A la nuit tombée, quand le Hezbollah cesse ses tirs de roquettes sur le nord d'Israël, des enfants s'aventurent dans des rues désertes, chargés de conteneurs d'eau et de petits sacs de nourriture pour chiens.
Laissés à l'abandon par des centaines de milliers d'Israéliens qui ont fui les attaques des miliciens chiites libanais depuis 21 jours, des animaux meurent. Mais des équipes de secours se sont mobilisées.
"Nous participons à l'effort humanitaire dans cette guerre," explique Yadin Elam, directeur de l'organisation de sauvegarde des animaux Hakol Chai. "Notre travail est d'aider les animaux car ils ne peuvent rien faire seuls."
Tôt jeudi matin, deux tirs de roquettes ont touché Maalot. L'attaque n'a fait aucun blessé mais il s'agissait du premier bombardement nocturne du Hezbollah.
Quand le conflit a commencé entre Tsahal et le Parti de Dieu il y a trois semaines, le nord de l'Etat hébreu qui compte un million d'habitants a vu au moins 300.000 personnes fuir la région, abandonnant souvent des animaux de compagnie.
D'après Julia Mailer, bénévole au sein d'Hakol Chai, la plupart des gens pensaient rentrer chez eux le surlendemain au plus tard.
Alors que la bénévole vient de déposer de l'eau au coin d'une rue, à peine s'est-elle reculée que plusieurs chats s'approchent prudemment de la bassine avant d'être rejoints par d'autres félins assoiffés. Certains se laissent approcher et caresser, un signe selon Julia Mailer, qu'ils n'étaient pas des chats errants mais des animaux abandonnés ou ayant fui après une attaque à la roquette.
"Quand ils se trouvent à proximité du lieu d'une explosion, les chiens peuvent devenir hystériques à cause du bruit et se mettent à courir sans but pendant plusieurs kilomètres," explique Zafrir Volansky, qui dirige une clinique vétérinaire de Nahariya, dans le nord d'Israël. "Certains animaux sont pris de crises de tremblements, d'autres cessent de se nourrir et de boire. Les chats en général trouvent refuge dans des endroits sombres et confinés, ils y restent quelquefois plusieurs jours."
Le gouvernement ne dispose pas encore de données chiffrées précises quant au nombre d'animaux abandonnés ou désorientés, d'après Youval Hadani, du service vétérinaire du ministère de l'Agriculture pour le nord d'Israël. Mais plusieurs centaines voire milliers d'animaux auraient besoin d'être nourris ou sauvés.
Des bénévoles sillonnent les rues pour nourrir les animaux mais ce n'est pas suffisant. Les organisations pour la protection des animaux ont requis l'aide des habitants qui n'ont pas fui, leur demandant par le biais d'affiches dans des lieux publics, de placer des conteneurs d'eau dans les rues et de les avertir s'ils voient un animal en détresse.