérilisation pour contrôler leur prolifération », indique François Lieb, le maire. Les bêtes sont alors emmenées jusqu'au vétérinaire, listées, poinçonnées. Elles sont opérées puis réintroduites dans leur milieu naturel.
D'autres n'ont pas pris autant de délicatesse et se sont chargés de les éradiquer. Et pas seulement les chats sans maître. Ce qui a fortement ému le maire, qui s'en est fait l'écho dans le bulletin municipal : « Ce dérapage est inacceptable. Ces méthodes moyenâgeuses sont l'oeuvre de personnes dérangées. » Un collectif de propriétaires s'est constitué dans le village pour que ces pratiques barbares soient révélées, cessent et soient sanctionnées. « Les félins ingurgitent du poison ou sont piégés dans des boîtes à chat. Certaines dépouilles sont laissées à même la rue », indique Éric Lopez, qui a vu en peu de temps disparaître trois de ses animaux de compagnie. Quelques chiens ont aussi été victimes des méfaits.
« La plupart des chats sont jeunes, sains. On n'ose plus avoir de bêtes ou on les enferme de peur qu'elles soient tuées, ce qui n'est pas une vie pour un animal », observe Cécile Segarra. Une autopsie pratiquée sur un chat mort a révélé qu'il avait succombé à deux produits très toxiques, dont un interdit en France.
En lançant une pétition et en menant sa propre enquête, le collectif a constaté que la zone la plus touchée était celle entourant les jardins du village : rues Anatole-France, Lacanal, Corneille... « Nous avons des soupçons et la gendarmerie de Clermont est sur le dossier », souligne Gilles Guiraud, qui a observé que ces actes sans raison dataient déjà de plusieurs décennies, avec des recrudescences par périodes. Le collectif invite les riverains victimes de ces agissements à ne pas hésiter à porter plainte. La loi dit... Un chat est considéré errant s'il s'éloigne au-delà d'un kilomètre de son domicile. Le fait de donner, sans nécessité, la mort à un animal domestique, apprivoisé, ou tenu en captivité est puni d'une amende de 762,5 € à 1 524,5 €, pouvant aller jusqu'à 3 049 € en cas de récidive.

Patricia GUIPPONI