Suisse - Le calvaire de Pupuce, jeune chatte décapitée

01/12/2007

Vaud

Un couple de Cugy a retrouvé l'un de ses chats morts dans l'herbe, sans tête. Un acte probablement perpétré par un être humain.

«C'est un acte barbare et gratuit!» Mireille*, une habitante de Cugy, n'arrive toujours pas à croire ce qui est arrivé début novembre à l'un de ses chats. La petite femelle, née ce printemps et baptisée Pupuce, a été retrouvée sans vie et sans tête, un jeudi matin, dans le pré d'une voisine. «Il n'y avait aucune trace de sang sur l'herbe, précise Albert*, le mari de Mireille. Quelqu'un doit l'avoir posée là pendant la nuit.»

Le couple dit avoir porté plainte au poste de gendarmerie du Mont-sur-Lausanne. Le cadavre de la jeune chatte a entre-temps été examiné par une vétérinaire de la place, Marianne Tinguely.

«C'est clair, affirme celle-ci. Il ne peut pas s'agir d'un accident avec un engin agricole, vu la période de l'année. Et ça ne peut pas non plus provenir d'un autre animal, la coupure est tranchée.» Ce que confirme Vincent Bussard, passionné de chasse à Froideville, qui a lui aussi examiné le corps.

Les propriétaires de Pupuce ont recueilli le félin ce printemps, alors qu'elle venait d'être abandonnée par sa mère. Mireille l'a nourrie avec du lait spécial pour bébé chat. Elle lui a même offert un Saint-Bernard en peluche pour qu'elle puisse se coucher contre quelque chose de chaud et de maternel. «Elle est presque devenue la cheffe des autres chats chez nous, explique Albert. Quand nous arrivions en voiture, elle accourait la première.»

«Nous n'avons pas beaucoup d'illusion, je ne crois pas qu'on pourra coincer celui qui a fait ça, annonce sa femme. Mais nous avons des soupçons, qui tournent autour d'une personne du village. Et courant octobre, cinq chats, dont deux des nôtres, ont subi un empoisonnement. Ils ne sont pas morts.»

Autre cas à Lausanne?
Les parents adoptifs de Pupuce ont mis des affichettes un peu partout en guise d'appel à témoins, et pour mettre en garde les autres propriétaires de félins de la région. «J'ai reçu le téléphone d'une dame à Lausanne, annonce Mireille. Elle m'a dit qu'il y a trois ans la même chose était arrivée au chemin du Devin.»

«Une décapitation est quelque chose de rare, commente Alain Zwygart, administrateur de la Société vaudoise de protection des animaux. On a plutôt affaire à des empoisonnements. Ils sont souvent le fait de gens excédés par les chats. Il est vrai que dans des cas comme celui-ci, on n'attrape quasiment jamais le coupable, Par contre, lorsqu'une enquête est ouverte et que la police interroge un suspect, même si on ne peut rien prouver, cela peut faire cesser ces actes contre des animaux.»

«C'est un juge qui peut définir l'ampleur et la portée d'une enquête sur la base d'une plainte, détaille Philippe Jaton, porte-parole de la Police cantonale vaudoise. La plainte est donc le premier pas indispensable. Et il ne faut pas perdre espoir. Les moyens techniques ont bien évolué ces dernières années. Il arrive qu'on retrouve des traces permettant d'aboutir.»

Photo :
La vétérinaire qui a examiné le corps est formelle. Il s’agit d’un acte perpétré par un être humain. Elle a conservé le chat sans tête, comme preuve.