La Réunion : Des chats tirés à la carabine

08/03/2008

La présidente de l’association “Droit de cité” ne décolère pas. En un peu plus de deux mois, ce sont pas moins de cinq de ses chats qui ont été retrouvés morts, tirés à la carabine pour la plupart. D’autres n’ont plus reparu également.


“Depuis 14 ans que je suis installée ici, je n’ai jamais connu ça”, s’indigne Astrid Puissant, la présidente de l’association “Droit de cité”, basée au chemin du Cap, à Sainte-Anne. L’association gère contre vents et marées un refuge en contrebas depuis une quinzaine d’années, quand le domicile de la présidente c’est lui transformé au fil des années en une véritable arche de Noé pour chiens et chats (notre édition du 25 juillet dernier). Des félins qui n’hésitent pas parfois à sauter le grillage pour trouver un peu de fraîcheur dans un terrain en friche situé à proximité, “très arboré et dont le propriétaire est en métropole”. Là où deux d’entre eux ont été retrouvés morts en février, “avec des plaies saignant abondamment, l’empoisonnement n’est sûrement pas la cause des décès”. La suite d’un feuilleton débuté fin décembre. Le jour du réveillon de Noël, c’est une chatte qui, après plusieurs jours de disparition, revient blessée, “avec un trou dans la cage thoracique et des éclats de balle sur la peau”. La bête transportée en urgence chez le vétérinaire, ce dernier met en évidence la présence “d’une balle dans le corps et non de plombs”. Touché à la clavicule, l’animal est désormais condamné à boiter. Début février, un autre félin revient lui au domicile avec une balle logée dans une patte : aujourd’hui il n’a plus de tibia. Toujours plus grave, mardi dernier, c’est un autre chat, disparu depuis une dizaine de jours, qui fait sa réapparition “très amaigri et la mâchoire fracturée”... Les radiographies mettront en évidence la présence d’une balle dans la tête de l’animal ! Au total, ce sont donc trois félins qui ont succombé à leurs blessures et deux qui ont été mutilés à vie. Dans trois des cas, la présence de balles a été avérée. Mais Astrid Puissant craint que le bilan ne soit déjà plus lourd, au moins de deux de ses chats ayant également disparu depuis plusieurs jours. “Sans oublier que je ne suis pas la seule à avoir des chats domestiques dans le quartier. Que tous ceux qui ont constaté des disparitions me contactent”, demande-t-elle. En temps “normal”, cette dernière constate “3 à 4 disparitions au maximum chaque année”, la plupart du temps dues à des empoisonnements. L’association a pris contact avec la gendarmerie et devrait porter plainte contre X. Après la Montagne, y a t-il un tueur de chat à Sainte-Anne ?

P.M.

Pour contacter l’association : 06 92 17 84 73.


- À La Montagne, le tueur court toujours

Le tueur de chats de la Montagne s’est calmé. Depuis la découverte des premiers corps mutilés, les pattes minutieusement sectionnées, au début du mois de février, plus de nouvelles. Plus de nouveaux drames. Plus de disparitions subites. La situation semble revenue au calme. La police poursuit son enquête. Elle fouille les squats, traîne dans les forêts aux alentours, patrouille dans le bourg. Sans succès, pour l’instant. Pas de piste sérieuse. “La situation s’est notablement calmée”, note un enquêteur. Au cabinet vétérinaire Forbes, qui a reçu et étudié les cadavres d’animaux mutilés, on se félicite du calme relatif, tout en observant les conséquences sur les habitants du quartier. “La psychose est toujours présente. Beaucoup de gens dans le quartier continuent de m’interroger à ce sujet. Me demandent s’il n’y a rien de nouveau. Beaucoup hésitent aujourd’hui à laisser leur chat traîner dehors”, note Joëlle Forbes. Début février, quatre chats avaient été retrouvés, les pattes sectionnées, probablement à la cisaille, dans le lotissement du Golf, à La Montagne. Un cadavre de chien, suspecté d’avoir subi le même sort, a également été trouvé il y a quelques semaines, dans un état de décomposition avancée. Les radios ont indiqué cependant qu’il n’avait pas été mutilé