Suisse - «J’aime les chats parce que ce sont des bêtes qui n’obéissent pas»

01/03/2010

La beauté des félins a été mesurée au millimètre.

SOPHIE DAVARIS

Il y a quelque chose de déroutant à visiter une exposition féline. Voir un animal admiré pour sa fierté et son indépendance tourner en rond dans une cage est déstabilisant. Savoir qu’il y passera toute la journée, dans l’attente d’un éventuel acheteur ou de son passage devant un jury qui l’examinera sous toutes les coutures renforce le trouble. Ce week-end, des centaines de félins ont toutefois surmonté l’épreuve dans la dignité.

«On adore les chats, confient Bernard et Eliane, 74 et 67 ans. Malheureusement, je suis un peu allergique, confie Monsieur. Je n’aime pas les chiens, car ce sont des bêtes qui obéissent. Les chats, eux, sont des bêtes indépendantes, des sales bêtes qu’on ne peut pas manipuler!» s’exclame-t-il en riant.

«Les chats sont des êtres faits pour emmagasiner la caresse», disait le poète Stéphane Mallarmé. Le Rag Doll (poupée de chiffon) lui donne raison. Olivier et Isabella Perrin laissent leur petite Claire, 3 ans et demi, faire connaissance avec Saltimbanque, 10 mois. Elle lui malaxe le crâne, il ne cille pas. «Nous cherchons un chat qui convienne à une famille avec de jeunes enfants», indiquent les parents, qui attendent une seconde naissance. «Ces chats ne sortent pas leurs griffes, ils sont très tolérants», rassure l’éleveuse, Alexandra Jobé.

Poudre d’or

Dans les allées de l’exposition, on croise aussi des sphinx, ces chats à la peau ridée, nés sans fourrure. «C’est la mode, explique Brigitte Christin, qui tient un élevage à Genève. Au départ, il s’agit d’une anomalie; puis on les a fait se reproduire.» Dans la cage d’en face, trois magnifiques chatons Bengal séduisent les passants. «Ils sont très curieux, vifs, charmeurs et câlins. Leur pelage ressemble à de la poudre d’or», commente Brigitte Aubersan. L’adorable léopard miniature se vend aux alentours de 2500 francs.

Sur un podium, des juges attribuent des points aux félins en fonction des critères esthétiques de leur race. Ingénieur à Grenoble, Nicolas Revenant tient Blue Surprise dans les bras. Cette chatte persane, «déjà championne internationale», pourrait devenir «meilleur chat de sa race». Pour cela, il faut «un nez très court, des yeux ronds, des oreilles petites et basses, une fourrure importante et un corps massif. Chaque détail compte.»