Douai - Qui veut la peau des chats de Beaurepaire ?

05/02/2009

Au fil des semaines, le mystère s'épaissit. Depuis près d'un an, des chats disparaissent autour de la cité de Beaurepaire, à Rieulay. Le plus souvent, les félins sont retrouvés morts, une bille en plastique dans le corps. Pas plus tard que dimanche dernier, le « tueur » de chats a refait parler de lui...

PAR JULIEN CARPENTIER
[email protected] PHOTO « LA VOIX »
Le jardin d'Ariane Coquelle donne sur plusieurs parcelles plus ou moins en friche. C'est là que les chats disparaissent.

Fantomette n'est pas rentrée dimanche soir. Ce n'était pas son habitude. Depuis qu'elle est stérilisée, la petite chatte d'un an et demi ne s'éloigne plus trop de la maison où elle a trouvé refuge, au n° 24 de la rue des Frères Bouhour, à Rieulay. « Un chat qui est opéré ne va pas loin », assure Ariane Coquelle, sa propriétaire. Fantomette n'est revenue que lundi matin, à l'aube. « Elle a réussi à se traîner jusque la véranda derrière, souffle Ariane Coquelle. Elle avait du sang partout. » Le diagnostic du vétérinaire et les radiographies sont formels : Fantomette a été blessée d'un tir de bille en plastique. Pronostic vital engagé.
Pour Ariane Coquelle, c'en est trop. Elle qui se bat toute l'année pour les animaux (quatre chiens et trois chats vivent chez elle) ne veut plus revivre ce qu'elle a vécu l'an dernier : « C'est mon deuxième chat touché par balle et deux autres ont été empoisonnés. » La scène de crimes se situe à l'arrière de son habitation, au bout de son jardin. Un vaste terrain plus ou moins en friche matérialisé par la rue des Frères Bouhour, la cité Beaurepaire, la rue Fiévet et la rue de l'Église. Haut lieu de rencontre des chats (errants comme domestiques) de la commune.
Depuis près d'un an, les riverains estiment à une vingtaine le nombre de disparitions. « Il s'est créé une psychose ici, assène Ariane Coquelle, on en vient à soupçonner un peu tout le monde. » Les policiers de Somain et le parquet de Douai sont au courant. À la suite d'une plainte déposée au mois de septembre, une enquête de voisinage a été menée dans le quartier. Sans résultat pour le moment. Laurent Houllier, maire de la commune, s'est fendu de rappels à l'ordre et, aujourd'hui, « en appelle au civisme et à la responsabilité ». Comment peut-on expliquer de tels gestes ? Des jeux d'enfants ? « Je ne suis pas un fanatique de la protection de l'animal, précise le maire, mais s'amuser en faisant ça c'est inadmissible. C'est une question de respect et c'est vrai qu'entre les chats errants et les chats domestiques on ne sait plus trop... Est-ce qu'il n'y pas un conflit de voisinage à l'origine ? » Y répondre ferait certainement avancer l'enquête. •