Ta-miou, la chatte momifiée aux côtés des pharaons égyptiens

Le sarcophage de Ta-Miou, le chat momifié du princeThoutmôsis

Membre de la XVIIIème dynastie, le prince Thoutmôsis était le fils aîné du pharaon Amenhotep III (vers 1403 avant J.-C. - 1353 avant J.-C.), grand bâtisseur dont le règne, au 14ème siècle avant J.-C., correspondit à une immense période de prospérité pour l’Égypte antique. Destiné à succéder à son père, il effectua une carrière militaire puis fut nommé par ce dernier grand prêtre de Ptah, titre qui lui conférait un poids déterminant dans l’administration du pays. Il semble toutefois qu’il soit mort avant son géniteur : c’est donc son frère cadet, nommé Amenhotep IV mais plus connu sous le nom d’Akhenaton, qui succéda à Amenhotep III sur le trône.


Le tombeau de Thoutmôsis, sans doute saccagé par des pillards, n’a à ce jour jamais été retrouvé. Il en va autrement de celui de sa chatte, Ta-miou (littéralement « La Chatte »), dont le sarcophage fut exhumé en 1892 sur le site de Memphis (aujourd’hui Mit-Rahineh), ancienne capitale de l’Égypte antique. Conservé au musée du Caire, le petit coffre en pierre calcaire abritant le corps momifié de Ta-miou est entièrement gravé.


Sur sa face avant, on peut la voir devant une table sur laquelle reposent différentes offrandes : du pain, de la bière, une oie et une cuisse de bœuf. En outre, on peut apercevoir derrière elle la silhouette de la déesse-chat Bastet. Enfin, sur les côtés et la face arrière du coffre apparaissent la déesse funéraire Isis ainsi que différents symboles de renaissance et de résurrection, notamment la fleur de lotus. 


Ce sarcophage conçu pour un animal de compagnie révèle toute l’affection que lui portait son propriétaire. Thoutmôsis souhaitait manifestement que sa chatte jouisse d’un enterrement semblable à celui d’un Homme, qui lui permettrait de vivre après la mort une vie aussi belle et luxueuse que celle qu’elle avait vécue en sa compagnie à la cour du pharaon.


Même si le cas de Ta-miou est unique, il n’est pas si surprenant, quand on sait combien dans l’Égypte antique les chats bénéficiaient d’une image favorable et occupaient une place importante. Associés au dieu Amon, figure majeure du panthéon égyptien, ils étaient admirés pour leurs talents de chasseurs et considérés comme des créatures magiques, qui portaient chance à quiconque en était propriétaire. D’ailleurs, il n’était pas rare que les familles aisées couvrent leurs petits félins domestiques de bijoux et les nourrissent des mets les plus chers. En outre, après leur mort, ceux-ci étaient parfois momifiés et enterrés avec leurs propriétaires, afin de les accompagner dans l’au-delà.


À défaut d’avoir pu rester dans les mémoires comme pharaon, Thoutmôsis y reste donc au moins comme étant le prince égyptien qui aimait follement son chat.